Lot Essay
Ce bel exemplaire se rattache aux ateliers Kalebwe des Songye centraux. La tête expressive est marquée par des yeux agrémentés de métal, portée par un cou annelé. Le torse longiligne et compacte repose sur des jambes légèrement fléchies à l’origine dissimulées par un pagne. Les insertions métalliques au niveau des yeux soulignent l’importance de la tête. Ces dernières, en métal et de forme tubulaire, constituent un élément distinctif des figures de ce style régional et possèdent une signification symbolique universelle. F. Neyt souligne la dimension cosmique des sculptures communautaires et le symbolisme ancestral qui caractérise toute la statuaire Songye (Neyt, F., Songye : la redoutable statuaire Songye d'Afrique centrale, Bruxelles, 2009, pp. 341-343). Dans ce contexte, la brillance du métal évoque la lumière et l’énergie du soleil et de la lune. Sa présence sur une statue communautaire implique par conséquent la participation de l’ancêtre aux énergies des deux astres et la protection de la communauté, jour et nuit (Neyt, F., ibib., 2009, p. 349).
Karel Timmermans enseigne le français à Luluabourg (ex Congo belge) en 1959, puis de 1962 à 1965. Son frère Paul, qui y avait aussi enseigné quelques années avant, y a fondé le Musée d’Art et de Folklore et c’est chez lui à Malines avant son départ que Karel approche pour la première fois des objets africains et en découvre les qualités plastiques. Poussé par l’exemple de son frère et par l’envie de rencontrer les populations locales, Karel sillonne le pays jusque dans des régions très reculées et acquiert dans les villages les objets dont l’usage rituel s’est perdu. Il consigne à leurs propos de précieuses notes que son frère réutilisera par la suite pour ses articles sur les arts du Kasaï. A son retour en Belgique, il affine sa collection par des échanges et des achats complémentaires et fait le choix de limiter l’essentiel de sa collection aux styles du Kasaï, selon ses propos « région que je connaissais bien et dont j’avais tant apprécié les hommes » (Arts d’Afrique Noire, n° 48, p. 37).
Karel Timmermans enseigne le français à Luluabourg (ex Congo belge) en 1959, puis de 1962 à 1965. Son frère Paul, qui y avait aussi enseigné quelques années avant, y a fondé le Musée d’Art et de Folklore et c’est chez lui à Malines avant son départ que Karel approche pour la première fois des objets africains et en découvre les qualités plastiques. Poussé par l’exemple de son frère et par l’envie de rencontrer les populations locales, Karel sillonne le pays jusque dans des régions très reculées et acquiert dans les villages les objets dont l’usage rituel s’est perdu. Il consigne à leurs propos de précieuses notes que son frère réutilisera par la suite pour ses articles sur les arts du Kasaï. A son retour en Belgique, il affine sa collection par des échanges et des achats complémentaires et fait le choix de limiter l’essentiel de sa collection aux styles du Kasaï, selon ses propos « région que je connaissais bien et dont j’avais tant apprécié les hommes » (Arts d’Afrique Noire, n° 48, p. 37).