Le chemin à la source

Lors de son voyage au Congo en 1926-27, l'artiste s'enthousiasme pour les paysages et les habitants de ce pays. Dans son livre, Noirs et Blanc, publié en 1933 et qui rassemble les lettres qu'il adressa à sa femme pendant son périple congolais, il décrit ainsi les impressions que lui inspira ce pays : "Les formes, dans leur expression géométrique, parlent singulièrement ici : modelés purs des corps et des visages, stylisés par les tatouages, silhouettes précises, variées, fantasques des arbres, des palmiers, des animaux mêmes et rythmes divers des détails assemblés selon des schémas nouveaux".
Dans cette oeuvre, l'artiste développe deux de ses thèmes de prédilection : la nature tropicale, dont il souligne les qualités décoratives et les corps athlétiques des femmes congolaises. Les anatomies sont ici représentées avec un souci du volume et de la géométrie d'inspiration cubiste.
Une étude pour cette composition, provenant d'un carnet de croquis de l'artiste, est conservé au Musée royal de l'Afrique centrale de Tervuren. Ce musée possède d'autres oeuvres congolaises de Vaucleroy.
Des croquis de femmes au Kasaï sont par ailleurs illustrés dans l'article 'Nos artistes au Congo. Deux interviews du peintre Pierre de Vaucleroy' (L'art colonial ou le Congo interprété par les artistes, numéro spécial de la revue La Nervie, Bruxelles/Paris, VII-VIII, 1927).