CIMIER CI WARA BAMANA
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CIMIER CI WARA BAMANA

MALI

Details
CIMIER CI WARA BAMANA
MALI
Haut. 64.5 cm (25 3/8 in.)
Provenance
Collection Pierre Vérité (1900-1993), Paris
Enchères Rive Gauche, Paris, Collection Vérité, 17-18 juin 2006, lot 37
Collection Michel Périnet (1930-2020), Paris
Literature
Fagg, W. et Elisofon, E., La Scultpure Africaine, Paris, 1958, p. 49, n° 44
Goldwater, R., Bambara Sculpture of the Western Sudan, New York, 1960, p. 39, n° 56
Fagg, W., Afrique : cent tribus, cent chefs-d’oeuvres, Paris, 1964, n° 19
Fagg, W., Sculptures africaines, Paris, 1966, pl. 11
Laude, J., Les Arts de l’Afrique Noire, Paris, 1966, p. 243, n° 143
Balandier, G. et Macquet, J., Dictionnaire des civilisations africaines, Paris, 1968, p. 21
Pericot-Garcia, L., Galloway, J. et Lommel, A., Prehistoric and Primitive art, New York, 1968, p. 141, n° 170
Duerden, D., African Art, Londres, 1968, pl. 11
Duerden, D., L’Art africain, Paris, 1969, pl. 11
Fagg, W., African sculpture, Washington, 1970, p. 113, n° 129
Kan, M., 31 Masterpieces of African Sculpture, New York, 1970, p. 50
Leuzinger, E., Die Kunst von Schwarz Afrika, Recklinghausen, 1972, pp. 46-47
Leuzinger, E., Kunst uit Afrika, Rond de Niger, de machtige rivier, La Haye, 1971, p. 47, n° 7
Leuzinger, E., The Art of Black Africa, Londres, 1972, p. 47, n° B7
Lehuard, R., « Les expositions » in Arts d’Afrique Noire, n°3, Arnouville, 1972, p. 13, n° 6
Atkins, G., Manding art and civilisation, Londres, 1972, p. 26, n° 105
Balandier, G. et Macquet, J., Dictionary of Black African civilization, New York, 1974, p. 16
Elisofon, E. et Fagg, W., The Sculpture of Africa, Londres, 1978, p. 49, n° 44
Bassani, E., La grande scultura dell’Africa Nera, Florence, 1989, p. 106, n° 29
Bassani, E., Le Grand héritage. Sculptures de l’Afrique noire, Paris, 1992, p. 136
Falgayrettes-Leveau, C., Lam Métis, Paris, 2001, p. 216
Exhibited
New York, Museum of Primitive Art, Antelopes and Queen Bambara Sculpture from the Western Sudan, 17 février - 8 mai 1960
Paris, Musée des Arts Décoratifs, Afrique : cent tribus, cent chefs-d’oeuvre, 28 octobre - 30 novembre 1964
Washington, National Gallery of Art, African Sculpture, 29 janvier - 1er mars 1970
Kansas City, William Rockhill Nelson Gallery of Art, African Sculpture, 21 mars - 26 avril 1970
New York, Brooklyn Museum, African Sculpture, 26 mai - 21 juin 1970
Zurich, Kunsthaus, Die Kunst von Schwarz Afrika, 31 octobre 1970 - 17 janvier 1971
Pays-Bas, Haags Gemeentemuseum, Kunst uit Africa, Rond de Niger de machtige rivier, 3 juillet – 5 septembre 1971
Londres, British Museum, Manding: Focus on an African Civilisation, 23 juin - 31 août 1972
Florence, Forte di Belvederi, La grande scultura dell’Africa Nera, 15 juin - 29 octobre 1989
Paris, Musée Dapper, Le Grand héritage. Sculptures de l’Afrique noire, 21 mai - 15 septembre 1992
Paris, Musée Dapper, Lam Métis, 26 septembre 2001 - 20 janvier 2002
Further details
BAMANA CI WARA HEADDRESS, MALI

Brought to you by

Alexis Maggiar
Alexis Maggiar International Head, Arts of Africa, Oceania & the Americas

Lot Essay

LES COURTES PATTES DE L’ANTILOPE
LE CIMIER BAMBARA DE LA COLLECTION VÉRITÉ
par Bernard Dulon

On désigne sous le nom de Bambara un ensemble de populations occupant essentiellement le sud de l’actuel Mali.

[…] En contrepoint du pouvoir politique, de puissantes sociétés initiatiques régissaient la vie sociale et religieuse des Bambara, chacune possédant ses propres rites de passage, ses objets cultuels, ses fétiches (ou Boli), ses danses et ses masques. La plupart de ces sociétés étaient extrêmement secrètes, mais d’autres montraient des dispositions plus ostentatoires. Ainsi la société Tyiwara intervenait publiquement lors des cérémonies agraires suivies et appreciées par l’ensemble de la communauté. Le corps dissimulé sous un costume consequent, les danseurs portaient au sommet de leur crâne des effigies mâle et femelle de l’être hybride1, mais possédant toujours essentiellement les traits d’une antilope, qui apporta aux hommes la première céréale et l’agriculture. La danse révélait la présence tangible de Tyiwara2, célébrait l’union de la terre et du soleil, des principes féminin et masculin, et exaltait le travail des cultivateurs.

