Lot Essay
Avec la richesse et la variété de son décor, le parfait équilibre entre le fond sombre et l’ornementation polychrome et enfin le contraste accentué entre les tonalités, le présent panneau illustre un moment de perfection dans l’art de la scagliole et le talent d’un de ses maîtres, Carlo Francesco Gibertoni. Son sujet, la citadelle de Lille, et son montage à la fin du XXème siècle par un des plus grands décorateurs parisiens, Daniel Pasgrimaud, décuplent son intérêt.
UN ÂGE D’OR DE LA SCAGLIOLE
A l’origine essentiellement réservé au domaine religieux et à l’ornementation des murs et des antependia, l’art de la scagliole connaît un véritable renouveau au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles. Tant l’usage des panneaux que leur répertoire ornemental sont bouleversés et permettent la création de chefs-d’œuvre. Nombre de ces panneaux sont alors destinés aux voyageurs anglais ou français de passage durant leur Grand Tour.
UN MAÎTRE DE LA SCAGLIOLE, CARLO FRANCESCO GIBERTONI
Le présent panneau se caractérise par le plan de la citadelle de Lille qui est disposé sur sa partie droite et qui pourrait être un ajout au plateau originel. Il évoque le travail de Carlo Francesco Gibertoni. Ce dernier créé en effet, à la toute fin du XVIIe siècle, des panneaux de scagliole représentant des cartes topographiques se détachant sur un sobre fond noir (à l’exemple de celle, datée 1699, ornée d’une plaque de l’Amérique, figurant dans la collection Tuena ; ill. dans A. M. Massinelli, Scagliola, l'arte della pietra di luna, Rome, 1997, p. 18, fig. 4).
Sur quelques panneaux, encore plus rares, Gibertoni associe une carte à d’autres objets, comme sur le présent lot, de façon à accentuer l’effet de trompe-l’œil. Citons notamment le plateau conservé au Palais Piccolomini : planches gravées, compas, règle et même coupe de fruits entourent la carte de façon à lui donner relief et profondeur (ill. dans G. Manni, I maestri della scagliola in Emilia Romagna e Marche, Modène, 1997, p. 100, fig. 59).
L’INFLUENCE DE L’ART DES PIERRES DURES
L’emploi de cartes topographiques n’est pas sans évoquer celui fait, quelques années auparavant, dans les ateliers de la manufacture des Gobelins. Ces derniers créent des panneaux en marqueterie de marbres tel que celui représentant une carte de France et conservé au château de Versailles (inv. V3537 ; ill. dans S. Castellucio, Les meubles de pierres dures de Louis XIV et l’atelier des Gobelins, Dijon, 2007, p. 83).
Ce rapprochement permet de souligner que le présent panneau s’inspire directement de compositions en marqueterie de marbres et de pierres dures. Tant la finesse des rinceaux se détachant sur un fond noir que les motifs des cartouches d’angle figurant des oiseaux sont des inspirations directes de l’art de la pietra dura. D’autres éléments, au contraire, illustrent le renouveau que permet la technique de la scagliole. La conjonction de ces deux influences aboutit à la création d’une merveille d’équilibre.
LA CITADELLE DE LILLE, ŒUVRE MAITRESSE DE VAUBAN
Le 2 mai 1668 est signée la Paix d’Aix La Chapelle attribuant définitivement Lille à la France. Louis XIV, désirant défendre ses nouvelles frontières fut séduit par la proposition de projet de son jeune ingénieur Sébastien Lepreste Marquis de Vauban âgé seulement de 34 ans. La citadelle de Lille fût non seulement sa première grande œuvre mais également son œuvre de prédilection.
Très investi par cette nouvelle mission Vauban écrira à son bienfaiteur, Louvois, « Je me ressens tellement obligé de la manière dont le commandement m’en a été donné, qu’en me faisant justice je crois surement y devoir faire le double de ce qu’un autre y ferait ». C’est en collaboration avec le lillois Simon Vollant que Vauban eu l’idée ingénieuse de créer un plan à cinq bastions, fortification permettant ainsi de défendre Lille alors grande ville commerçante et d’en faire une base importante pour les troupes face à la Hollande. Sa forme en pentagone permettait de voir sous tous les angles, de plus elle était entourée de fossés remplis d’eau et plantés de 20 000 pieux. C’est à peine 3 ans plus tard que la citadelle fut achevée. Vauban proclamera dans ses mémoires, la citadelle de Lille comme « la place la plus belle et la plus achevée du royaume » (cf. Maurice Sautai, L'Œuvre de Vauban à Lille, 1911).
