Lot Essay
Comme le note Adrian Sassoon dans sa recherche sur le vase ’à chaîne’ des collections du J. Paul Getty Museum, publiée par l’Association des Amis de Sèvres dans Mélanges en souvenir d’Elisalex d’Albis, Paris, 1999, p.92, les formes et dimensions des vases produits à Sèvres sont régulièrement améliorées, voire changées et chaque fois sont agrémentées d’un nouveau nom.
Après de nombreuses recherches dans les archives de Sèvres et échanges avec Mesdames Rosalind Savill et Tamara Préaud sur « notre » paire, il s’avère que leur identification précise reste un mystère et que cette paire apparaitrait comme les seuls exemplaires de cette forme connus à ce jour.
Néanmoins, notons une mention qui peut être rapprochée de nos deux vases, tirée des Inventaires généraux de la Manufacture pour la période 1752-1771 (effectués en 1814): "Porcelaines de France / Inventaires fait le 1er janvier 1771 (pour 1770) 2 vases a œuf a Cotes en relief 84 (livres) chaque..."
Une autre mention est celle de Gillian Wilson à propos « d’une paire de vases proches du ‘vase à chaine’ qui se trouve dans une collection privée à Paris, mais plus petits et sans date » ; probablement les « nôtres » - Cf. par Adrian Sassoon, Op. Cit., p.94.
Leur style Néoclassique évident, qualifié aussi de «Goût à la grecque », tend à les situer dans les productions de la manufacture royale des années 1760-1775.
A cette époque Jean-Claude Duplessis, père, orfèvre et bronzier à la manufacture de 1748 jusqu’à sa mort en 1774, dessine la plupart des formes. Son style Rocaille évolue vers le nouveau style, certainement influencé par son fils, du même nom - qui lui survivra, jusqu’en 1783, à la manufacture -, mais surtout par Etienne Maurice Falconet qui y reste jusqu’en 1766.
On attribue à Duplessis, père un important ensemble de vases dont l'esprit se rapproche des « nôtres » : le vase ‘à tête de lion’ (vers 1765-69), le vase ‘chinois’ ou ‘à pied de globe’ (vers 1769), le vase ‘à bande tournante’ (vers 1769), le vase ‘grille’ (vers 1773), le vase ‘du côté du Roi’ (vers 1775), le vase ‘œuf godronné’ (vers 1770), le vase ‘à œuf à côtes et reliefs’ (vers 1770), ou encore le vase ‘à chaine’ ou ‘côtes de melon’ ( vers 1769-76).
Malheureusement, d’après les informations généreusement communiquées par Madame Tamara Préaud, aucun dessin préparatoire, ni de plâtre, concernant « nos » vases, n’est conservé à la manufacture.
Le modèle en plâtre le plus proche de nos deux exemples, toujours conservé à Sèvres – Cité de la Céramique, correspond au vase ‘ à chaine’ ou ‘cotes de melon’ ; il est illustré par Albert Troude dans Choix de modèles de la Manufacture nationale de porcelaine de Sèvres appartenant au Musée Céramique, Paris, s.d., pl. 90. Attribué à Jean-Claude Duplessis par Svend Eriksen, il est d’une forme très proche des vases en bronze doré du bureau de Louis XV réalisé par Oeben et Riesener et livré à Versailles en 1769 pour le bureau du roi.
Nos deux vases ne comportent aucune marque peinte. Néanmoins, sur l’un des deux, il existe une marque en creux R et une seconde plus difficile à déchiffrer avec un C en cursive près d’un autre élément non lisible.
Cette marque R est répertoriée par Dame Rosalind Savill dans The Wallace Collection Catalogue of Sèvres Porcelain, Londres, 1988, vol. III, p. 1121. Elle est donnée à Roger, père ; repareur sur porcelaine tendre jusqu’en 1773, puis sur porcelaine dure, il revient à la porcelaine tendre vers 1777. Sa marque est répertoriée sur des vases produits pendant les années 1760 et 1770, souvent sur des formes complexes et inhabituelles : vase à ‘jets d’eau’, ‘à tête de sphinx’, ‘momies’,’ royal’ ou ‘tourterelles’. On sait également qu’il a travaillé en 1776 sur un vase ‘crimatoire’ dont on ne connait pas le dessin.
Concernant le fond de couleur, c’est très certainement un fond « bleu Fallot », probablement du nom de son créateur Jean-Armand Fallot. Il a travaillé à la manufacture de 1765 à 1773 aux couleurs avant d’être doreur puis peintre. La première utilisation de ce fond de couleur date de vers 1768-69, comme le mentionne Tamara Préaud dans sa notice sur les deux vases ‘à bande tournante’ conservés dans les collections du musée Condé à Chantilly, Paris, 2005, p.26.
