LE MAÎTRE DES DEMI-FIGURES (ACTIF À ANVERS VERS 1530-1560)
LE MAÎTRE DES DEMI-FIGURES (ACTIF À ANVERS VERS 1530-1560)
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PROVENANT D’UNE COLLECTION PRIVÉE D’UNE FAMILLE PÉRIGOURDINE
LE MAÎTRE DES DEMI-FIGURES (ACTIF À ANVERS VERS 1530-1560)

Jeune femme écrivant une lettre

Details
LE MAÎTRE DES DEMI-FIGURES (ACTIF À ANVERS VERS 1530-1560)
Jeune femme écrivant une lettre
huile sur panneau
54,4 x 40,5 cm. (21 ½ x 16 in.)
Provenance
Vente anonyme, Paris, Palais Galliera (Mes Audap, Godeau, Solanet, expert Touzet), 23 novembre 1972, n°34 bis (comme 'attribué à Jan de Hemessen') ;
D'où acquis par la famille de l'actuel propriétaire.
Literature
Gazette de l'Hôtel Drouot, 10 novembre 1972, n°38, reproduit.
Further details
THE MASTER OF THE FEMALE HALF-LENGTHS, A YOUNG LADY WRITING A LETTER, OIL ON PANEL

Brought to you by

Astrid Centner
Astrid Centner Director Christie’s Belgium,<br/>Old Masters Specialist

Lot Essay

Depuis son acquisition à Paris en 1972, ce tableau d’une grande sensibilité n’est plus apparu sur le marché et vient s’ajouter au corpus étonnant du Maître des Demi-Figures dont on doit le nom à Max Friedländer au début du XXe siècle. Le style de ce groupe se définit par des représentations souvent à mi-corps de jeunes femmes empruntées à l’histoire sainte ou antique. Les figures sont reconnaissables à leurs doux visages idéalisés de forme ovale tournés de trois quart et aux yeux mi-clos. Elles rappellent l’influence des peintres brugeois que sont Adriaen Isenbrandt et Ambrosius Benson, ainsi que du maître bruxellois Bernard van Orley.

Le Maître des Demi-Figures était selon toute vraisemblance actif à Anvers et Malines vers 1520-1555, mais plusieurs historiens de l’art considèrent aujourd’hui que nous pouvons identifier plusieurs mains dans ce groupe. Peter van den Brink et Till Holger-Borchert nous ont notamment suggéré un parallèle avec le travail de Jan Rombouts (Louvain, vers 1480-1535), dont la typologie des visages est assez comparable avec notre tableau.

La jeune femme écrivant une lettre que nous présentons est parfois identifiée comme étant Marie de Magdala, appelée aussi Marie Madeleine. En effet, l’un de ses attributs principaux dans l’iconographie chrétienne est le vase à nard ou vase d’onguent que l’on aperçoit à l’arrière de la composition et qui évoque l’épisode des Evangiles au cours duquel cette disciple de Jésus versa du parfum sur les pieds du Messie en signe d’humilité. Stylistiquement, nous pouvons rapprocher notre tableau de deux autres Marie Madeleine référencées par Friedländer, Early Netherlandish Painting, XII, Leiden et Bruxelles, 1975, pl. 43, n°91 et 92.

Au total, plus d'une centaine d’œuvres sont données au Maître des Demi-Figures. Une autre version de moindre qualité fut vendue chez Christie’s, Londres, 21 avril 2004, lot 7. Le charme et l’aisance technique qui caractérisent notre tableau en font un bel exemple. Un soin particulier est accordé au rendu du vêtement qui se veut élégant et raffiné comme en témoigne le jeu subtil de matières, où velours et mousseline se répondent et forment un ensemble harmonieux. Les manches cintrées de rubans brodés sont ici particulièrement éloquentes. La lettre, dont la calligraphie ne semble cemendant pas destinée à être déchiffrée, est également retranscrite avec la plus grande minutie. Signalons par ailleurs le détail du reflet de la nuque de la jeune femme dans l’œil de bœuf à l’arrière-plan, qui ajoute encore à la délicatesse et la sensualité de la composition.

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