Du début du XVIIIe siècle jusque dans les années 1830 les défenses seront peu à peu renforcées s’adaptant ainsi aux nouveaux besoins de l’armée.
DANIEL PASGRIMAUD
Ce remarquable panneau de scagliole a été monté en table basse par Daniel Pasgrimaud. Ce dernier est un des grands décorateurs parisiens de la seconde moitié du XXe siècle, travaillant pour une clientèle aussi exigeante que discrète. Trop peu connu mais néanmoins prolifique, Pasgrimaud participa, indépendamment de ses chantiers privés, à la création de décors pour la Biennale des antiquaires à partir de 1962 et à l’élaboration de vitrines pour la galerie d’Apollon au Louvre. Il créa également décors et scénographies, notamment pour l’exposition « La table d’un roi » au musée des Arts Décoratifs.
Daniel Alcouffe dira de lui, dans le catalogue de la vente du 5 décembre 2005 (Fraysse & Associés), qu’il fut « l’un des plus grands décorateurs de notre époque… On se rappelle sa prestance élégante, sa culture, son esprit, vif en réparties… ».
Pour cette table basse, il s’est notamment inspiré de l’œuvre de Gilbert Poillerat (1902-1988).
With the richness and variety of its decoration, the perfect balance of a dark background, tonal contrast and richly coloured ornamentation, this panel illustrates a moment of perfection in the art of scagliola and the raw talent one of its masters, Carlo Francesco Gibertoni. Its subject, the citadel of Lille and its transformation into a low table in the 1980s by one of Paris’s great decorators, Daniel Pasgrimaud, renders this already fascinating object even more appealing.
A GOLDEN AGE OF SCAGLIOLA
Originally the preserve of religious buildings and normally commissioned for the ornamentation of walls and antependia, the art of scagliola experienced a true revival at the turn of the eighteenth century. As techniques improved, the ornamental repertoire therefore increased leading to the creation of masterpieces. Many of these ornate panels were of course intended for English or French gentlemen who passed through Italy on their Grand Tour.
CARLO FRANCESCO GIBERTONI, A MASTER OF SCAGLIOLA
The present panel is defined by the plan of the Lille citadel located on the right hand side which could be a later addition to the original design. It evokes the work of Carlo Francesco Gibertoni, a master of his craft who created scagliola panels of topographical maps set against plain black backgrounds towards the end of the seventeenth century (one example, dated 1699 and adorned with a map of the Americas can be found in the Tuena collection; ill. Massinelli in AM, Scagliola, l'arte della pietra di luna, Rome, 1997, p 18, Figure 4).
On some of the even rarer panels, Gibertoni added a playing card to other objects so as to enhance the trompe-l’oeil effect, such as on the present lot. These include a panel found in the Piccolomini collection which displays engraved plates, a compass, ruler and even a fruit bowl surrounding the map in order to provide both relief and depth to the panel (ill in G. Manni, I maestri della scagliola in Emilia Romagna e Marche, Modena. , 1997, p. 100, fig. 59).
THE INFLUENCE OF THE ART OF PIETRA DURA
One should not discuss the use of topographical maps in pietra dura compositions without evoking the work seen in the Gobelins workshops a little earlier on in the seventeenth century. These marble inlaid panels such as that of a map of France housed at the Royal Palace of Versailles also required great skill in their assembly (inv V3537; ill. in S. Castelluccio, Les meubles de pierres dures de Louis XIV et l’atelier des Gobelins, Dijon, 2007, p. 83).
This union of ideas of the aforementioned techniques emphasize that this panel is directly inspired from the very same compositions. We can see how the delicate foliage set on a black background together with corner cartouches decorated with exotic birds are a direct inspiration from the art of pietra dura. Some elements, on the other hand, illustrate how the technique of scagliola offered the possibility to go even further into detail ultimately leading to the creation of this most marvelous of balances.
