FIGURE DE RELIQUAIRE OBAMBA
OBAMBA RELIQUARY FIGURE
FIGURE DE RELIQUAIRE OBAMBAOBAMBA RELIQUARY FIGURE

RÉGION OTALA / OKONDJA, GABON

Details
FIGURE DE RELIQUAIRE OBAMBA
OBAMBA RELIQUARY FIGURE
RÉGION OTALA / OKONDJA, GABON
Bois, cuivre, laiton
Hauteur: 35 cm (13 ¾ in.)
Provenance
Acquis auprès de Pierre Amrouche, Paris
Collection Laprugne, Paris

Lot Essay

Nous avons présenté dans l’article d’introduction la vision classique d’un trio reliquaire kota comportant trois figures de même forme générale dont l’une convexe (masculine) et deux concaves (féminines).
Ce schéma classique fut utilisé pendant plusieurs siècles par la majorité des sculpteurs Kota : il a notamment l’avantage, comme les statues masculines et féminines sont de même forme, de permettre de les accoler dos à dos pour créer des Janus1, objets jugés plus puissants. Par contre ce modèle a le désavantage de figer une grande proportion des traits des kota, ce qui va à l’encontre du souhait de les individualiser pour incarner un esprit unique.
Aussi, dès le début du XIXe, une école Obamba que l’on peut localiser entre Okondja et Otala, entre en rupture avec la vision classique du trio : plutôt que de suivre les canons de la tradition, les sculpteurs de cette école optent pour des trios constitués de personnages de formes différentes. Si cette option interdit les Janus2, elle contribue à créer des objets très différenciés qui rendent sans doute mieux compte de l’unicité des esprits.
Ces maîtres de “l’école de l’innovation” seront à l’origine d’une dizaine de styles très marqués en à peine un siècle : presqu’autant à eux seuls que tous les autres Kota réunis.
Parmi ces styles, l’un des plus spectaculaires est celui que je nomme, faute de mieux, les “soleils d’Otala” : ils sont caractérisés par une forme générale arrondie et décorés de motifs radiaux qui renforcent encore cette image de “soleils3”.
Ce style, création d’un maître particulièrement inventif qui sera repris ensuite et décliné par d’autres sculpteurs, apparaît, pour autant qu’il soit possible de le dater, dans la seconde moitié du XIXe siècle. Nous sommes ici en présence de ce que je pense être l’une des oeuvres prototypes du style des “soleils”, prototypes dont il ne reste à ma connaissance que 4 exemples connus : celui-ci, un objet au musée du quai Branly (73.1963.0.200), un objet au UCLA Fowler museum (x65.3802, anciennement André Breton) et un objet dans une collection privée américaine.
On notera sur le cimier la présence de très belles lames de cuivre recourbées en spirales et figurant probablement les cheveux : une superbe invention digne des plus grands maîtres de l’art Kota.
Frédéric Cloth
(1) Etrangement toutefois, il semble que l’utilisation de triades “classiques” ait précédé l’invention des figures Janus qui n’apparaissent qu’au XIXe au contact des peuples Teke. Il ne semble donc pas que ce soit la production de Janus qui ait incité à conserver une même forme générale pour les trois objets de la triade classique.
(2) On ne rencontre effectivement aucune figure Janus dans ces styles (à une exception notable, mais très tardive et probablement en partie décadente).
(3) Il s’agit juste d’une référence purement formelle : rien n’indique qu’ils n’aient voulu représenter le soleil.

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