PIERRE ADOLPHE HALL (BORAS, SUEDE 1739-1793 LIEGE)
No VAT will be charged on the hammer price, but VA… Read more Chefs-d'oeuvre des collections Veil-Picard 'Le Premier amateur de Paris', c'est en ces termes que René Gimpel, l'un des grands marchands de la Belle Epoque, décrivait en 1918 Arthur Georges Veil-Picard (1854-1944). Son image nous est connue notamment par son portrait exécuté en 1887 au pastel par son ami Boldini et par des photographies, à une époque où il collectionnait avec passion les tableaux, les dessins et les miniatures du XVIIIème siècle. Le regard vif d'intelligence et la pose 'décontractée' d'Arthur Georges correspondent à l'image que l'on peut se faire d'un amateur d'art de la fin du XIXème siècle vivant dans un hôtel particulier de la plaine Monceau. C'est dans cette maison, située au 63 rue de Courcelles, qu'Arthur Georges avait assemblé, sans conseil ni intermédiaire, son extraordinaire collection, constituée en autodidacte pendant près de quarante années. L'hôtel fut détruit en 1970 après qu'une vente aux enchères historique eut dispersé son contenu de boiseries, lustres et meubles. La collection de peintures et de dessins demeura dans la famille. C'est une partie de cet ensemble remarquable que ses descendants ont choisi de présenter en vente. Arthur Georges était non seulement un amateur mais aussi l'héritier d'une lignée de collectionneurs avisés et de généreux bienfaiteurs. Sa famille, venue d'Alsace, s'implanta à Besançon en 1822. C'est dans cette ville que son grand-père Aaron Veil-Picard (1794-1868) et son père Adolphe (1824-1877) établirent un commerce d'étoffes puis une succursale de la banque de France. Ils offrirent, pendant deux générations, une aide sans précédent à la ville en contribuant à la construction de divers bâtiments et aménagements urbains ou bien encore en participant au financement de fouilles archéologiques. En 1924, une exposition à Besançon célébrait le Centenaire du grand philanthrope Adolphe Veil-Picard, banquier à Besançon protecteur des Arts et Lettres et un monument sculpté à sa gloire était inauguré sur la place Granvelle où il se trouve encore. Les deux fils d'Adolphe, Arthur Georges et Edmond Charles (1856-1947) poursuivirent les activités de la banque en ajoutant à celles-ci une affaire de distillerie, la maison d'absinthe Pernod Fils achetée en 1888, tout en s'établissant à Paris. Pendant la première guerre mondiale, les deux frères aidèrent à nouveau leurs concitoyens en créant les ambulances Pernod et en transformant la distillerie de Pontarlier en hôpital. Les collections Veil-Picard sont une référence dans le monde de la collection et plus particulièrement pour les amateurs de tableaux et de dessins anciens. Si Edmond s'intéressa aux tableaux, c'est surtout au nom d'Arthur Georges que cette collection mythique est associée. Arthur Georges avait une passion pour Fragonard notamment, dont il possédait seize oeuvres. Il était aussi amateur de Maurice Quentin de La Tour dont il posséda plusieurs pastels mais également de tous les grands noms du XVIIIème siècle tant en peinture qu'en sculpture. Les cimaises de divers musées (souvent grâce à la générosité de ses descendants) sont aujourd'hui enrichies d'oeuvres lui ayant appartenu comme le Metropolitan Museum de New York qui possède un dessin de Goya, La Corrida, ou le Louvre avec deux oeuvres capitales de Fragonard, Renaud dans les Jardins d'Armide et L'Etable. Le Musée National du Château de Versailles possède un buste de Louis XV par Jean-Baptiste Lemoyne et un dessin de Gabriel de Saint-Aubin. Les descendants d'Arthur Georges firent don aux musées français en 1947, en souvenir de leur père, d'un buste de Madame Adélaïde par Houdon. Arthur Georges Veil-Picard semble avoir collectionné seul, sans être conseillé par d'autres collectionneurs ou marchands, ce qui forçait l'admiration de ses contemporains quelque peu étonnés qu'un 'provincial' pût agir avec tant de discernement. Il rivalisait souvent dans ses achats en vente