THE CITADEL OF LILLE, A MAJOR WORK BY VAUBAN
The Treaty of Aix-la-Chapelle, signed on 2 May 1668, ended the war between France and Spain and effectively re-allocated several cities – amongst which Lille – to France. Louis XIV, keen to protect the new borders of his kingdom, welcomed the project proposed by the 34 year-old engineer Sébastien Lepreste Marquis de Vauban to erect a citadel in Lille. The fortress became his first important commission as well as his preferred work.
Invested in this new project, Vauban wrote to his benefactor Louvois ‘Je me ressens tellement obligé de la manière dont le commandement m’en a été donné, qu’en me faisant justice je crois surement y devoir faire le double de ce qu’un autre y ferait’. Vauban collaborated with Lille-born engineer Simon Vollant and decided to build a five-bastion stronghold; this not only enabled the Army to defend the trading centre which Lille had progressively become, but also provided a military base for the troops now facing Holland. Of pentagonal form, it provided full visibility and was surrounded by a moat filled with 20,000 stakes. The fortress took less three years to complete and prompted Vauban to describe it in his memoirs as ‘la place la plus belle et la plus achevée du royaume’ (Maurice Sautai, L'Œuvre de Vauban à Lille, 1911).
From the beginning of the 18th century to the 1830s, the citadel’s defences were progressively reinforced to suit the evolving needs of the Army.
DANIEL PASGRIMAUD
This impressive scagliola top was mounted on a stand by Daniel Pasgrimaud. One of the most important Parisian decorators of the second half of the 20th Century, Pasgrimaud worked for a clientèle known to be both difficult and discreet. A lesser known yet prolific artist, he helped produce décors for the Biennale des antiquaires from 1962, whilst working on parallel projects for his own private clients. He also helped with the set up of the window displays of the Galerie d’Apollon at the Louvre, as well as designed entire décors and stages for exhibitions such as ‘La table d’un roi’ at the Musée des Arts Décoratifs.
Daniel Alcouffe described him, in the 5 December 2005 sale catalogue from Fraysse & Associés, as ‘l’un des plus grands décorateurs de notre époque… On se rappelle sa prestance élégante, sa culture, son esprit, vif en réparties… [‘one of the most important decorators of our time…..we recall his elegant presence, his knowledge, his wit…’].
The present table is reminiscent of the œuvre of French designer Gilbert Poillerat (1902-1988) from whom Pasgrimaud undoubtedly drew inspiration.
UN ÂGE D’OR DE LA SCAGLIOLE
A l’origine essentiellement réservé au domaine religieux et à l’ornementation des murs et des antependia, l’art de la scagliole connaît un véritable renouveau au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles. Tant l’usage des panneaux que leur répertoire ornemental sont bouleversés et permettent la création de chefs-d’œuvre. Nombre de ces panneaux sont alors destinés aux voyageurs anglais ou français de passage durant leur Grand Tour.
UN MAÎTRE DE LA SCAGLIOLE, CARLO FRANCESCO GIBERTONI
Le présent panneau se caractérise par le plan de la citadelle de Lille qui est disposé sur sa partie droite et qui pourrait être un ajout au plateau originel. Il évoque le travail de Carlo Francesco Gibertoni. Ce dernier créé en effet, à la toute fin du XVIIe siècle, des panneaux de scagliole représentant des cartes topographiques se détachant sur un sobre fond noir (à l’exemple de celle, datée 1699, ornée d’une plaque de l’Amérique, figurant dans la collection Tuena ; ill. dans A. M. Massinelli, Scagliola, l'arte della pietra di luna, Rome, 1997, p. 18, fig. 4).
Sur quelques panneaux, encore plus rares, Gibertoni associe une carte à d’autres objets, comme sur le présent lot, de façon à accentuer l’effet de trompe-l’œil. Citons notamment le plateau conservé au Palais Piccolomini : planches gravées, compas, règle et même coupe de fruits entourent la carte de façon à lui donner relief et profondeur (ill. dans G. Manni, I maestri della scagliola in Emilia Romagna e Marche, Modène, 1997, p. 100, fig. 59).
