Lot Essay
La force de notre élégante bergère réside dans la perfection de ses lignes et la qualité de sa sculpture qui sont à la hauteur de sa destination royale : le château de Fontainebleau.
Jean-Baptiste Claude Sené (1748-1803)
Issu d’une prestigieuse dynastie de menuisiers, il établit son atelier rue de Cléry en 1770. Il jouit rapidement d’une clientèle prestigieuse à l’instar du duc d’Orléans pour être nommé en 1785 Fournisseur de la Couronne. Son corpus d’œuvres est alors presque exclusivement destiné aux membres de la famille royale et principalement le Roi et la Reine jusqu’en 1791 : Versailles, Montreuil, Saint-Cloud, Compiègne et Fontainebleau. Qu’il s’agisse de pièces au luxe et au raffinement incroyables ou encore de meubles plus ordinaires, chacun de ses sièges se distingue par une qualité d’exécution irréprochable comme en témoigne notre présente bergère.
Une commande royale pour le Château de Fontainebleau
Cette bergère s’inscrit dans la grande lignée des sièges mis au point dans les années 1780 pour Louis XVI et Marie Antoinette au château de Fontainebleau.
En effet, l’étiquette présente sur cette bergère fait mention et référence au Mémoire des Ouvrages de Menuiserie réalisés par Jean-Baptiste Claude Séné (1748-1803) au cours du deuxième semestre de l’année 1787, qui est aujourd’hui conservé aux archives nationales (O/1/3642). Nous retrouvons en effet sous le numéro 192, une commande qui sera réalisée pour le château de Fontainebleau en août 1787 et plus précisément pour le Salon des Jeux du Roi. Elles sont décrites, sa sœur et elle, comme « Deux Bergères en tête à tête et leur carreau, couvertes de damas bleu et blanc ombré de gris, ornées d'une petite bordure de 2 pouces et clouées. les carreaux bordés d'une crette de soie bleue et blanche ; les bois sculptés et dorés à 330 livres. » Cependant il n’est pas certain qu’elle fut un jour entreposée dans ce salon des jeux puisque le mémoire précise qu’elle sera envoyée dès le mois de septembre de la même année à Paris. En effet, le dernier séjour de la cour au château eut lieu à l’automne 1786, il est donc très probable que le Roi ne vit jamais cette bergère in situ, tout comme le fameux lit commandé pour Marie Antoinette à Sené la même année et dans lequel la reine ne dormira finalement jamais. D’après ce mémoire un canapé prisé à 36 livres devait également compléter l’ensemble, et était mentionné comme « un canapé de 5 pieds 9 pouces de long du derrière 6 pouces du devant ». Ce salon des jeux a aujourd’hui malheureusement disparu. Il se situait dans l’actuelle bibliothèque des appartements impériaux qui sera réaménagée en 1808. Une grande partie du décor de 1786 fut heureusement préservée et notamment les boiseries et les dessus de porte peints par Sauvage.
Une provenance emblématique
Nous savons aujourd’hui que cette bergère faisait partie jusqu’à très récemment de l’ameublement de la Villa néo-palladienne de la Croix des Gardes située sur les hauteurs du quartier cannois éponyme. Elle servit notamment de décor emblématique au célèbre film de Alfred Hitchcock La main au collet au côté de Grace Kelly. Dans cet intérieur mis en scène et décoré par les célèbres designers John Fowler et Tom Parr, nous y retrouvions un savant mélange de styles où le mobilier Regency côtoyait de manière admirable les plus beaux chefs-d’œuvre de l’ébénisterie et de la menuiserie parisienne comme en témoigne notre présente bergère.
Jean-Baptiste Claude Sené (1748-1803)
Issu d’une prestigieuse dynastie de menuisiers, il établit son atelier rue de Cléry en 1770. Il jouit rapidement d’une clientèle prestigieuse à l’instar du duc d’Orléans pour être nommé en 1785 Fournisseur de la Couronne. Son corpus d’œuvres est alors presque exclusivement destiné aux membres de la famille royale et principalement le Roi et la Reine jusqu’en 1791 : Versailles, Montreuil, Saint-Cloud, Compiègne et Fontainebleau. Qu’il s’agisse de pièces au luxe et au raffinement incroyables ou encore de meubles plus ordinaires, chacun de ses sièges se distingue par une qualité d’exécution irréprochable comme en témoigne notre présente bergère.
Une commande royale pour le Château de Fontainebleau
Cette bergère s’inscrit dans la grande lignée des sièges mis au point dans les années 1780 pour Louis XVI et Marie Antoinette au château de Fontainebleau.
En effet, l’étiquette présente sur cette bergère fait mention et référence au Mémoire des Ouvrages de Menuiserie réalisés par Jean-Baptiste Claude Séné (1748-1803) au cours du deuxième semestre de l’année 1787, qui est aujourd’hui conservé aux archives nationales (O/1/3642). Nous retrouvons en effet sous le numéro 192, une commande qui sera réalisée pour le château de Fontainebleau en août 1787 et plus précisément pour le Salon des Jeux du Roi. Elles sont décrites, sa sœur et elle, comme « Deux Bergères en tête à tête et leur carreau, couvertes de damas bleu et blanc ombré de gris, ornées d'une petite bordure de 2 pouces et clouées. les carreaux bordés d'une crette de soie bleue et blanche ; les bois sculptés et dorés à 330 livres. » Cependant il n’est pas certain qu’elle fut un jour entreposée dans ce salon des jeux puisque le mémoire précise qu’elle sera envoyée dès le mois de septembre de la même année à Paris. En effet, le dernier séjour de la cour au château eut lieu à l’automne 1786, il est donc très probable que le Roi ne vit jamais cette bergère in situ, tout comme le fameux lit commandé pour Marie Antoinette à Sené la même année et dans lequel la reine ne dormira finalement jamais. D’après ce mémoire un canapé prisé à 36 livres devait également compléter l’ensemble, et était mentionné comme « un canapé de 5 pieds 9 pouces de long du derrière 6 pouces du devant ». Ce salon des jeux a aujourd’hui malheureusement disparu. Il se situait dans l’actuelle bibliothèque des appartements impériaux qui sera réaménagée en 1808. Une grande partie du décor de 1786 fut heureusement préservée et notamment les boiseries et les dessus de porte peints par Sauvage.
Une provenance emblématique
Nous savons aujourd’hui que cette bergère faisait partie jusqu’à très récemment de l’ameublement de la Villa néo-palladienne de la Croix des Gardes située sur les hauteurs du quartier cannois éponyme. Elle servit notamment de décor emblématique au célèbre film de Alfred Hitchcock La main au collet au côté de Grace Kelly. Dans cet intérieur mis en scène et décoré par les célèbres designers John Fowler et Tom Parr, nous y retrouvions un savant mélange de styles où le mobilier Regency côtoyait de manière admirable les plus beaux chefs-d’œuvre de l’ébénisterie et de la menuiserie parisienne comme en témoigne notre présente bergère.