publique, chez les marchands ou les collectionneurs, avec les plus grands amateurs de son temps : Jacques Seligmann, Nathan Wildenstein, le banquier David-Weill, Alphonse Kann, le marquis de Biron ou les barons Adolphe et Edmond de Rothschild. Il ouvrait volontiers son hôtel particulier aux visiteurs: le marchand René Gimpel raconte, toujours dans ses souvenirs, que le célèbre amateur américain Warburg fut conduit chez Arthur Georges Veil-Picard pour qu'il vît ce qui se faisait de mieux en matière de collection. Les quinze oeuvres provenant de l'ancienne collection Veil-Picard présentées dans cette vente sont le témoignage de dialogues exceptionnels entre artistes, mécènes et collectionneurs. Il ne fait aucun doute qu'elles furent retenues par Arthur Georges en raison notamment de ces correspondances. Certaines sont nées d'une relation particulière entre artiste et commanditaire. D'autres représentent des personnages qui marquèrent leur temps, comme Vivant Denon, premier conservateur du Louvre et illustre collectionneur, comme la Comtesse de Provence si mal-aimée de ses contemporains ou l'architecte Bénard dont l'intense activité dans les milieux artistiques parisiens, romains et bruxellois fut longtemps oubliée. Quelques unes furent commandées à leurs auteurs par les plus grands amateurs de leur époque comme Madame Pastoret dont la famille fut proche à la fois d'Ingres et de David. Enfin, deux au moins passèrent dans des collections illustres, comme le Bénédicité de Chardin qui appartint dès le XVIIIème siècle au célèbre collectionneur et critique Antoine-Joseph Dezallier d'Argenville puis à François Marcille, l'un des plus grands amateurs de Chardin et comme le dessin de Portail, propriété des frères Goncourt, dont on sait le rôle qu'ils tinrent à la fin du XIXème siècle dans la diffusion de "l'art de vivre à la française" propre au siècle des Lumières. J'aimerais dire un mot de la modernité de cet ensemble dont la qualité des oeuvres frappe l'oeil le moins averti : l'extraordinaire liberté de l'esquisse de Chardin, que l'artiste ne montra pas de son vivant et qui resta dans son atelier, correspond peut-être plus encore au 'goût' de nos contemporains qu'à celui de ceux du temps de Chardin. Les empâtements visibles, les coups de pinceaux rapides et sûrs nous émeuvent en ce qu'ils évoquent la première pensée d'un génie de la peinture dont l'art a traversé les siècles. Et cette immédiateté n'empêche en rien le spectateur de ressentir la profonde intimité de la scène et la tendresse échangée entre la petite fille, toute à sa prière, et sa mère. Ne voyons-nous pas aujourd'hui comme hier dans la belle et élégante Madame Pastoret, au mari brillant et quelque peu volage, une épouse qui semble porter dans son regard la mélancolie de sa condition ? Dans ce dessin, c'est tout l'art d'Ingres portraitiste, indémodable, qui nous parvient. Il est impossible de ne pas évoquer la poésie du dessin de Portail, qui détaille si admirablement les perles et les étoffes dont sont ornés les jeunes serviteurs noirs et dans le regard desquels le temps semble comme suspendu, nous offrant, au premier coup d'oeil, la grâce infinie du XVIIIème siècle. Sachant que collectionneurs et amateurs trouveront dans ce catalogue matière à entretenir leur passion, je ressens comme un grand privilège de présenter aux enchères ces trésors issus de la fabuleuse collection d'Arthur Georges Veil-Picard. Et je souhaite aujourd'hui remercier particulièrement ses descendants de la confiance qu'ils nous témoignent. François de Ricqlès Président Christie's France Treasures of the Veil-Picard Collections René Gimpel, a Belle Epoque Parisian dealer, called Arthur Georges Veil-Picard the 'greatest connoisseur of Paris'. His face is known to us through a portrait in pastel done by his friend Boldini in 1887 as well as through photographs. It was during this period that he collected paintings, drawings, and miniatures with passion. A banker and industrialist Arthur Georges Veil-Picard (1854-1944) was an avid collector of 18th century French art. The intelligent alert eye and the 'relaxed' pose of Arthur Georges correspond to the image that one might have an art collector of the end of the nineteenth century, living in a hôtel particulier in the 'plaine Monceau'. It is in that house, 63 rue de Courcelles, that Arthur Georges assembled, without anyone's help, his extraordinary collection over the course of nearly forty years. The hôtel particulier was destroyed in 1970, after an amazing sale which had dispersed its paneling, chandeliers and furniture. The collection of paintings and drawings remained in the family. It is part of this striking ensemble that his descendants have chosen to sell. Arthur Georges was not only a connoisseur but also the descendant of an illustrious family of philanthropists and generous benefactors. Originally from Alsace, the family settled in Besançon in 1822. His grandfather Aaron Veil-Picard (1794-1868) and his father Adolphe (1824-1877) established first a textile business then developed a subsidiary of the Banque de France. During two generations, they regularly helped finance various projects in the city such as the construction of buildings or the financing of archaeological excavations. In 1924, an exhibition in Besançon celebrated the Centenary of the great philanthropist, Adolphe Veil-Picard, banker in Besançon and protector of Arts and Letters. A monument sculpted in his glory was inaugurated on the place Granvelle where it can still be seen today. The two sons of Adolphe, Arthur Georges and Edmond Charles (1856-1947) pursued the banking activities and added an absinthe distillery, Pernod Fils bought in 1888, while establishing themselves in Paris. During the First World War, the two brothers played an important role in helping their compatriots by creating the 'Pernod ambulances' and transforming the Pontarlier distillery into a hospital. The Veil-Picard collections are a reference in the world of collectors especially those of old master paintings and drawings. Edmond Charles was a modest collector compared to his brother Arthur Georges whose name is associated with icons of the period. Arthur Georges had a passion for Fragonard and he possessed no less than sixteen of his works. He was also an expert on Maurice Quentin de La Tour of whom he owned several pastels along with works of all the great painters and sculptors of the 18th century. International museums (often thanks to the generosity of the descendants of Arthur Georges) have many works of Veil-Picard provenance. A drawing by Goya, La Corrida, is in the Metropolitan museum of New York, the Louvre owns two major works by Fragonard, Renaud dans les Jardins d'Armide and l'Etable, a bust of Louis XV by Jean-Baptiste Lemoyne and a drawing by Gabriel de Saint-Aubin are in the Musée National du Château de Versailles. In 1947, the family of Arthur Georges donated a Bust of Madame Adélaïde by the sculptor Houdon to the French national museums in memory of their father. Arthur Georges Veil-Picard seems to have collected alone, without the advice of other dealers or collectors, something which provoked the admiration of his contemporaries who were somewhat surprised that a 'provincial' could act with such discernment. In public auctions he would often be the rival of the most important collectors and merchants of his time: Jacques Seligmann, Nathan Wildenstein, the banker David-Weill, Alphonse Kann, the marquis de Biron, or the barons Adolphe and Edmond de Rothschild. He was happy to show his hôtel particulier to visitors, the dealer René Gimpel recounts in his journal, that the famous American collector, Mr Warburg was taken to Arthur Georges Veil Picard's in order to give him a tour of the best collection in Paris. The fifteen works from the Arthur Veil-Picard collection presented in this sale are a testimony of an exceptional dialogue between artists, patron of the arts and collectors. Beyond a doubt, these works were chosen by Arthur