Femme dans un bois

Apres avoir étudié à l'Académie des Beaux-Arts d'Amsterdam, Jan Verkade arrive à Paris en 1891 où il rencontre son compatriote Meyer de Haan ainsi que Paul Sérusier et Maurice Denis. Ces derniers lui enseignent les principes d'une nouvelle esthétique. Il se rend à Pont-Aven en 1893 où il se plaît a représenter les bretons et la ferveur catholique qui les anime. Sa grande piété lui vaudra d'ailleurs le surnom de "nabi obéliscal." Il semble qu'il ait réalisé ce dessin lors d'un court séjour en 1894 à Copenhague. De retour à Pont-Aven, l'artiste, d'origine protestante, se convertit au catholicisme et se fait moine. Il parvient ici à exprimer sa foi par un idéal synthétiste faisant écho aux oeuvres des primitifs italiens caractérisées par un traitement plat de la perspective et assez naïf du personnage et du paysage. Cette oeuvre témoigne également du mysticisme de l'artiste par son thème inspiré d'un poème médiéval tardif hollandais racontant l'histoire d'un chevalier et d'une demoiselle endormis sous un tilleul.

After his studies at the Academy of Fine Arts in Amsterdam, Jan Verkade came to Paris in 1891 where he met his compatriot Meyer de Haan, as well as Paul Sérusier and Maurice Denis, and adopted the principles of their new aesthetic. He delighted in depicting the Bretons animated by their catholic faith, and his own great piety earned him the nickname of "nabi obélical". He may have executed the present work in 1894, during a short trip to Copenhagen. Upon his return to Pont-Aven, Verkade - who was Protestant - converted and became a monk in the Catholic order. Echoing the works of the Italian Primitives, the flat perspectival treatment and the naive rendering of the subject converge in the present work and result in a "synthetic" ideal. The theme of the work may have been inspired by a late medieval Dutch poem recounting the tale of a knight who comes upon a maiden asleep under a linden tree.