L’INFLUENCE DE L’ART DES PIERRES DURES
L’emploi de cartes topographiques n’est pas sans évoquer celui fait, quelques années auparavant, dans les ateliers de la manufacture des Gobelins. Ces derniers créent des panneaux en marqueterie de marbres tel que celui représentant une carte de France et conservé au château de Versailles (inv. V3537 ; ill. dans S. Castellucio, Les meubles de pierres dures de Louis XIV et l’atelier des Gobelins, Dijon, 2007, p. 83).
Ce rapprochement permet de souligner que le présent panneau s’inspire directement de compositions en marqueterie de marbres et de pierres dures. Tant la finesse des rinceaux se détachant sur un fond noir que les motifs des cartouches d’angle figurant des oiseaux sont des inspirations directes de l’art de la pietra dura. D’autres éléments, au contraire, illustrent le renouveau que permet la technique de la scagliole. La conjonction de ces deux influences aboutit à la création d’une merveille d’équilibre.
LA CITADELLE DE LILLE, ŒUVRE MAITRESSE DE VAUBAN
Le 2 mai 1668 est signée la Paix d’Aix La Chapelle attribuant définitivement Lille à la France. Louis XIV, désirant défendre ses nouvelles frontières fut séduit par la proposition de projet de son jeune ingénieur Sébastien Lepreste Marquis de Vauban âgé seulement de 34 ans. La citadelle de Lille fût non seulement sa première grande œuvre mais également son œuvre de prédilection.
Très investi par cette nouvelle mission Vauban écrira à son bienfaiteur, Louvois, « Je me ressens tellement obligé de la manière dont le commandement m’en a été donné, qu’en me faisant justice je crois surement y devoir faire le double de ce qu’un autre y ferait ». C’est en collaboration avec le lillois Simon Vollant que Vauban eu l’idée ingénieuse de créer un plan à cinq bastions, fortification permettant ainsi de défendre Lille alors grande ville commerçante et d’en faire une base importante pour les troupes face à la Hollande. Sa forme en pentagone permettait de voir sous tous les angles, de plus elle était entourée de fossés remplis d’eau et plantés de 20 000 pieux. C’est à peine 3 ans plus tard que la citadelle fut achevée. Vauban proclamera dans ses mémoires, la citadelle de Lille comme « la place la plus belle et la plus achevée du royaume » (cf. Maurice Sautai, L'Œuvre de Vauban à Lille, 1911).
Du début du XVIIIe siècle jusque dans les années 1830 les défenses seront peu à peu renforcées s’adaptant ainsi aux nouveaux besoins de l’armée.
DANIEL PASGRIMAUD
Ce remarquable panneau de scagliole a été monté en table basse par Daniel Pasgrimaud. Ce dernier est un des grands décorateurs parisiens de la seconde moitié du XXe siècle, travaillant pour une clientèle aussi exigeante que discrète. Trop peu connu mais néanmoins prolifique, Pasgrimaud participa, indépendamment de ses chantiers privés, à la création de décors pour la Biennale des antiquaires à partir de 1962 et à l’élaboration de vitrines pour la galerie d’Apollon au Louvre. Il créa également décors et scénographies, notamment pour l’exposition « La table d’un roi » au musée des Arts Décoratifs.
Daniel Alcouffe dira de lui, dans le catalogue de la vente du 5 décembre 2005 (Fraysse & Associés), qu’il fut « l’un des plus grands décorateurs de notre époque… On se rappelle sa prestance élégante, sa culture, son esprit, vif en réparties… ».
Pour cette table basse, il s’est notamment inspiré de l’œuvre de Gilbert Poillerat (1902-1988).
With the richness and variety of its decoration, the perfect balance of a dark background, tonal contrast and richly coloured ornamentation, this panel illustrates a moment of perfection in the art of scagliola and the raw talent one of its masters, Carlo Francesco Gibertoni. Its subject, the citadel of Lille and its transformation into a low table in the 1980s by one of Paris’s great decorators, Daniel Pasgrimaud, renders this already fascinating object even more appealing.
A GOLDEN AGE OF SCAGLIOLA
Originally the preserve of religious buildings and normally commissioned for the ornamentation of walls and antependia, the art of scagliola experienced a true revival at the turn of the eighteenth century. As techniques improved, the ornamental repertoire therefore increased leading to the creation of masterpieces. Many of these ornate panels were of course intended for English or French gentlemen who passed through Italy on their Grand Tour.