Georges for their pedigree. Some were born from a particular relation between artist and commissioner. Others represent important figures of the time such as Vivant-Denon, first curator of the Louvre and an avid collector, or the Comtesse de Provence so disliked by her contemporaries or the architect Bénard whose intense activity in the artistic circles of Paris, Rome and Brussels was forgotten for a long time. Some were ordered directly by the greatest connoisseurs of the time such as Madame Pastoret whose family was close to Ingres as well as to David. Finally, at least two paintings went into illustrious collections such as the Bénédicité by Chardin which belonged from the 18th century onwards to the famous collector and critic Antoine-Joseph Dezalliers d'Argenville then to François Marcille, one of the greatest amateurs of Chardin. Portail's drawing belonged to the Goncourt brothers whose mission at the end of the nineteenth century was to spread 'the art of French living', an endeavor particular to the Enlightenment. I would like to say a word on the modernity of this ensemble whose quality is striking: the extraordinary freedom of Chardin's sketch, something which the artist never showed while living but remained at his death in his atelier, will relate maybe even more to the taste of our contemporaries more than to his time. The impasto, the quick confidant brush strokes, move us in their evocation of the first thoughts of a genius whose art endures. This immediacy does not prevent the spectator from feeling the profound intimacy of this scene and the strange tenderness between the little girl, concentrated on her prayers and her mother encouraging her. We see today, just as in the past, the beautiful and elegant Mrs Pastoret with her brilliant albeit philandering husband, the wife bearing in her eyes all the melancholy of her condition. This drawing summarizes all of the art of Ingres as a portraitist. It is also impossible not to mention the poetry of Portail's drawing which details so expertly the pearls and fabric of the young black servants. Time seems suspended in their eyes portraying the infinite grace of the 18th century. In the contents of this catalogue, collectors and art lovers alike will find material to fulfill many aspects of their passion for art, and I feel a great privilege in presenting in the auction these treasures from the wonderful Arthur Georges Veil-Picard collection. I would like to particularly thank his descendants for the trust they have shown us. François de Ricqlès President Christie's France
PIERRE ADOLPHE HALL (BORAS, SUEDE 1739-1793 LIEGE)

PORTRAIT DE DOMINIQUE VIVANT DENON (1747-1825), 1786

Details
PIERRE ADOLPHE HALL (BORAS, SUEDE 1739-1793 LIEGE)
PORTRAIT DE DOMINIQUE VIVANT DENON (1747-1825), 1786
Représenté assis de trois-quarts, sa main gauche touchant un vase étrusque, portant une veste en pékin rouge bordée de fourrure, un gilet ocre brodé et une chemise à jabot blanche, les cheveux coiffés à marteaux et catogan
signée dans le col du vase 'hall'
sur ivoire
ovale, 141 x 121 mm., dans un cadre en bronze doré richement orné d'une frise de perles, de raies de coeur, de feuilles de laurier et d'écoinçons feuillagés
Provenance
Collection Denon, vente Paris, 19 mai 1826, lot 978: Portrait de M. Denon dans sa jeunesse: il est représenté assis près d'une table, vu jusqu'aux genoux et tenant un crayon.
Collection Arthur Georges Veil-Picard en 1929; par descendance au propriétaire actuel.
Literature
A. Gauffin "A propos de l'exposition d'art suédois à Paris", Revue de l'Art ancien et moderne, LVI, 1929-2, pp. 53-54, repr. p. 56.
R. De Plinval de Guillebon, Pierre Adolphe Hall 1739-1793, Miniaturiste suédois, Peintre du Roi et des Enfants de France, Paris, 2000, p. 112, cat. n. 54, repr. p. 72, fig. 42, repr. en couleurs p. 46.
Exhibited
L'art suédois à Paris, Paris, Musée des Arts décoratifs, 1929, no. 60.
Dominique-Vivant Denon, l'oeil de Napoléon, Paris, Musée du Louvre, 1999/2000, no. 598.
