CARTEL A TETE D'APOLLON, AVEC L'AMOUR TENANT LE SABLIER DU TEMPS
Prospective purchasers are advised that several co… Read more "LE CARTEL CRESSENT DE L'AMOUR TENANT UN SABLIER" PAR ALEXANDRE PRADERECOLLECTION PRIVEE FRANCAISE
CARTEL A TETE D'APOLLON, AVEC L'AMOUR TENANT LE SABLIER DU TEMPS

PAR CHARLES CRESSENT, SIGNATURE DE ANDRE-GEORGES GUIOT, VERS 1739-1745

Details
CARTEL A TETE D'APOLLON, AVEC L'AMOUR TENANT LE SABLIER DU TEMPS
PAR CHARLES CRESSENT, SIGNATURE DE ANDRE-GEORGES GUIOT, VERS 1739-1745
En bronze ciselé et doré poinçonné au C couronné, marqueterie Boulle de laiton sur fond d'écaille de tortue caret, le cadran circulaire émaillé et signé GUIOT / A PARIS sommé d'un masque d'Apollon entouré de branches de laurier, flanqué de canaux à godrons et de branches de palmier, au-dessus d'un cartouche centré d'un putto tenant un sablier et assis sur un nuage émergeant d'une coquille, les côtés à décor de treillis sur fond d'écaille, le mouvement signé GUIOT A PARIS
Hauteur: 89 cm. (35 in.) ; Largeur: 45 cm. (17 ¾ in.) ; Profondeur: 14,5 cm. (5 ¾ in.)
Le poinçon au C couronné fut utilisé entre 1745 et 1749
Literature
Théodore Dell, « The gilt-bronze cartel clocks of Charles Cressent », Burlington Magazine, avril 1967, pp.210-217 ; Alexandre Pradère, Charles Cressent, Sculpteur, Ebéniste du Régent, Dijon, 2003, p.184 , p.197, p.298.
Special notice
Prospective purchasers are advised that several countries prohibit the importation of property containing materials from endangered species, including but not limited to coral, ivory and tortoiseshell. Accordingly, prospective purchasers should familiarize themselves with relevant customs regulations prior to bidding if they intend to import this lot into another country. This item will be transferred to an offsite warehouse after the sale. Please refer to department for information about storage charges and collection details.
Further details
A LOUIS XV ORMOLU AND BRASS AND TORTOISESHELL BOULLE MARQUETRY CARTEL CLOCK BY CHARLES CRESSENT, CIRCA 1739-1749
The case surmounted with an Apollo mask and laurel branches, above a circular enameled dial signed GUIOT / A PARIS, flanked by gadroons and palm tree branches, above a putto holding a sandglass, sitting on shell, the sides decorated with trellis, the movement associated signed GUIOT A PARIS, stamped with C couronné     

Lot Essay

André-Georges GUIOT ou GUILLOT ou GUYOT (d. avant 1748), reçu maître horloger à une date inconnue, fut le principal collaborateur de Cressent parmi les horlogers parisiens (parmi les autres noms d’horlogers associés aux boîtes de pendules de Cressent, citons aussi Jean-Baptiste Hervé, Jean-Baptiste Baillon et Julien II Leroy). En fait, il est avec Hervé un des deux seuls horlogers mentionnés dans les documents concernant le stock ou les possessions personnelles de Cressent. Ainsi, lors de l’inventaire après décès de la maison de Charles Cressent en 1768, trouve–t-on dans la chambre du 1er étage sur la rue Notre Dame des Victoires « Une autre pendule à tirage, par Guillot à Paris, dans sa boîte et sur son pied de marqueterie, ornée de cuivre en couleur, prisée 96L ».
La signature de Guiot se retrouve sur une dizaine de pendules de Cressent dont deux cartels à masque de femme et console à lion (musée des Arts décoratifs, Paris), deux cartels à l’Amour vainqueur du temps (Wallace collection et collection Ortiz) et sur le cartel avec le Temps effrayant l’Amour qui appartint à Blondel de Gagny avant d’entrer dans la collection du fermier général Boullongne de Préninville. Plusieurs pendules de cartonnier portent sa signature, notamment l’une à la Diane chasseresse de Grimsthorpe, celle de l’ancienne coll. Founès ou celle de Crozat de Thiers. Enfin, d’autres grands collectionneurs du XVIIIe siècle eurent des pendules de Cressent à mouvement de Guiot, tels le duc de Bouillon et Bonnier de la Mosson.

