FIGURE DE RELIQUAIRE ONDUMBO OU SANGO 
ONDUMBO OR SANGO RELIQUARY FIGURE
FIGURE DE RELIQUAIRE ONDUMBO OU SANGO ONDUMBO OR SANGO RELIQUARY FIGURE

GABON

Details
FIGURE DE RELIQUAIRE ONDUMBO OU SANGO
ONDUMBO OR SANGO RELIQUARY FIGURE
GABON
Bois, coquilles, cuivre et laiton.
Hauteur: 36 cm. (14 in.)
Provenance
Collection Laprugne, Paris

Lot Essay

On ne peut s’empêcher de penser, en regardant cet objet de la collection Laprugne, au magnifique reliquaire rapporté de la mission Brazza et offert par Charles Roche au musée ethnographique du Trocadéro en 1897.
Cet objet (ci-contre), renseigné comme Ondumbo dans les archives du quai Branly laisse imaginer une provenance identique pour la figure de reliquaire Laprugne. Cette attribution était sans doutes cohérente avec l’article de 1887 décrivant l’expédition Brazza, publié dans "Le tour du Monde” et dont une gravure montre des objets “similaires” dans un village Ondumbo.
Toutefois, des recherches de terrain ultérieures ont montré que les Sango, un peuple assez éloigné géographiquement des Ondumbo, fabriquaient un modèle très similaire de figure de reliquaire. Il est donc possible, comme c’était hélas souvent le cas, que l’attribution n’ait été faite un peu hâtivement et qu’une origine Sango soit à envisager.
Quoi qu’il en soit, si le magnifique et célébrissime reliquaire Roche a pour lui son intégrité (il conserve, chose rare, le panier de reliques), la figure de reliquaire Laprugne ne lui cède en rien en terme de beauté, bien au contraire, et est une œuvre d’une remarquable subtilité.
On notera l’exceptionnelle qualité d’exécution de cette figure de reliquaire : la couverture du visage en lamelles de cuivre est si bien ajustée qu’elle semble tenir d’un bloc. Si on songe au fait que ces lamelles étaient réalisées sur place par découpage d’un plat de métal et si on songe à l’outillage forcément limité dont le sculpteur disposait, on ne peut que s’émerveiller de l’extraordinaire précision du résultat.
On ne retrouve ce grand savoir-faire que sur de très rares objets Fang, Mahongwe, Ndassa et, avec le reliquaire Laprugne, Sango : des peuples très distants qui ne laissent pas envisager l’œuvre d’un seul maître mais plutôt une ancienne technique perdue.
On notera l’existence d’autres objets Sango probablement de la même main dont l’un reproduit dans l’ouvrage “Kota, vision d’Afrique” de Perrois (planche 53). Cette main, aisément identifiable mais n’ayant fait que peu d’œuvres, laisse imaginer la possibilité d’un jour pouvoir regrouper les trois objets tels que l’avait conçu l’artiste à l’origine, une chance assez rare dans la statuaire Kota pour être mentionnée.
Frédéric Cloth
(1) enregistré sous l’inventaire 71.1897.39.1.1-2

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