PENDULE D'EPOQUE LOUIS XIV, VERS 1700
PENDULE D'EPOQUE LOUIS XIV, VERS 1700

Details
PENDULE D'EPOQUE LOUIS XIV, VERS 1700
Composée d'une pendule de table vers 1635, le mouvement rapporté, de forme carrée, présentant en façade et sur les côtés des plaquettes en argent ciselé et ajouré ornées en leur centre d'une rosace en bronze ciselé et doré d'époque Louis XVI, l'une des plaques monogrammée PS sous couronne, le dessous de la boîte gravé de la devise Un Dieu, Un Roy, Une Foy, Une Loy, supportée par une figure en bronze patiné français, vers 1700, représentant Hercule; base de forme carrée en marbre blanc, ornée aux angles de figures ailées et centrée sur chaque face d'un cartouche armorié
Hauteur: 49 cm. (19¼ in.), Largeur: 16 cm. (6¼ in.)
Provenance
La pendule de table, probablement le Chancelier Philippe Séguier.
Literature
J. Dupont, "L'horloge du chancelier Séguier", Archives de l'Art français, t.XXII, 1956-57, pp.52-54.
Tardy, La Pendule Française dans le Monde, Tome I, Paris, 1987, p.178, pl.XVII.
F. Souchal, French Sculptors of the 17th and 18th Centuries, The Reign of Louis XIV, Vol. II, Londres, 1981, p.17, fig.9.
Exhibited
Paris, Musée de l'Orangerie, Le Cabinet de l'Amateur, février-avril 1956, no 284.
Paris, Musée des arts décoratifs Louis XIV, Fastes et Décors, mai-octobre 1961, no 158.
Further details
A LOUIS XIV CLOCK SHOWING A TABLE CLOCK CASE CIRCA 1635 ADAPTED ON A FRENCH BRONZE HERCULES FIGURE, CIRCA 1700

Lot Essay

Cette pendule a été largement discutée dans un article par Jacques Dupont op.cit. publié en 1959, où il indique que les cartouches armoriés figurant sur la base de la pendule présentent les armes de Pierre Séguier à l'avant, celles de son épouse (1615) Madeleine Fabri, fille du Trésorier extraordinaire des guerres, et sur les côtés celles des deux hommes à qui il doit son élévation: le Cardinal de Richelieu et Claude Bullion, Intendant des Finances et président à mortier au parlement de Paris.
On retrouve sur les plaques en argent finement ciselées et ajourées des côtés de la caisse les initiales du chancelier Séguier ainsi que sous le bras de l'Hercule le chiffre CDF flanqué des masses de chancelier. D'autre part, la pendule est gravée sur sa face arrière de la devise du chancelier Un Dieu, Un Roy, Une Foy, Une Loy. Il est donc probable que la provenance donnée au Chancelier Séguier soit avérée pour cette partie de la pendule.

M. Dupont d'autre part, attribue le bronze représentant Hercule à Girardon et le date vers 1654-1657. En effet, le modèle existe dans le cabinet gravé de Girardon, où l'on trouve sous le numéro 41: Atlas petit modèle en terre cuite de M. Girardon. Cette théorie est d'autant plus crédible que Girardon a été l'un des protégés du chancelier Séguier. Le sculpteur avait en effet collaboré avec Baudesson au château de Saint Liébaut et Villemaur, propriété de Séguier. C'est également le chancelier qui envoya Girardon à Rome afin qu'il travaille auprès du graveur Thomassin. Enfin, il fut l'un des premiers membres de l'Académie où il fut nommé en 1657.

L'étude récente de ce bronze tend à prouver qu'il s'agit d'un modèle, vers 1700, inspiré de la figure d'Atlas de Girardon. Il a probablement été exécuté par l'un des disciples de ce maître. Des sculpteurs, également fondeurs, tels que Van Clève, Lespignola ou Flamant pourraient être l'auteur de ce bronze. C'est sans doute vers 1700 que la pendule fut adaptée à la figure en bronze et présentée verticalement. Les cartouches armoriés ainsi que les figures ailées en bronze ont probablement été déplacées à ce moment. Les rosaces qui figurent maintenant sur les côtés de la pendule datent quant à elles de l'époque Louis XVI.


Pierre Séguier (1588-1672): président à mortier au Parlement de Paris, garde des Sceaux en 1633, puis chancelier de France, duc de Villemor et pair de France en 1635 était grand amateur d'art. Il scella en 1634, les Lettres Patentes de l'Académie. Il est nommé Protecteur de l'Académie en 1643 à la mort de Richelieu et le resta pendant trente ans. Voltaire écrivait de lui: "Homme équitable, savant, aimant les gens de lettre, il fut le protecteur de l'Académie française, avant que ce corps libre, composé des premiers seigneurs du royaume et des premiers écrivains, fût en état de n'avoir jamais d'autre protecteur que le roi".
Lors de l'institution du Conseil de Régence par Louis XIII peu avant son décès, il y est nommé ministre d'Etat.

Pour des informations complémentaires concernant le modèle d'Atlas en terre cuite par Girardon, voir aussi P. Francastel, Girardon, Paris, 1928, p. 91.
F. Souchal, 'La collection du sculpteur Girardon d'après son inventaire après décès', Gazette des Beaux-Arts, Paris, 1973, p. 64, no. 104, fig. 129.

Nous remercions Monsieur François Souchal pour la datation du bronze.

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