L’apparente ouverture du culte Tyiwara a sans doute contribué à la célebrité de ces cimiers zoomorphes. Dès 1882, un exemplaire entra dans les collections publiques francaises3 alors que les statues sacrées de l’impénétrable société du Djo ne furent exposées en public qu’à partir des années 19604.

[…] Dans la région de Ségou, les Tyiwara dansaient toujours en couple. Le cimier mâle s’inspirait de l’antilope-cheval5 à l’imposante crinière, tandis que son alter ego femelle représentait un oryx portant son petit sur le dos. Leurs importantes cornes dressées vers le ciel évoquaient la germination, les corps très schématisés et supportés par de courtes pattes reposaient sur une base ajourée permettant la fixation à une coiffe de portage en osier. La surprenante stylisation du corps de l’animal et de ses quatre membres, réputés pour leur élégance déliée, peut s’expliquer par la chorégraphie. […] Une lecture métaphorique pourrait également révéler une résurgence du corps trapu de l’oryctérope, un mammifère fouisseur qui, selon une ancienne tradition, enseigna aux Bamana les techniques agricoles.

Les cimiers Tyiwara anciens sont relativement nombreux et tout collectionneur a été, au cours de sa quête, plusieurs fois confronté a la possibilité d’en acquérir. Michel Périnet attendit pourtant la vente de la collection Vérité6 pour choisir entre tous, celui qui allait enfin enrichir son exceptionnel ensemble d’oeuvres d’art en faisant fi de la notoriété de la pièce qui lui importait peu7.

[…] Toutes les audacieuses solutions plastiques proposées en ce chef-d’oeuvre sont à la mesure du génie de l’artiste qui sut si bien traduire nombre des concepts régissant l’univers symbolique de sa société.

1Egalement appelé Tyiwara
2Voir note précédente
3Musée d’Ethnographie du Trocadéro, voyage du Capitaine Archinard, 1882
4A l’occasion de l’exposition Bambara Sculpture from the Western Sudan organisée en 1960 par Robert Goldwater au Museum of Primitive Art de New York
5Ou hippotrague
6Enchères Rive Gauche, Hôtel Drouot, Paris, 17 juin 2006. Pas moins de treize cimiers Tyiwara furent dispersés au cours de la vacation
7Cf. Rubrique Expositions et Publications

THE SHORT LEGS OF THE ANTELOPE
THE BAMBARA CREST OF THE VÉRITÉ COLLECTION
by Bernard Dulon

Bambara is a name that encompasses a group of indigenous peoples who essentially occupying the south of current-day Mali.

[…] As a counterpoint to political authority, powerful initiatory societies regulated the social and religious life of the Bambara, each with its specific rites of passage, cultural objects, fetishes (or Boli), dances and masks. Most of these societies were extremely secret, while others demonstrated more ostentatious dispositions. For example, the Tyiwara society publicly participated in agrarian ceremonies that were attended and appreciated by the entire community. With their bodies concealed beneath substantial costumes, the dancers wore male and female effigies atop their heads. The beings have hybrid features1, but they essentially assert the characteristics of an antelope, believed to have brought the people their first cereals and agriculture. The dance revealed the tangible presence of Tyiwara2, celebrating the union of the earth and sun, the female and male principles, and glorifying the work of farmers.

The apparent opening of the Tyiwara cult probably contributed to the fame of these zoomorphic crests. In 1882, a first example entered the French public collections3, while the sacred statues of the impenetrable Djo society were only exhibited in public beginning in the 1960s4.

[…] In the Ségou region, Tyiwara performers always danced in couples. The male crest was inspired by an equine antelope5 with an imposing mane, while its female counterpart represented an oryx carrying its young on its back. The hefty horns rising upwards represented germination, while the extremely simplified body with short legs stood on an openworked base that could be affixed to a willow headdress support. The surprising stylisation of the animal’s body and of its four members, known for their slender elegance, can be explained by the choreography. […] A metaphoric interpretation could also reveal a resurgence of the squat body of the aardvark, a burrowing mammal which, according to ancient tradition, taught the Bambara their agricultural techniques.

Ancient Tyiwara crests are relatively numerous, and any collector has had the opportunity to purchase one at some point during the course of their research. However, Michel Périnet waited for the auction of the Vérité6 collection to choose, among many others, the crest that would be deserving to join his exceptional array of artwork. Its renown, however, mattered little to him7.

[…] All the bold plastic solutions proposed in this masterpiece befit the level of ingenuity of the artist, who was able to express a number of the concepts regulating the symbolic universe of his society so well.

1Also called Tyiwara
2See previous note
3Musée d’Ethnographie du Trocadéro, voyage of Captain Archinard, 1882
4For the Bambara Sculpture from the Western Sudan exhibition, organised in 1960 by Robert Goldwater at the Museum of Primitive Art of New York
5Or Roan antelope
6Enchères Rive Gauche, Hôtel Drouot, Paris, 17 June 2006. No fewer than thirteen Tyiwara crests were sold off during the day’s sale
7Cf. Exhibitions and Literature heading

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