Lot Essay
Cette remarquable maquette de la cathédrale Notre-Dame de Reims constitue un éloquent témoignage de la redécouverte des monuments de la France médiévale et de la prise de conscience de leur importance historique, artistique et patrimoniale dès les années 1825.
Cette oeuvre de maîtrise en bois sculpté décrit scrupuleusement la façade occidentale du monument édifié dans les premières décennies du XIIIème siècle, après les grandes élévations de Notre Dame de Paris et de Notre Dame de Chartres. On retrouve la façade harmonique à deux tours, le triple portail, la galerie supérieure et les premiers essais de rosaces, caractéristiques du premier art gothique et que les maîtres d'uvres de Reims portèrent à leur apogée. Si Auguste Rodin décrivait cette cathédrale comme "le grand squelette de toute la France du Moyen-âge", l'artiste qui conçut cet objet en réalisa une copie fidèle, virtuose restituant au moyen d'un travail de miniaturiste, l'exceptionnel ajourement de la structure.
Cette précision encyclopédique est à associer aux moulages des façades des monuments permis par les grands chantiers de restauration ouverts à cette époque. Les architectes en charge des chantiers ont recours à la technique du moulage afin de conserver un relevé exact des façades et des portails. Cette méthode fut utilisée à Notre Dame de Paris à partir de 1845 puis à Reims, deux monuments confiés aux soins d'Eugène Viollet-le-Duc. De ce fait, notre maquette s'inscrit dans un ensemble conservé comprenant plusieurs exemplaires : le premier réalisé par Eugène Caillat à l'occasion du sacre de Charles X en 1825 (Reims, Musée Historique Sant Rémi, inv. 978.30926) est de plus petite échelle. L'autre exemplaire connu est celui conservé au Musée des Beaux-Arts de Châlons-en-Champagne auquel fut légué un vaste ensemble de maquettes de cathédrales, réalisées à l'échelle 1/100ème par le médecin et philanthrope Charles-Joseph Mohen entre 1863 et 1895.
Notre exemplaire restitue avec une grande profusion de détails le programme iconographique de cette " Bible de pierre " dont la symbolique régalienne a assuré la célébrité durant les huit cent ans de son histoire. On retrouve en effet la galerie des rois à l'étage supérieure, centrée de la scène du baptême de Clovis entouré de Clotilde et de Saint Rémi. Evènement fondateur dans l'histoire du royaume de France, il a légitimé durant tout l'Ancien Régime le sacre des souverains dans l'édifice champenois. Rares sont en effet les souverains qui ne reçurent pas l'onction sacrée entre ces murs à l'instar d'Henri IV en 1594.
Il reste encore à évoquer l'influence de ces maquettes pour les Arts Décoratifs du XIXème siècle puisqu'elles donnèrent naissance à ce que l'on appela le "style à la cathédrale" : les découpes dentelées de l'architecture, le vocabulaire ornemental des rosaces, pinacles, gâbles et clochetons gagna ainsi le mobilier et les objets d'art, notamment les pendules dont le cadran pouvait commodément s'inscrire dans la rosace. On connaît notamment pour Notre-Dame de Reims une pendule attribuée à Bavozet Frères, réalisée en bronze doré et émail figurant la façade de la cathédrale (Evreux, Musée d'Art, d'Histoire et d'Archéologie, inv. 11282).
Cette oeuvre de maîtrise en bois sculpté décrit scrupuleusement la façade occidentale du monument édifié dans les premières décennies du XIIIème siècle, après les grandes élévations de Notre Dame de Paris et de Notre Dame de Chartres. On retrouve la façade harmonique à deux tours, le triple portail, la galerie supérieure et les premiers essais de rosaces, caractéristiques du premier art gothique et que les maîtres d'uvres de Reims portèrent à leur apogée. Si Auguste Rodin décrivait cette cathédrale comme "le grand squelette de toute la France du Moyen-âge", l'artiste qui conçut cet objet en réalisa une copie fidèle, virtuose restituant au moyen d'un travail de miniaturiste, l'exceptionnel ajourement de la structure.
Cette précision encyclopédique est à associer aux moulages des façades des monuments permis par les grands chantiers de restauration ouverts à cette époque. Les architectes en charge des chantiers ont recours à la technique du moulage afin de conserver un relevé exact des façades et des portails. Cette méthode fut utilisée à Notre Dame de Paris à partir de 1845 puis à Reims, deux monuments confiés aux soins d'Eugène Viollet-le-Duc. De ce fait, notre maquette s'inscrit dans un ensemble conservé comprenant plusieurs exemplaires : le premier réalisé par Eugène Caillat à l'occasion du sacre de Charles X en 1825 (Reims, Musée Historique Sant Rémi, inv. 978.30926) est de plus petite échelle. L'autre exemplaire connu est celui conservé au Musée des Beaux-Arts de Châlons-en-Champagne auquel fut légué un vaste ensemble de maquettes de cathédrales, réalisées à l'échelle 1/100ème par le médecin et philanthrope Charles-Joseph Mohen entre 1863 et 1895.
Notre exemplaire restitue avec une grande profusion de détails le programme iconographique de cette " Bible de pierre " dont la symbolique régalienne a assuré la célébrité durant les huit cent ans de son histoire. On retrouve en effet la galerie des rois à l'étage supérieure, centrée de la scène du baptême de Clovis entouré de Clotilde et de Saint Rémi. Evènement fondateur dans l'histoire du royaume de France, il a légitimé durant tout l'Ancien Régime le sacre des souverains dans l'édifice champenois. Rares sont en effet les souverains qui ne reçurent pas l'onction sacrée entre ces murs à l'instar d'Henri IV en 1594.
Il reste encore à évoquer l'influence de ces maquettes pour les Arts Décoratifs du XIXème siècle puisqu'elles donnèrent naissance à ce que l'on appela le "style à la cathédrale" : les découpes dentelées de l'architecture, le vocabulaire ornemental des rosaces, pinacles, gâbles et clochetons gagna ainsi le mobilier et les objets d'art, notamment les pendules dont le cadran pouvait commodément s'inscrire dans la rosace. On connaît notamment pour Notre-Dame de Reims une pendule attribuée à Bavozet Frères, réalisée en bronze doré et émail figurant la façade de la cathédrale (Evreux, Musée d'Art, d'Histoire et d'Archéologie, inv. 11282).