Special notice
No VAT will be charged on the hammer price, but VAT payable at 19.6% (5.5% for books) will be added to the buyer’s premium which is invoiced on a VAT inclusive basis
Further details
PIERRE ADOLPHE HALL (BORAS, SWEDEN 1739-1793 LIEGES)
Dominique Vivant Denon (1747-1825), seated, his left hand touching an Etruscan vase, wearing a fur-bordered red coat, embroidered ochre waistcoat and frilled shirt, wearing a powdered wig signed on the neck of the vase 'hall' (lower right)
on ivory
oval, 5½ x 4¾ in. (140 x 120 mm.), rectangular ormolu frame with beaded surround and foliate border

Provenance, Exhibitions and Literature: see entry p. 4.

Dominique Vivant Denon was born in 1747 in Chalon-sur-Saône, Burgundy. He went to Paris to study Law but, preferring the arts, he soon gave up his studies and started to move among Parisian artistic circles. He was introduced to the French court of Louis XV at the Palace of Versailles and, at the age of 21, he was made 'Gentilhomme ordinaire du Roi' and sent on diplomatic missions to St Petersburg, Sweden and Switzerland where Denon met and painted Voltaire.
From 1777 he travelled to Italy and held the post of Ambassador in Naples for seven years, collecting works of art, including five hundred and twenty-five Etruscan vases assembled between 1774 and 1779, and learning the techniques of etching and mezzotint engraving. Returning to France in 1786, he sold his collection of Etruscan vases for the sum of 30,000 livres to the surintendant des bâtiments, comte d'Angivillers. The collection was displayed at the Sèvres factory, where it remains today, so that pieces could be copied by students. Denon also became a member of the French Royal Academy of Painting and Sculpture. Prior to the Revolution he went to Venice but returned to Paris in 1793 on discovering that his name had been placed on the list of the proscribed. Thanks to his friendship with painter Jacques-Louis David he found employment with Comité du Salut Public. After the Revolution, he developed a friendship with Napoleon's first consort, Joséphine de Beauharnais. As Napoleon's guest, he travelled to Egypt where he wrote his celebrated book 'Voyage dans la Basse et la Haute Egypte', later published in two volumes in 1802 and crowning his reputation as an artist and an archaeologist. Under the Consulate, Denon was appointed Director of the musée central de la République, later called the musée Napoléon, and known today as the musée du Louvre. Not only did he acquire works for the museum, Denon also formed a private collection of paintings, drawings and decorative objects. On the restoration of the monarchy in 1814, King Louis XVIII kept Denon in his position as Director of the musée du Louvre until his retirement in 1816. Dominique Vivant Denon died in 1825 in his apartment at Quai Voltaire. His collection was sold by his two nephews, Vivant-Jean and Dominique Vivant-Brunet Denon. The present portrait miniature was included in the sale which lasted several days.

Completing his studies in medicine in Sweden, Pierre Adolphe Hall turned his hand to painting in Berlin in 1756 and he carried out apprenticeships in Hamburg and then Stockholm from 1760 to 1766. Following his training, he moved to Paris where he received support and protection from Alexander Roslin. He was admitted to the Royal Academy and was appointed official portrait miniature painter to the King, exhibiting his miniatures at the Salon from 1769. He soon gained notoriety as a talented artist and his workshop quickly became a crowded artistic centre frequented by artists such as Hubert Robert, Jean-Baptiste Greuze and Mme Vigée-Le Brun. His output grew to around eighty to one hundred portraits a year, and despite his Swedish origin, Hall is now regarded as one of the best French miniaturists of the second half of the 18th century. The Revolution forced Hall into exile and in 1793 he died of apoplexy in Liège, Belgium.

His most notable technical innovation involved moving away from more traditional miniature painting using a series of small, precise dots, and he introduced broader, more confident, yet sensitive brushstrokes, omitting minute, precise details. Technically similar to Fragonard, he demonstrated dexterity in his mixing techniques, melting gouache and watercolour which provided oppositions of light and substances.

According to the accounts kept by Hall's wife, her husband painted three miniatures of Dominique Vivant Denon. The first one, now in the musée du Louvre, was purchased for 240 livres in 1786 (see P. Jean-Richard, Miniatures sur ivoire. Musée du Louvre. Musée d'Orsay, Paris, 1994, no. 309, pp. 178-179, not identified as Denon); the second, which is the present portrait and also painted in 1786, was purchased for 360 livres; the third one, executed in 1787, represented 'M. Desnon [sic] dressed as a woman' and was sold for 240 livres.