On sait que Charles Cressent était sculpteur de formation et qu’il vint au métier d’ébéniste sur le tard, après avoir épousé la veuve de l’ébéniste Joseph Poitou et repris son atelier. Alors qu’il était déjà maître sculpteur (à Amiens en 1708), jamais il ne se fit recevoir à la maîtrise d’ébéniste, exerçant son métier grâce à un brevet d’ébéniste du Régent. Entre 1730 et 1750, Cressent mit au point plusieurs modèles de cartels somptueux, sur lesquels il donna toute la mesure de son talent de sculpteur. Sur ces œuvres, l’ébénisterie disparaissait devant le travail du bronze doré, le travail du bois se limitant au bâti servant de fond à la façade de bronze et à la marqueterie des surfaces latérales de ces cartels. On y retrouve différents motifs observés sur ses meubles d’ébénisterie, tels que mascarons, figures d’enfants, palmes et chutes de fleurs, branches de chêne, dragons.

La typologie de ces cartels a été dressée par Théodore Dell (« The gilt-bronze cartel clocks of Charles Cressent », Burlington Magazine, avril 1967, pp. 210-217). Sur les premiers modèles de cartels à masque féminin (« modèle A », dans la typologie de T.Dell), datables vers 1735-1745, le cartel était indépendant de la console d’applique qui le supportait et dans certains cas, il fut vendu sans ces consoles, notamment chez l’horloger J.B. Baillon. Par la suite, Cressent imagina d’associer le cartel et son socle en un seul corps de bronze appliqué sur une âme de bois, ce qui donna naissance au modèle ci-dessus, baptisé « modèle E » dans la typologie de M. Dell et à d’autres modèles avec l’Amour et le Temps (baptisés « types D et C » par M. Dell). Remarquons que le cartel ci-dessus reprend un thème analogue à celui des autres cartels de type « C et D », mettant en scène l’Amour et le Temps, ici remplacé par Apollon rayonnant. On peut lire deux interprétations opposées de ce thème : soit l’amour joue avec le sablier et pointe l’heure car il se sait menacé par le temps ; soit l’amour a volé le sablier avec lequel il joue et se moque, proposant une vision insouciante de la vie.

Le modèle présenté ici est décrit précisément -sans nom d’horloger toutefois- dans le stock de Cressent lors de la première vente qu’il en fit, le 19 janvier 1749 :

« N°48. Une pendule en cartel, dont la face est de bronze, dorée d’or moulu, sur un fond de marqueterie, au haut de laquelle est une tête d’Apollon couronnée de branches de laurier ; au bas du cadran, il y a un enfant qui tient un sable & montre l’heure du doigt… 780 L ».

Le prix mentionné de 780 L sur l’exemplaire de catalogue de vente du baron Pichon ne correspond sans doute pas à une adjudication réelle et il est plus probable que ce cartel soit resté invendu en 1749 car il repassa en vente dans la seconde vente du stock de Cressent en 1757, sous le lot 158 (toujours sans nom d’horloger) :

« N°158. Une pendule avec le pied tout d’une pièce ; elle est coiffée d’une tête d’Apollon avec des branches de laurier, & au dessous du cadran est un enfant qui tient un sabre (sic), le tout doré d’or moulu, hauteur de 2 pieds 10 pouces (92cm), compris le mouvement, 350 L 10 ».

