STATUE FÉTICHE KONGO-YOMBE, NKISI
A KONGO-YOMBE POWER FIGURE, NKISI
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STATUE KONGO-YOMBE, NKISI NKONDIA KONGO-YOMBE POWER FIGURE, NKISI NKONDI

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

Details
STATUE KONGO-YOMBE, NKISI NKONDI
A KONGO-YOMBE POWER FIGURE, NKISI NKONDI
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
Hauteur : 95 cm. (37½ in.)
Provenance
Collection Pierre et Suzanne Vérité, Paris, avant 1955
Collection Claude Vérité, Paris
Enchères Rive Gauche, Paris, "Collection Vérité", 17 - 18 juin 2006, lot 233
Collection Liliane et Michel Durand-Dessert, Paris
Literature
Vérité, S. et P. et al., Les arts africains, Cercle Volney, Paris, 1955, p. 66, n° 274 (non ill.)
Laude, J., Les arts de l'Afrique noire, Paris, 1966, pp. 282 et 285, fig. 167 et 169
La sculpture en Afrique Noire - principaux centres de style, Sochaux, 1970, n° 124 (non ill.)
Sabena Revue, 39e année, n° 1, Bruxelles, 1974, p. 80
Laude, J., Les Arts de l'Afrique Noire, Paris, 1990, p. 127, n° 167 et 169
Paudrat, J.L. et al., Fragments du Vivant : sculptures africaines dans la collection Durand-Dessert, Paris, 2008, n° 2, 134, 136 et 150
Exhibited
Paris, Cercle Volney, Les arts africains, 3 juin - 7 juillet 1955
Sochaux, France, Maison des Arts et Loisirs (MALS), La sculpture en Afrique Noire - principaux centres de style, 23 mai - 28 juin 1970
Paris, La Monnaie de Paris, Fragments du Vivant : sculptures africaines dans la collection Durand-Dessert, 10 - 24 septembre 2008
Paris, Grand Palais, Carambolages, 2 mars - 4 juillet 2016
Special notice
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Susan Kloman
Susan Kloman

Lot Essay

"Avec le Yombe de l’ancienne collection Pierre Vérité, nous avons acheté une « tranche d’histoire » avant de découvrir sa forme de beauté. J’aimais la position des jambes emmaillotées de bandelettes comme une momie ; la dissymétrie des deux reliquaires abdominaux émergeant de la masse de charges constitue une composition particulièrement réussie qu’on peut oser voir d’un point de vue pictural. Ils parlent par ailleurs à un autre niveau, car d’autres cultures placent elles aussi à cet endroit les centres vitaux de l’anatomie humaine, ce qui n’est sans doute pas un hasard. Nous avons trouvé le visage assez ingrat, jusqu’au jour où nous avons pris la décision de dérestaurer l’extrémité du nez ainsi que la lèvre supérieure qui avaient été maladroitement rebouchés à la cire ; c’est vraiment là qu’avec le restaurateur, nous avons pris conscience que la tête était une vraie sculpture, suffisamment forte et précise pour imposer littéralement des lignes de force incontournables. Le menton est séparé du bas des joues par une véritable rupture, soulignée par un méplat qui, poursuivant du dessous la ligne du nez et du front, donne au personnage un profil de rapace. Les yeux ronds, encaissés sous un front sculpté en visière, les oreilles et les scarifications, avec leurs restes de polychromie, sont très raffinés."

Liliane et Michel Durand-Dessert

Cette remarquable statue à fonction magique représente un homme debout, le bras droit dressé pour tenir une arme. Le corps est piqué de toutes parts de clous et d’éléments métalliques. L’abdomen est occupé par deux reliquaires superposés scellés à la résine et à la terre ; ils sont clos par des fragments de miroir dont le tain est oxydé. Les deux colliers enserrant le cou, tombant sur la poitrine, contiennent des matières magiques. Le corps est habillé d’un costume en grosse toile, partiellement d’origine européenne, le recouvrant totalement à l’exception du bras droit et des pieds. Lors des rituels, des aspersions de matières, de l’argile blanche en particulier, et de la terre rouge ont été appliquées à l’objet dont subsistent les traces sur le buste, noyant les clous dans une gangue. La statue est asexuée, ce qui est courant dans ce type d’objet. La tête est percée d’un orifice reliquaire ; il est possible que toute la calotte crânienne ait été autrefois couverte d’une charge. Le visage est orné, entre les sourcils gravés, d’une scarification en losange quadrillé. Sous le nez fort, la bouche est ouverte dardant la langue. Les oreilles sont larges, le menton légèrement relevé est volontaire.

Cette grande statue nkonde de l’ancienne collection Pierre Vérité, révélée au public européen lors de la prestigieuse exposition Les Arts Africains, au Cercle Volney à Paris en juin 1955, est d’une grande ancienneté. Les nkonde de grande dimension appartiennent soit à la communauté, qui les utilise lors de la prestation de serments ou la formulation de vœux, soit au clan ou au lignage, le plus souvent dans un but de protection (Felix, M.L., Art & Kongos, Bruxelles, 1995, p. 105). Ce type d’objets servait au spécialiste traditionnel, le nganga, habilité à le manipuler, à envoyer des sorts et à les conjurer à la demande des consultants.

Plusieurs statues magiques de ce type et de ce style sont reproduites par Raoul Lehuard, Art Bakongo – les centres de style, Arnouville, 1989, volume II, dont la statue du M.R.A.C. de Tervuren : n° J 8-2-1, pages 504 et 505, qui présente la même charge ventrale double et un costume approchant. Voir aussi dans Marc Léo Félix, Art & Kongos – Les peuples kongophones et leur sculpture, 1995, la reproduction dessinée d’un grand nombre de nkonde de tous styles.

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