Lot Essay
Le tableau correspond exactement au tableau décrit dans le catalogue qu'Ange-Laurent La Live de Jully consacra en 1764 à sa collection : "un petit tableau de Greuze, appelé Petit Boudeur, sur toile, de seize pouces et demi de haut sur quatorze de large [soit 44,5 x 37,8 cm.]. Il représente un Enfant mutin qui par humeur renfonce la tête dans les épaules ; il est difficile de mettre plus de vérité dans une tête, et de lui donner une expression plus juste ". Cette description est complétée par le catalogue de la vente du collectionneur (voir supra), dans lequel figurait au lot suivant un tableau présenté comme son pendant représentant une fillette tenant un capucin de bois (connu par la gravure de P. C. Ingouf).
Collectionneur fortuné, élu à vingt-huit ans associé libre de l'Académie, Ange-Gabriel La Live de Jully avait constitué dans son hôtel particulier de la rue de Richelieu un cabinet de peintures italiennes et flamandes mais aussi de peintures et sculptures d'artistes français contemporains et pour lequel il publia un guide en 1764 (voir. Colin Bailey, Patriotic taste, New Haven et Londres, 2002, pp. 33-69). La Live était très lié à Greuze dont il facilita la réception à l'Académie en 1755 et dont il lança la carrière en lui commandant de célèbres peintures comme La lecture de la Bible. Introducteur des ambassadeurs à Versailles, La Live obtint aussi pour son protégé des commandes royales. Vers 1765, il sombra progressivement dans la folie et sa veuve dut organiser la vente de ses peintures afin d'assurer sa subsistance et celle de ses trois enfants. Diderot tenta d'organiser une vente en bloc de cet exceptionnel ensemble à Catherine II mais échoua. La Live possédait une dizaine de peintures de Greuze dont le portrait de La Live de Jully jouant de la harpe, exposé au Salon de 1759 et aujourd'hui à la National Gallery de Washington et Un enfant qui s'est endormi sur son livre (Salon de 1755, Musée Fabre de Montpellier), autre témoignage du regard tendre et unique que Greuze portait sur les jeunes.
La provenance de notre tableau est difficile à établir avec certitude en raison de l'existence d'une autre version [sur bois, illustrée dans deux catalogues de vente : la vente Blin, 27 février 1874 (lot 3, 45 x 37 cm.) et la vente anonyme, Paris, 3 juin 1858 (lot 31, 44 x 34 cm.) et d'un tableau portant le même titre représentant aussi un enfant boudeur (vente Lady Cook, Christie's Londres, 8 décembre 2005, lot 24). En outre, le premier catalogue raisonné de Greuze établi en 1908 par J. Martin, conservateur du Musée de Tournus, mélange les provenances de ces différents tableaux.
Monsieur Edgar Munhall date notre tableau vers 1759 et confirme son attribution d'après photographies (communication écrite, 14 mars 2010).
For an English version of this note, please visit www.christies.com
Collectionneur fortuné, élu à vingt-huit ans associé libre de l'Académie, Ange-Gabriel La Live de Jully avait constitué dans son hôtel particulier de la rue de Richelieu un cabinet de peintures italiennes et flamandes mais aussi de peintures et sculptures d'artistes français contemporains et pour lequel il publia un guide en 1764 (voir. Colin Bailey, Patriotic taste, New Haven et Londres, 2002, pp. 33-69). La Live était très lié à Greuze dont il facilita la réception à l'Académie en 1755 et dont il lança la carrière en lui commandant de célèbres peintures comme La lecture de la Bible. Introducteur des ambassadeurs à Versailles, La Live obtint aussi pour son protégé des commandes royales. Vers 1765, il sombra progressivement dans la folie et sa veuve dut organiser la vente de ses peintures afin d'assurer sa subsistance et celle de ses trois enfants. Diderot tenta d'organiser une vente en bloc de cet exceptionnel ensemble à Catherine II mais échoua. La Live possédait une dizaine de peintures de Greuze dont le portrait de La Live de Jully jouant de la harpe, exposé au Salon de 1759 et aujourd'hui à la National Gallery de Washington et Un enfant qui s'est endormi sur son livre (Salon de 1755, Musée Fabre de Montpellier), autre témoignage du regard tendre et unique que Greuze portait sur les jeunes.
La provenance de notre tableau est difficile à établir avec certitude en raison de l'existence d'une autre version [sur bois, illustrée dans deux catalogues de vente : la vente Blin, 27 février 1874 (lot 3, 45 x 37 cm.) et la vente anonyme, Paris, 3 juin 1858 (lot 31, 44 x 34 cm.) et d'un tableau portant le même titre représentant aussi un enfant boudeur (vente Lady Cook, Christie's Londres, 8 décembre 2005, lot 24). En outre, le premier catalogue raisonné de Greuze établi en 1908 par J. Martin, conservateur du Musée de Tournus, mélange les provenances de ces différents tableaux.
Monsieur Edgar Munhall date notre tableau vers 1759 et confirme son attribution d'après photographies (communication écrite, 14 mars 2010).
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