Actuellement, on connaît seulement quatre autres exemplaires de ce rare modèle, qui présentent tous entre eux de petites variantes, (les seuls présentant des feuilles de laurier autour du masque d’Apollon comme sur l’exemplaire de la vente de Cressent sont celui présenté ci-dessus et le no 2) :

1. Un exemplaire signé Julien Leroy, autrefois collection du marquis d’Etampes, conservé chez ses descendants. Le cadran entouré de branchages et de coqs ; des branchages enroulés dans les rayons du masque d’Apollon ; haut. 92cm

2. Un autre signé Jean-Baptiste Baillon, collection Souhami, vente New York le 17 novembre 1922, lot 43 ; puis vente Paris, le 19 décembre 1946, lot 40 ; aujourd’hui dans une collection parisienne ; le cadran entouré des mêmes branches de feuillage que l’exemplaire présenté ici ; le masque d’Apollon entouré de laurier ; haut. 87cm

3. Un exemplaire signé Pierre Le Roy à Paris avec le poinçon du C couronné, galerie Steinitz, Paris (Provenant de Hamburger Frères, Paris, 1914 et de la collection von Pannwitz, Berlin) ; le cadran entouré des mêmes branches de feuillage que l’exemplaire présenté ici ; le masque d’Apollon rayonnant sans feuilles de laurier ; haut. 87cm .

4. Un exemplaire signé Martinot ; Collection privée, Turin ; le cadran entouré des mêmes branches de feuillage que l’exemplaire ci-dessus ; le masque d’Apollon sans rayons ni feuilles de laurier

Signalons enfin une variante de ce modèle, avec le cartel signé Charles Voisin à Paris, (les bronzes marqués du C couronné), vendu par Christie's, Paris le 14 avril 1989, lot 223 (haut. 99cm), où la forme générale est inchangée, mais les lions sont remplacés par des dragons, l’amour au sablier par un enfant, où les détails de feuillages sont différents ainsi que le masque d’Apollon au sommet.

Trois de ces cartels présentent le poinçon du C couronné qui les date vers 1745-49, alors que le plus ancien, celui de l’ancienne collection du marquis d’Estampes, n’est pas poinçonné, nous croyons pouvoir avancer que le modèle a été crée vers 1740-1745 et poursuivi au début des années suivantes.

Nous remercions Alexandre Pradère pour l'aide à la rédaction de cette notice

Andre-Georges GUIOT or GUILLOT or GUYOT (d. before 1784), who became master clockmaker at an unrecorded date, was the principal supplier of clock movements to Charles Cressent. To a lesser extant movements were supplied to the latter by other 'horlogers' including Jean-Baptiste Herve, Jean-Baptiste Baillon and Julien II Leroy. In fact. Guiot and Herve were the only 'horlogers' mentioned in the documents relating to the personal property of Cressent. In the inventory complied after his death in 1768 of the house on Rue Notre Dame des Victoires, there is mention of « Une autre pendule à tirage, par Guillot à Paris, dans sa boîte et sur son pied de marqueterie, ornée de cuivre en couleur, prisée 96L »..
The signature of Guiot appears on around ten clocks by Cressent including two cartel clocks with a female mask and a lion to the console (Musée des Arts Décoratifs, Paris); two cartels symbolic of Love conquering Time (Wallace Collection, London and Ortiz Collection) and on the cartel with Love fearful of Time (Blondel de Gagny Collection and subsequently in the collection of fermier-general Boullogne de Preninville). Various clocks of cartonniers by Cressent also bear his signature, such as the one with Diana the Huntress at Grimpsthorpe Castle as well as those in the Fournes and Crozat de Thiers collections. Finally, other great 18th Century collections contained clocks by Cressent with movements by Guiot, such as those of the duc de Bouillon and Bonnier de la Mosson.