CARLO FRANCESCO GIBERTONI, A MASTER OF SCAGLIOLA
The present panel is defined by the plan of the Lille citadel located on the right hand side which could be a later addition to the original design. It evokes the work of Carlo Francesco Gibertoni, a master of his craft who created scagliola panels of topographical maps set against plain black backgrounds towards the end of the seventeenth century (one example, dated 1699 and adorned with a map of the Americas can be found in the Tuena collection; ill. Massinelli in AM, Scagliola, l'arte della pietra di luna, Rome, 1997, p 18, Figure 4).
On some of the even rarer panels, Gibertoni added a playing card to other objects so as to enhance the trompe-l’oeil effect, such as on the present lot. These include a panel found in the Piccolomini collection which displays engraved plates, a compass, ruler and even a fruit bowl surrounding the map in order to provide both relief and depth to the panel (ill in G. Manni, I maestri della scagliola in Emilia Romagna e Marche, Modena. , 1997, p. 100, fig. 59).
THE INFLUENCE OF THE ART OF PIETRA DURA
One should not discuss the use of topographical maps in pietra dura compositions without evoking the work seen in the Gobelins workshops a little earlier on in the seventeenth century. These marble inlaid panels such as that of a map of France housed at the Royal Palace of Versailles also required great skill in their assembly (inv V3537; ill. in S. Castelluccio, Les meubles de pierres dures de Louis XIV et l’atelier des Gobelins, Dijon, 2007, p. 83).
This union of ideas of the aforementioned techniques emphasize that this panel is directly inspired from the very same compositions. We can see how the delicate foliage set on a black background together with corner cartouches decorated with exotic birds are a direct inspiration from the art of pietra dura. Some elements, on the other hand, illustrate how the technique of scagliola offered the possibility to go even further into detail ultimately leading to the creation of this most marvelous of balances.
THE CITADEL OF LILLE, A MAJOR WORK BY VAUBAN
The Treaty of Aix-la-Chapelle, signed on 2 May 1668, ended the war between France and Spain and effectively re-allocated several cities – amongst which Lille – to France. Louis XIV, keen to protect the new borders of his kingdom, welcomed the project proposed by the 34 year-old engineer Sébastien Lepreste Marquis de Vauban to erect a citadel in Lille. The fortress became his first important commission as well as his preferred work.
Invested in this new project, Vauban wrote to his benefactor Louvois ‘Je me ressens tellement obligé de la manière dont le commandement m’en a été donné, qu’en me faisant justice je crois surement y devoir faire le double de ce qu’un autre y ferait’. Vauban collaborated with Lille-born engineer Simon Vollant and decided to build a five-bastion stronghold; this not only enabled the Army to defend the trading centre which Lille had progressively become, but also provided a military base for the troops now facing Holland. Of pentagonal form, it provided full visibility and was surrounded by a moat filled with 20,000 stakes. The fortress took less three years to complete and prompted Vauban to describe it in his memoirs as ‘la place la plus belle et la plus achevée du royaume’ (Maurice Sautai, L'Œuvre de Vauban à Lille, 1911).
From the beginning of the 18th century to the 1830s, the citadel’s defences were progressively reinforced to suit the evolving needs of the Army.
DANIEL PASGRIMAUD
This impressive scagliola top was mounted on a stand by Daniel Pasgrimaud. One of the most important Parisian decorators of the second half of the 20th Century, Pasgrimaud worked for a clientèle known to be both difficult and discreet. A lesser known yet prolific artist, he helped produce décors for the Biennale des antiquaires from 1962, whilst working on parallel projects for his own private clients. He also helped with the set up of the window displays of the Galerie d’Apollon at the Louvre, as well as designed entire décors and stages for exhibitions such as ‘La table d’un roi’ at the Musée des Arts Décoratifs.
Daniel Alcouffe described him, in the 5 December 2005 sale catalogue from Fraysse & Associés, as ‘l’un des plus grands décorateurs de notre époque… On se rappelle sa prestance élégante, sa culture, son esprit, vif en réparties… [‘one of the most important decorators of our time…..we recall his elegant presence, his knowledge, his wit…’].
The present table is reminiscent of the œuvre of French designer Gilbert Poillerat (1902-1988) from whom Pasgrimaud undoubtedly drew inspiration.