Lot Essay
Masque Kepong collecté par Otto Finsch entre 1879-1882 au nord de la Nouvelle-Irlande
Le Dr. Otto Finsch qui collecta ce masque Kepong est un personnage singulier de l’histoire de l’archipel Bismarck. Ancien conservateur des collections d’histoire naturelle et d’ethnographie du musée de Brème il participa entre 1879 et 1882 à un voyage scientifique d’exploration des mers du sud financé par la fondation Humboldt. Explorateur chevronné, ornithologue passionné et conservateur de musée, Finsch a acquis un certain nombre d’objets sur la côte Nord-Est de la Nouvelle-Irlande. Ils ont été confiés au musée de Berlin en 1883. Le numéro d’inventaire de notre masque est le VI 6197, au milieu de la série de 4 masques (VI6196, VI6199, VI6200, VI6201) et un ornement de bouche VI6198, tous collectés entre Nusa et Kapsu. Ce masque a été par la suite donné à Arthur Speyer, en 1936, en échange d'autres objets.
Ces masques font partie des plus anciens collectés en Nouvelle-Irlande, plusieurs années avant l’annexion du Nord de la Nouvelle-Guinée, de la Nouvelle-Bretagne et de la Nouvelle-Irlande par l’empire germanique en novembre 1884. Ils ont été collectés à une époque où les contacts étaient très sporadiques voire même dangereux pour les voyageurs.
Ce masque VI 6197, connu dans sa zone d’origine sous le nom de Kipong, était probablement utilisé pour lever les tabous avant une cérémonie funéraire Malagan. Des masques partageant ces caractéristiques sont connus du nord de la Nouvelle-Irlande jusqu’au village d’Hamba, aux contreforts du pays Mandak. On peut citer deux masques publiés par Helfrich en 1973. Ils ont été collectés entre Fissoa et Hemba en 1905 (pl. 83) et 1887 (pl. 85). Plusieurs masques de ce type ont été répertoriés comme kepong dans les collections muséales, terminaison employée pour la première fois par Parkinson, R., "Schnitzereien und Masken vom Bismarck Archipel und Neu Guinea", Publicationen aus dem Königlichen Ethnographischen Museum zu Dresden, no 10, Dresde, 1895.
Provenant soit du nord de la Nouvelle-Irlande ou de l’Île Tabar, et appartenant à une typologie moins courante, ces masques se caractérisent par un visage aux traits naturalistes, noircis et surmodelés à l’aide d’une pâte à base de résine. Comme dans le cas présent, ils sont souvent surmontés de planches latérales ornées de motifs figurant un poisson et un Kap Kap.
Il s’agit ici d’un exemplaire particulièrement bien abouti, comme en atteste la décoration de la seule planche latérale qu’il conserve encore. Le motif du poisson, très graphique, englobe ici de manière exceptionnelle celui du kap kap ; finement gravée en relief et colorée en blanc, rouge et noir, elle est d’une rare beauté et d’une très belle qualité plastique.
Cf. l’ Ethnologisches Museum de Berlin possède plusieurs exemplaires dont un très similaire, inv. n° 7327 collecté entre 1879 et 1885, et reproduit dans Helfrich, K., Malanggan 1. Bildwerke von Neuirland, Berlin, 1973, n° 80.
Par Jean-Philippe Beaulieu.
Le Dr. Otto Finsch qui collecta ce masque Kepong est un personnage singulier de l’histoire de l’archipel Bismarck. Ancien conservateur des collections d’histoire naturelle et d’ethnographie du musée de Brème il participa entre 1879 et 1882 à un voyage scientifique d’exploration des mers du sud financé par la fondation Humboldt. Explorateur chevronné, ornithologue passionné et conservateur de musée, Finsch a acquis un certain nombre d’objets sur la côte Nord-Est de la Nouvelle-Irlande. Ils ont été confiés au musée de Berlin en 1883. Le numéro d’inventaire de notre masque est le VI 6197, au milieu de la série de 4 masques (VI6196, VI6199, VI6200, VI6201) et un ornement de bouche VI6198, tous collectés entre Nusa et Kapsu. Ce masque a été par la suite donné à Arthur Speyer, en 1936, en échange d'autres objets.
Ces masques font partie des plus anciens collectés en Nouvelle-Irlande, plusieurs années avant l’annexion du Nord de la Nouvelle-Guinée, de la Nouvelle-Bretagne et de la Nouvelle-Irlande par l’empire germanique en novembre 1884. Ils ont été collectés à une époque où les contacts étaient très sporadiques voire même dangereux pour les voyageurs.
Ce masque VI 6197, connu dans sa zone d’origine sous le nom de Kipong, était probablement utilisé pour lever les tabous avant une cérémonie funéraire Malagan. Des masques partageant ces caractéristiques sont connus du nord de la Nouvelle-Irlande jusqu’au village d’Hamba, aux contreforts du pays Mandak. On peut citer deux masques publiés par Helfrich en 1973. Ils ont été collectés entre Fissoa et Hemba en 1905 (pl. 83) et 1887 (pl. 85). Plusieurs masques de ce type ont été répertoriés comme kepong dans les collections muséales, terminaison employée pour la première fois par Parkinson, R., "Schnitzereien und Masken vom Bismarck Archipel und Neu Guinea", Publicationen aus dem Königlichen Ethnographischen Museum zu Dresden, no 10, Dresde, 1895.
Provenant soit du nord de la Nouvelle-Irlande ou de l’Île Tabar, et appartenant à une typologie moins courante, ces masques se caractérisent par un visage aux traits naturalistes, noircis et surmodelés à l’aide d’une pâte à base de résine. Comme dans le cas présent, ils sont souvent surmontés de planches latérales ornées de motifs figurant un poisson et un Kap Kap.
Il s’agit ici d’un exemplaire particulièrement bien abouti, comme en atteste la décoration de la seule planche latérale qu’il conserve encore. Le motif du poisson, très graphique, englobe ici de manière exceptionnelle celui du kap kap ; finement gravée en relief et colorée en blanc, rouge et noir, elle est d’une rare beauté et d’une très belle qualité plastique.
Cf. l’ Ethnologisches Museum de Berlin possède plusieurs exemplaires dont un très similaire, inv. n° 7327 collecté entre 1879 et 1885, et reproduit dans Helfrich, K., Malanggan 1. Bildwerke von Neuirland, Berlin, 1973, n° 80.
Par Jean-Philippe Beaulieu.