Charles Cressent was sculptor by training and only became an ebeniste relatively late in life, after having married the widow of the ebeniste Joseph Poitou and taking over his workshop. He had become 'maitre sculpteur' in Amiens in 1708, never officially receving his maitrise as ebeniste and working with the brevet as ebeniste of the Regent. Between 1730 and 1750 Cressent developed various sumptuous cartel models, demonstrating his talent as a sculptor. His oeuvre shows the dominance of gilt-bronze with furniture-making playing only a modest role, limited to the structure of the carcase and marquetry to the sides of cartels. On these, various motifs appear which embellish his items of furniture, such as mascarons, cherub masks, palm chutes, flowers, oak branches and dragons.

The typology of these cartels has been examined by Theodore Dell («The gilt-bronze cartel clocks of Charles Cressent », Burlington Magazine, avril 1967, pp.210-217). On his first models of cartels with female masks, described as model A by T. Dell, dateable to circa 1734-'45, the cartel was separate of the console which supported it and in some cases, these were sold without cases, notably at the horloger J.B. Baillon. Subsequently, Cressent creates a model with cartel and clock unified on a wooden core, named model 'E' by Dell, and other models with Love and Time (models 'D' and 'C'). It is noteworthy that the present cartel is related to the latter types but replacing Love and Time by a shining Apollo figure. There are two opposite interpretations encapsulated: Either Love plays with the sander as he is bothered by Time, or Love has stolen the sander and plays with it, a carefree image of Life.

The present model is precisely described - sometimes without the clockmaker's name - in Cressent's first stock sale on 19 January 1749

« N°48. Une pendule en cartel, dont la face est de bronze, dorée d’or moulu, sur un fond de marqueterie, au haut de laquelle est une tête d’Apollon couronnée de branches de laurier ; au bas du cadran, il y a un enfant qui tient un sable & montre l’heure du doigt… 780 L ».

The price of 780L mentioned in the sale catalogue of baron Pichon probably doesn't correspond to a real price. It's more likely the clock was unsold as it reappears in Cressent's second stock sale in 1757, as lot 158 (still without clockmaker's name)

« N°158. Une pendule avec le pied tout d’une pièce ; elle est coiffée d’une tête d’Apollon avec des branches de laurier, & au dessous du cadran est un enfant qui tient un sabre (sic), le tout doré d’or moulu, hauteur de 2 pieds 10 pouces (92cm), compris le mouvement, 350 L 10 ».

Presently, only four other examples of this rare model are known, all with small variations (the only ones with laurel leaves around Apollo's mask are, besides the one in Cressent's sale, the present lot and no 2 mentioned below):

- 1. One signed Julien Leroy, 92 cm high, formerly in the collection of the marquis d'Estampes and now with his descendants. The dial is surrounded by leaves and cockerels; branches appear in the sunbeams around Apollo's mask.

-2. Another signed Jean-Baptiste Baillon, 87 cm high, Souhami collection, sold New York, 17 November 1922, lot 43 the sold Paris, 19 December 1946, lot 40; now in private collection, Paris. The dial is surrounded with the same branches as the present example; Apollo's mask is surrounded by laurel.

-3. One example signed Pierre Le Roy a Paris, 87 cm high, with C couronne poincon, with Galerie Steinitz,formerly in the Hamburger Freres (Paris, 1914) and von Pannwitz (Berlin) Collections. The dial is surrounded by the same leaf branches as the present example; the Apollo mask is here without laurel leaves.

- 4. An example signed Martinot, private collection, Turin. The dial has the same surrounding branches as the present example; the Apollo mask is here without laurel leaves and sunbeams.

Finally there is one larger variant of this model, signed Charles Voisin a Paris, 99 cm high, with C couronne poincon, sold Paris 14 April 1999, lot 223. Here the general form is unchanged, but the lions are replaced by dragons; Love with a sander by a child. There are differences to the leaves as well as to the Apollo mask.

Three of these cartels are stampled with the C couronne poincon, tax mark employed in 1745-'49. The earliest one, from the d' Estampes collection, is not stamped, suggesting the model was developed arpund 1740-'45 and executed in the following years.





More from The Exceptional Sale

View All
View All