Sale room notice
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Caroline Lescure
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Lot Essay

Né à Chalon-sur-Saône en 1747, Dominique Vivant-Denon vient à Paris pour étudier le droit, qu'il abandonne très vite, et côtoie le milieu des artistes. Il est ainsi rapidement introduit à la cour de Versailles et à l'âge de 21 ans, Louis XV le nomme Gentilhomme ordinaire du Roi. Il suit ensuite des missions pour le compte des Affaires étrangères, à Saint Pétersbourg, en Suède et en Suisse.
A partir de 1777, il voyage en Italie, achetant de nombreuses oeuvres d'art, dont 525 vases étrusques, et de 1782 à 1785 est nommé secrétaire d'ambassade à Naples. A son retour en France, il vend sa collection de vases étrusques au surintendant des bâtiments, le comte d'Angivillers pour la somme de 30 000 livres. Cette collection fut déposée à la manufacture de Sèvres afin de servir de modèle aux artistes et y est encore conservée aujourd'hui. Il est élu membre de l'Académie royale de peinture et de sculpture. Juste avant la Révolution, il s'installe à Venise mais revient à Paris dès 1793 et avec l'aide de son ami Jacques-Louis David, travaille pour le Comité de Salut Public dirigé par Robespierre. Il se lie également avec Joséphine de Beauharnais et accompagne Bonaparte en Egypte où il rédige son Voyage dans la Basse et Haute Egypte publié en deux volumes en 1802, qui connut un grand succès. Sous le Consulat, Napoléon nomme Denon directeur général du musée central de la République, qui deviendra le musée Napoléon puis le musée du Louvre. Au retour de la monarchie, Louis XVIII confirme le poste de Denon qui prendra sa retraite en 1816. En 1825, il s'éteint dans son appartement du quai Voltaire. Ses deux neveux, Vivant-Jean et Dominique-Vivant-Brunet Denon, dispersent sa collection. Cette miniature fut comprise dans la vente, qui a duré plusieurs jours.

Etudiant en médecine en Suède, Pierre-Adolphe Hall s'oriente vers la peinture à Berlin en 1756 et complète sa formation artistique à Hambourg puis à Stockholm de 1760 à 1766. Il se rend à Paris et reçoit la protection de son compatriote Roslin. Agréé à l'Académie royale, il devient peintre du Cabinet du Roi pour les miniatures et expose au salon dès 1769. Son talent est très vite reconnu et son atelier devient un centre artistique très fréquenté, notamment par Hubert Robert, Greuze ou encore Vigée-Le Brun. Bien que suédois, Hall fut considéré comme l'un des plus grands miniaturistes français de la seconde moitié du XVIIIème siècle. Son oeuvre est importante avec de quatre-vingts à cent portraits par an. La Révolution l'oblige à s'exiler et il s'éteint en 1793 à Liège après une crise d'apoplexie.
Sa grande innovation fut de conjuguer le pointillé traditionnel des miniaturistes avec l'emploi d'une touche large, sûre et précise, vigoureuse et sensible, à l'instar de Fragonard, utilisant avec beaucoup de dextérité une technique mixte, mêlant gouache et aquarelle, qui permettait des oppositions de matière et de lumière.
Selon le livre de comptes de Madame Hall, son mari peignit trois miniatures de Denon. Le premier portrait, conservé au musée du Louvre (P. Jean-Richard, Miniatures sur ivoire. Musée du Louvre. Musée d'Orsay, Paris, 1994, no 309, pp. 178-179, non indiqué comme portrait de Denon), fut payé 240 livres en 1786; le second, également exécuté en 1786, fut payé 360 livres et correspond à notre miniature; le dernier peint en 1787, représentait "M. Desnon [sic] en femme" et coûta 240 livres.

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