Après de nombreuses recherches dans les archives de Sèvres et échanges avec Mesdames Rosalind Savill et Tamara Préaud sur « notre » paire, il s’avère que leur identification précise reste un mystère et que cette paire apparaitrait comme les seuls exemplaires de cette forme connus à ce jour.
Néanmoins, notons une mention qui peut être rapprochée de nos deux vases, tirée des Inventaires généraux de la Manufacture pour la période 1752-1771 (effectués en 1814): "Porcelaines de France / Inventaires fait le 1er janvier 1771 (pour 1770) 2 vases a œuf a Cotes en relief 84 (livres) chaque..."
Une autre mention est celle de Gillian Wilson à propos « d’une paire de vases proches du ‘vase à chaine’ qui se trouve dans une collection privée à Paris, mais plus petits et sans date » ; probablement les « nôtres » - Cf. par Adrian Sassoon, Op. Cit., p.94.
Leur style Néoclassique évident, qualifié aussi de «Goût à la grecque », tend à les situer dans les productions de la manufacture royale des années 1760-1775.
A cette époque Jean-Claude Duplessis, père, orfèvre et bronzier à la manufacture de 1748 jusqu’à sa mort en 1774, dessine la plupart des formes. Son style Rocaille évolue vers le nouveau style, certainement influencé par son fils, du même nom - qui lui survivra, jusqu’en 1783, à la manufacture -, mais surtout par Etienne Maurice Falconet qui y reste jusqu’en 1766.
On attribue à Duplessis, père un important ensemble de vases dont l'esprit se rapproche des « nôtres » : le vase ‘à tête de lion’ (vers 1765-69), le vase ‘chinois’ ou ‘à pied de globe’ (vers 1769), le vase ‘à bande tournante’ (vers 1769), le vase ‘grille’ (vers 1773), le vase ‘du côté du Roi’ (vers 1775), le vase ‘œuf godronné’ (vers 1770), le vase ‘à œuf à côtes et reliefs’ (vers 1770), ou encore le vase ‘à chaine’ ou ‘côtes de melon’ ( vers 1769-76).
Malheureusement, d’après les informations généreusement communiquées par Madame Tamara Préaud, aucun dessin préparatoire, ni de plâtre, concernant « nos » vases, n’est conservé à la manufacture.
Le modèle en plâtre le plus proche de nos deux exemples, toujours conservé à Sèvres – Cité de la Céramique, correspond au vase ‘ à chaine’ ou ‘cotes de melon’ ; il est illustré par Albert Troude dans Choix de modèles de la Manufacture nationale de porcelaine de Sèvres appartenant au Musée Céramique, Paris, s.d., pl. 90. Attribué à Jean-Claude Duplessis par Svend Eriksen, il est d’une forme très proche des vases en bronze doré du bureau de Louis XV réalisé par Oeben et Riesener et livré à Versailles en 1769 pour le bureau du roi.
Nos deux vases ne comportent aucune marque peinte. Néanmoins, sur l’un des deux, il existe une marque en creux R et une seconde plus difficile à déchiffrer avec un C en cursive près d’un autre élément non lisible.
Cette marque R est répertoriée par Dame Rosalind Savill dans The Wallace Collection Catalogue of Sèvres Porcelain, Londres, 1988, vol. III, p. 1121. Elle est donnée à Roger, père ; repareur sur porcelaine tendre jusqu’en 1773, puis sur porcelaine dure, il revient à la porcelaine tendre vers 1777. Sa marque est répertoriée sur des vases produits pendant les années 1760 et 1770, souvent sur des formes complexes et inhabituelles : vase à ‘jets d’eau’, ‘à tête de sphinx’, ‘momies’,’ royal’ ou ‘tourterelles’. On sait également qu’il a travaillé en 1776 sur un vase ‘crimatoire’ dont on ne connait pas le dessin.
Concernant le fond de couleur, c’est très certainement un fond « bleu Fallot », probablement du nom de son créateur Jean-Armand Fallot. Il a travaillé à la manufacture de 1765 à 1773 aux couleurs avant d’être doreur puis peintre. La première utilisation de ce fond de couleur date de vers 1768-69, comme le mentionne Tamara Préaud dans sa notice sur les deux vases ‘à bande tournante’ conservés dans les collections du musée Condé à Chantilly, Paris, 2005, p.26.