Lot Essay
Le 19 octobre 1960, Yves Klein se jette dans le vide du haut d’un muret de pavillon, faisant la une du Journal du Dimanche : « Un homme dans l'espace ! Le peintre de l'espace se jette dans le vide ! ». Et tandis qu’il retombe aussitôt dans une toile blanche tendue par ses anciens camarades de judo, Takis réalise lui L’impossible, ou L’homme dans l’espace, seulement quelques semaines plus tard, le 29 novembre 1960. En équilibre entre deux aimants, l’artiste suspend le jeune poète anglais Sinclair Beiles qui se porte volontaire et défie les règles de physique. A l’instar de cette performance, Takis place l’énergie au centre de son œuvre. Qu’elle soit magnétique, sonore, lumineuse, cosmique, électrique, mécanique ou encore cinétique, inspirée de l’œuvre d’Alexander Calder, il parvient à la manier et lui accorde une importance symbolique.
Fétiches, Totem ou Ready-made revisités avec des antennes, ses Signaux lumineux se lisent comme des partitions de musique ; ils défilent comme des pièces de théâtre et se déploient comme des chorégraphies de danse. Inspiré des carrefours des Boulevards Saint Michel et Saint Germain qui se révèlent comme de réelles chorales de couleurs – et bien loin de l’unique feu de sa ville natale à Athènes, situé place Omania – Takis parlait lui d’yeux clignotants et de forêts de lumière.
L’artiste habille les espaces d’institutions tels que le Centre Pompidou à Paris, le MACBA à Barcelone ou la Tate à Londres. Il s’étend sur le parvis de la Défense, à la Gare Montparnasse, au Théâtre d’Epidaure à Tripolis, ou encore du haut la colline de Gerovouno en Grèce, où règne la Fondation Takis depuis 1986, devenu le berceau de son travail. A la fois féconde de l’Avant-Garde, entrainée par l’Abstraction, influencée par la pluralité des happenings de Fluxus et noyée dans l’imaginaire collectif du Nouveau Réalisme, l’œuvre de Takis apporte une dynamique nouvelle à la sculpture. A l’image de ses dites Télé-sculptures, loin du ronde-bosse figé et de l’importance du socle de Brancusi, chez qui il débute pourtant son apprentissage, Takis convoque ainsi une force continue, vivante et rythmée.
On October 19, 1960, Yves Klein throws himself into the void from the top of a low pavilion wall, featured on the front page of the Journal du Dimanche: “A man in space! The painter of space throws himself into the void.” And while he immediately falls back into a white canvas set up by his former judo friends, Takis presents the Impossible, or L’homme dans l’espace, only a few weeks later, on November 29,1 960. Balancing between two magnets, the artist suspends the young English poet Sinclair Beiles, who volunteers to defy the rules of physics. In keeping with this performance, Takis places energy at the centre of his work. Whether it is magnetic, sonic, luminous, cosmic, electrical, mechanical or kinetic, inspired by the work of Alexander Calder, he manages to handle it and gives it symbolic importance.
Fetishes, Totems or Ready-made revisited with antennas, his Signaux lumineux are read like musical scores; they unfold similar to plays and dance choreographies. Inspired by the crossroads of the Boulevards Saint Michel and Saint Germain, revealed as real choirs of colours — and far from the only traffic light in his native Athens, located in Omania Square —Takis envokes blinking eyes and forests of light.
The artist dresses institutional spaces such as the Centre Pompidou in Paris, the MACBA in Barcelona or the Tate in London. He spreads out over the forecourt of La Défense, the Gare Montparnasse, the Theatre of Epidaurus in Tripolis, or even from the top of the hill of Gerovouno in Greece, where the Takis Foundation has reigned since 1986, becoming the cradle of his work. At once fertile with the Avant-Garde, driven by Abstraction, influenced by the plurality of Fluxus happenings and drowned in the collective imagination of New Realism, Takis' work brings a new dynamic to sculpture. In the image of his so-called Tele-sculptures, far from the frozen round-body and the importance of Brancusi’s base, with whom he began his apprenticeship, Takis thus summons a continuous, living and rhythmic force.
Fétiches, Totem ou Ready-made revisités avec des antennes, ses Signaux lumineux se lisent comme des partitions de musique ; ils défilent comme des pièces de théâtre et se déploient comme des chorégraphies de danse. Inspiré des carrefours des Boulevards Saint Michel et Saint Germain qui se révèlent comme de réelles chorales de couleurs – et bien loin de l’unique feu de sa ville natale à Athènes, situé place Omania – Takis parlait lui d’yeux clignotants et de forêts de lumière.
L’artiste habille les espaces d’institutions tels que le Centre Pompidou à Paris, le MACBA à Barcelone ou la Tate à Londres. Il s’étend sur le parvis de la Défense, à la Gare Montparnasse, au Théâtre d’Epidaure à Tripolis, ou encore du haut la colline de Gerovouno en Grèce, où règne la Fondation Takis depuis 1986, devenu le berceau de son travail. A la fois féconde de l’Avant-Garde, entrainée par l’Abstraction, influencée par la pluralité des happenings de Fluxus et noyée dans l’imaginaire collectif du Nouveau Réalisme, l’œuvre de Takis apporte une dynamique nouvelle à la sculpture. A l’image de ses dites Télé-sculptures, loin du ronde-bosse figé et de l’importance du socle de Brancusi, chez qui il débute pourtant son apprentissage, Takis convoque ainsi une force continue, vivante et rythmée.
On October 19, 1960, Yves Klein throws himself into the void from the top of a low pavilion wall, featured on the front page of the Journal du Dimanche: “A man in space! The painter of space throws himself into the void.” And while he immediately falls back into a white canvas set up by his former judo friends, Takis presents the Impossible, or L’homme dans l’espace, only a few weeks later, on November 29,1 960. Balancing between two magnets, the artist suspends the young English poet Sinclair Beiles, who volunteers to defy the rules of physics. In keeping with this performance, Takis places energy at the centre of his work. Whether it is magnetic, sonic, luminous, cosmic, electrical, mechanical or kinetic, inspired by the work of Alexander Calder, he manages to handle it and gives it symbolic importance.
Fetishes, Totems or Ready-made revisited with antennas, his Signaux lumineux are read like musical scores; they unfold similar to plays and dance choreographies. Inspired by the crossroads of the Boulevards Saint Michel and Saint Germain, revealed as real choirs of colours — and far from the only traffic light in his native Athens, located in Omania Square —Takis envokes blinking eyes and forests of light.
The artist dresses institutional spaces such as the Centre Pompidou in Paris, the MACBA in Barcelona or the Tate in London. He spreads out over the forecourt of La Défense, the Gare Montparnasse, the Theatre of Epidaurus in Tripolis, or even from the top of the hill of Gerovouno in Greece, where the Takis Foundation has reigned since 1986, becoming the cradle of his work. At once fertile with the Avant-Garde, driven by Abstraction, influenced by the plurality of Fluxus happenings and drowned in the collective imagination of New Realism, Takis' work brings a new dynamic to sculpture. In the image of his so-called Tele-sculptures, far from the frozen round-body and the importance of Brancusi’s base, with whom he began his apprenticeship, Takis thus summons a continuous, living and rhythmic force.