FLORENT FERNAND ALLARD, DIT FERNAND ALLARD L'OLIVIER (1883-1933)
No VAT will be charged on the hammer price, but VA… Read more Le propriétaire de la collection ici présentée s'est installé à Kinchasa en 1985. Progressivement, il a découvert cette partie du continent africain et s'y est attaché. A la suite de rencontres avec des artistes congolais, il organisa des expositions sur place, acheta leurs oeuvres. Aujourd'hui, il est resté en contact avec certains d'entre eux, devenus des amis qui lui sont chers. Une démarche personnelle. D'autres évènements, plus officiels, ont vu le jour dès les années 1980. En 1984, Lucette Albaret a créé l'ADEIAO (Association pour le développement des échanges interculturels), dont le but est de mieux faire connaître les créations des artistes africains avant, et après, l'indépendance de leurs pays. En 1989, une exposition très médiatisée, Magiciens de la Terre, s'est tenue au Centre Georges Pompidou avec, pour la partie africaine, la volonté de revaloriser l'art populaire, l'art brut. Elle a été présentée par Jean-Hubert Martin qui a mené bien des combats pour les créations contemporaines issues de cultures non occidentales puissent prendre pied dans les grandes institutions. Depuis, les manifestations artistitiques se sont multipliées, en Europe, aux Etats-Unis, au Japon. Organisées par des musées, des fondations, dont celle de Jean-Paul Blachère, des galeries, des collectionneurs, tels Jean Pigozzi et Antonio Lanzas, elles ont présenté des oeuvres de créateurs actuels, qu'ils soient résidents en Afrique ou de la diaspora. En 2005, le grand public a fort apprécié Africa Remix. L'art contemporain d'un continent au Centre Georges Pompidou, dont le commissaire général était Simon Njami, écrivain et critique d'art d'origine camerounaise et l'un des fondateurs de la Revue Noire. La même année à eu lieu Africa Urbis. Perspectives urbaines à la galerie parisienne Musée des Arts Derniers, dont le propriétaire, Olivier Sultan, continue, avec énergie et conviction, à mettre en valeur les artistes actuels. Quant à 'Dak'Art', le Salon biennal de Dakar, il connaît un succès constant. Un dialogue enrichissant, car ces oeuvres contemporaines sont des commentaires réalistes, poétiques, drôles, caustiques, parfois amers, sur la vie, ici et ailleurs. C'est en souvenir de son séjour qui l'a tant marqué que le collectionneur a acheté des tableaux africanistes : des scènes, non seulement du Congo Kinchasa (appelé le Zaïre à l'époque), mais aussi d'autres pays de l'Afrique centrale. Au début du XXème siècle, les artistes occidentaux se mirent enfin à personnaliser leurs représentations des Africains. Ils précisaient non seulement les origines ethniques, mais également le nom de la personne, qu'il s'agisse des chefs, des notables ou des gens modestes. A travers les oeuvres présentées dans cette vente, on peut mieux comprendre, partager, le regard de ces artistes sur les pays qui les ont fascinés, leur admiration pour les us et coutumes traditionnels, les paysages si variés, des forêts tropicales aux rivières immenses, telle le Niger. Avant les indépendances, ces peintres africanistes participaient à des Salons, des Expositions coloniales et internationales, présentaient leurs oeuvres dans des galeries privées, et attiraient l'attention de la presse. Puis, ce fut le silence pendant une vingtaine d'années car, comme si souvent, la roue de la mode avait tourné. Le retour eut lieu en 1984, quand la Caisse Générale d'Epargne et de Retraite (CGER) confia à Marc Lambrechts la tâche de réunir une exposition à Bruxelles, L'Orientalisme et l'Africanisme dans l'Art belge, 19e et 20e siècle. Depuis, des ouvrages, des catalogues d'expositions, des thèses universitaires ont vu le jour. En 1998, 1999 et 2000, Christie's Amsterdam a organisé trois ventes intitulées The Africanists. Une collection intéressante est conservée au Musée Royal de l'Afrique Centrale en Belgique, et le Musée des Années 30 à Boulogne-Billancourt présente quelques beaux tableaux. Quant à la collection de l'ancien musée des Arts d'Afrique et d'Océanie de Paris, elle est maintenant conservée au musée du Quai Branly. C'est par ailleurs au centre culturel de Woluwe-Saint-Pierre en Belgique qu'on pouvait voir en 2003 l'exposition Le Congo et l'Art Belge 1880-1960, et à la Tate Britain à Londres en 2006, lors de l'exposition Seeing Africa, une partie de la collection privée de Freddie Booker et Simon Carson, qui viennent d'ouvrir 'Primimoda', un musée/galerie très "Afrique" à Washington. Le voyage continue... Lynne Thornton Expert en tableaux, historienne d'art, consultante pour cette collection Lynne Thornton est Expert et historienne d'art spécialisée en tableaux orientalistes et africanistes. Elle a rédigé de nombreux ouvrages, parmi lesquels Les Africanistes, peintres voyageurs, Paris, A.C.R., 1990.
FLORENT FERNAND ALLARD, DIT FERNAND ALLARD L'OLIVIER (1883-1933)

