![SAND, George (1804-1876). Lettre autographe, signée "G. Sand", à Gustave Flaubert. Datée et située "Nohant 15 août [1875]".](https://www.christies.com/img/LotImages/2012/PAR/2012_PAR_03518_0041_000(sand_george_lettre_autographe_signee_g_sand_a_gustave_flaubert_datee_e063433).jpg?w=1)
Details
SAND, George (1804-1876). Lettre autographe, signée "G. Sand", à Gustave Flaubert. Datée et située "Nohant 15 août [1875]".
4 pages in-8 (205 x 132 mm) sur un double feuillet. Encre sur papier au chiffre à froid "G.S."
LONGUE LETTRE DE CONSOLATION ALORS QUE FLAUBERT EST AFFECTÉ PAR LA RUINE DE SON NEVEU ERNEST COMMAINVILLE À QUI IL AVAIT CONFIÉ SA FORTUNE.
"Mon pauvre cher vieux,
J'apprends aujourd'hui seulement par une lettre de ce cher paresseux de Tourguenef le malheur qui frappe ta nièce, est-ce donc irréparable ? Son mari est tout jeune et intelligent, ne pourra-t-il pas recommencer, ou prendre un emploi qui lui rendra l'aisance ? Ils n'ont pas d'enfant, il ne leur faut pas des millions pour vivre, jeunes et bien portants qu'ils sont tous deux. Tourguenef me dit que ton avoir est entamé par cette débâcle, si ce n'est qu'entamé seulement, tu supporteras cette grave contrariété en philosophe. Tu n'as ni vices à satisfaire, ni ambitions à assouvir. Je suis sûre que tu arrangeras ta vie pour la mettre au niveau de tes ressources. Le plus rude pour toi à supporter, c'est le chagrin de cette jeune femme qui est une fille pour toi, mais tu lui donneras le courage et la consolation [...] Sois sûr que de meilleurs jours viendront et dis-le leur sans cesse, parce que c'est vrai. Il ne faut pas que ta santé morale et physique soit ébranlée par cet échec. Pense a guérir ceux que tu aimes et oublie-toi, toi-même. Nous y penserons pour toi et nous souffrirons à ta place, car je suis vivement affectée de tenir un nouveau sujet de tristesse au milieu de ton spleen, allons, [...] ranime-toi, fais-nous un beau roman à succès, et pense à ceux qui t'aiment dans ton découragement [...]." Cette lettre est publiée dans la Correspondance entre George Sand et Gustave Flaubert (Paris, Calmann-Lévy, 1916), lettre CCXCIV.
4 pages in-8 (205 x 132 mm) sur un double feuillet. Encre sur papier au chiffre à froid "G.S."
LONGUE LETTRE DE CONSOLATION ALORS QUE FLAUBERT EST AFFECTÉ PAR LA RUINE DE SON NEVEU ERNEST COMMAINVILLE À QUI IL AVAIT CONFIÉ SA FORTUNE.
"Mon pauvre cher vieux,
J'apprends aujourd'hui seulement par une lettre de ce cher paresseux de Tourguenef le malheur qui frappe ta nièce, est-ce donc irréparable ? Son mari est tout jeune et intelligent, ne pourra-t-il pas recommencer, ou prendre un emploi qui lui rendra l'aisance ? Ils n'ont pas d'enfant, il ne leur faut pas des millions pour vivre, jeunes et bien portants qu'ils sont tous deux. Tourguenef me dit que ton avoir est entamé par cette débâcle, si ce n'est qu'entamé seulement, tu supporteras cette grave contrariété en philosophe. Tu n'as ni vices à satisfaire, ni ambitions à assouvir. Je suis sûre que tu arrangeras ta vie pour la mettre au niveau de tes ressources. Le plus rude pour toi à supporter, c'est le chagrin de cette jeune femme qui est une fille pour toi, mais tu lui donneras le courage et la consolation [...] Sois sûr que de meilleurs jours viendront et dis-le leur sans cesse, parce que c'est vrai. Il ne faut pas que ta santé morale et physique soit ébranlée par cet échec. Pense a guérir ceux que tu aimes et oublie-toi, toi-même. Nous y penserons pour toi et nous souffrirons à ta place, car je suis vivement affectée de tenir un nouveau sujet de tristesse au milieu de ton spleen, allons, [...] ranime-toi, fais-nous un beau roman à succès, et pense à ceux qui t'aiment dans ton découragement [...]." Cette lettre est publiée dans la Correspondance entre George Sand et Gustave Flaubert (Paris, Calmann-Lévy, 1916), lettre CCXCIV.