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MASQUE WE
Côte d'Ivoire
Hauteur: 33.5 cm. (13 ¼ n.)
Provenance
Collection Pierre Loeb, Paris
Loudmer-Poulain, Paris, Arts Primitifs, 5 décembre 1977, lot 176
Collection Jacqueline Loudmer, Paris
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WE MASK

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Mathilde Bensard
Mathilde Bensard

Lot Essay

Dans la région de Wé, chaque groupe de lignage possédait plusieurs masques. Ils étaient regroupés en deux classes distinctes : les masques de célébration et les masques de contrôle social. En fonction de leur catégorie, ils provoquaient la joie, la peur ou le respect. Chaque masque avait son propre nom individuel, évoquant sa personnalité spécifique. Pierre Harter a documenté un masque de buffle Wè similaire avec des cornes noires à Béoua appelé nnan klaa bloadung (« machette émoussée ») appartenant à la catégorie des « grands masques de sagesse ». Il avait été capturé lors d’un raid dans un village Dan et avait commencé en tant que masque mendiant avant de monter dans la hiérarchie locale des masques (Harter, P., “We Masks”, in Art of Côte d’Ivoire from the collections of the Barbier-Mueller Museum, 1993, vol. 1, p.211, fig.223 & p.214, fig.225).
Les masques étaient considérés comme immortels et évoluaient progressivement au cours de leur vie vers le statut de masques sacrés. Cette progression était principalement basée sur l’âge, avec l’idée qu’après quatre générations de porteurs de masque, celui-ci était considéré comme ayant atteint le plus haut statut. Le masque en bois devait également subir des transformations matérielles durant ce processus : les restes de pigment blanc et la mâchoire articulée de cet exemple en sont des signes évidents. Les sons claquant de la mâchoire mobile (faite à partir d’une planche de bois fixée au masque par des perforations inférieures) pouvaient accentuer la physionomie zoomorphe de ce personnage. Cependant, les changements dans la coiffure et le costume marquaient également ce processus d’évolution. Tous deux jouaient un rôle d’équivalente importance dans l’identification de la fonction du masque. Le masque buffle observé par Pierre Harter sortait une seule fois par an uniquement à l’occasion solennelle du sacrifice rituel d’un bélier blanc à un arbre sacré. Il était l’intermédiaire direct entre dieu, les ancêtres et l’homme. Il avait la réputation de réaliser des actes prodigieux, de provoquer des pluies à l’automne, de faire briller le soleil, de traverser des rivières et de parcourir de grandes distances en quelques secondes. Il présidait à de grands procès et réglait les conflits ayant lieu entre masques.

Voir un masque très similaire, acheté à Paris entre 1928 et 1934, se trouve au Musée Rietberg de Zürich (#RAF.441, publié dans : Himmelheber, H. & Homberger, L., Masken der Wè und Dan - Elfenbeinküste, Die Sammlung des Schweizer Malers Charles Hug, Paris, 1928-31, Zürich, 1997, p.60, n.23)

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