Le fou du chef (Kanda-Kanda)

Details
FLORENT FERNAND ALLARD, DIT FERNAND ALLARD L'OLIVIER (1883-1933)
Le fou du chef (Kanda-Kanda)
signé 'Allard l'Olivier' (en bas à gauche)
Huile sur toile
100,9 x 81,2 cm. (39¾ x 32 in.)
Literature
Marc Lambrechts (sous la direction de), catalogue de l'exposition L'Orientalisme et l'Africanisme dans l'art belge, 19e et 20e siècles, Bruxelles, Galerie CGER, 1984, no. 60, illustré.
Special notice
No VAT will be charged on the hammer price, but VAT payable at 19.6% (5.5% for books) will be added to the buyer’s premium which is invoiced on a VAT inclusive basis
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LE FOU DU CHEF (KANDA-KANDA), OIL ON CANVAS, SIGNED BY FERNAND ALLARD L'OLIVIER

Lot Essay

Fernand Allard l'Olivier part en 1928 pour le Congo Belge (actuelle République Démocratique du Congo), d'où il rapporte de nombreuses oeuvres, dont certaines furent présentées aux expositions coloniales d'Anvers en 1930 et de Paris en 1931, ainsi que dans l'exposition qui lui fut consacrée par Isy Brachot dans sa galerie bruxelloise en 1929.
Cette oeuvre met en scène un 'fou du chef'. Depuis l'époque antique dans les pays occidentaux, l'on connaît les bouffons, dits les "fous", qui avaient la fonction de divertir le souverain. C'est la même tradition qui est ici dépeinte, à Kanda-Kanda, dans la région de Lomani.
Une composition similaire, Le Fou du Chef (Kanda-Kanda), a été exposée par Isy Brachot dans son importante exposition consacrée à l'artiste dans sa galerie bruxelloise (voir le catalogue d'exposition Allard l'Olivier au Congo, Bruxelles, Galerie des Artistes Français, Isy Brachot, avril 1929, no. 1, illustré). Dans le numéro spécial du 15 novembre 1933 de La Revue Sincère (Bruxelles) consacré à la mémoire de l'artiste, Léo Lejeune parle de ce tableau qu'il a vu à cette exposition, manifestation qu'il a beaucoup admirée (p. 241).
Cette dernière composition a servi pour la réalisation d'une tapisserie (230 x 200 cm.), nouée aux ateliers Georges Chaudoir à Bruxelles en 1930 et conservée au Musée royal de l'Afrique centrale. La tapisserie a été exposée à Bruxelles (Galerie CGER, L'Orientalisme et l'Africanisme dans l'art belge, 19e et 20e siècles, 1984, no. 59, illustré) et est également illustrée dans l'ouvrage dirigé par Jacqueline Guisset (Le Congo et l'Art belge, 1880-1960, "Art déco, modernisme et expositions internationales", Tournai, 2003, p. 184).

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