GURO-BETE FIGURE
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IVORY COAST

Details
GURO-BETE FIGURE
IVORY COAST
Height: 25 1⁄2 in. (65 cm.)
Provenance
Private Collection, France, ca. 1949
Max Granick (1906-1988), New York, acquired ca. 1950
Sotheby's, New York, 15 November 1988, lot 47
Private Collection, Canada
Guy Laliberté Collection
Literature
Lehuard, R., « Les Expositions » in Arts d’Afrique noire, no. 132, Arnouville, winter 2004, p. 54
Tribal Art Magazine, no. 36, autumn-winter 2004, p. 18
Germain, J., Art ancien de l’Afrique Noire, vol. III, Montreal, 2006, pp. 36-37
Bondil, N., « Afrique Sacrée, arts anciens de l’Afrique subsaharienne au musée des beaux-arts de Montréal » in Tribal Art Magazine, no. 43, winter 2006, p. 72, no. 4
Bondil, N. et alii, Pour l’Art ! Paroles de collectionneurs, Montreal, 2007, p. 118, no. 138
Bouttiaux, A.-M., Guro, Milan, 2016, no. 41
Exhibited
Montreal, Montreal Museum of Fine Arts, Afrique Sacrée I. Collections du MBAM, du Cirque du Soleil et du Musée Redpath de l’Université McGill, 6 June 2006 - 7 September 2008
Montreal, Montreal Museum of Fine Arts, From Africa to the Americas. Face-to-face Picasso, Past and Present, 12 May - 16 September 2018
Further details
STATUE GURO-BÉTÉ, CÔTE D'IVOIRE

Brought to you by

Alexis Maggiar
Alexis Maggiar International Head, African & Oceanic Art, Vice Chairman of Christie's France

Lot Essay

Statuary is rare among the Guro. These predominantly female representations are somehow akin to those made by their Dan and Bete neighbors. Little reliable information was available until Homberger and Fischer (1985) were able to confirm their role in the divination process linked to zuzu private shrine rooms. The theory has been recently validated by A.-M. Bouttiaux. She has pointed out that Guro statues that are not used during divination rituals, often represent a female entity embodying a yo tutelary spirit - or perhaps an ancestor. They seem to have been worshipped on domestic altars and bore all attributes associated with the ruling class (Bouttiaux, A.-M, Guro, Milan, 2016).

Incidentally, their Bete neighbors use similar female figures as a portrayal of mythical beings whose image bears all the symbols of feminine beauty - as is the case of the Laliberté figure. Those statues are characterized by realistic carving which focuses mainly on facial grace and beauty, on the torso’s elegance and on a powerful set of legs. In spite of the fact that the conception of this artwork suggests a possible origin in Bete territory, the hairdo, carving of the face as well as the gesture is undeniably of Guro origin. As is the case with other related figures, the arms rest on the abdomen highlighting the torso - as it is the case due to the presence of a complex dynamic created by scarifications.

Lorenz Homberger was the first individual to identify this body of works and in so doing, certified the existence of at least a dozen or so objects belonging to this genre. (Homberger, L. and Fischer, E., Die Kunst der Guro, Elfenbeinküste, Zürich, 1985, p. 277). In this context, the Laliberté sculpture is a pivotal addition to this body of works.

It bears close resemblance to certain artworks that Eberhard Fischer credits to one of the most important sculptors - that is the ‘Master of Bron-Guro’. As noted by Fischer ‘these figures are superbly crafted and display the artistic mind of a unique Guro personality. There is no doubt that this master is indebted to the ‘Master of Buafle’, yet he has pursued his own vision, possibly a family tradition, to express his artistic preferences’ (Fischer, E., Guro. Masks, Performances and Master Carvers in Ivory Coast, Munich, 2008, p. 339). The rectangular element emerging from the head as well as the large convex forehead, half-closed eyes, delicate shaping of the object are features akin to works published in Fischer’s three monographs - that is the two masks of the former Marceau Rivière collection as well as another mask from the ex-Kofler-Erni collection (ibid, 2008, no. 337-339).

The harmony existing between various body parts (i.e. head-necktorso- legs) is unlike other known Guro statues. The sculptor, most likely a specialist in mask carving, has shown exceptional care in the sculpting of the head, as well as in achieving the subtle elegance of the torso and in creating a composition of great sensuality.

La statuaire est rare en pays Guro. Elle s’apparente, dans la prédominance d’images féminines, à celle des artistes Dan et Bété. Tandis que très peu d’informations précises existent à ce sujet, depuis les études de Homberger et Fischer (1985), on attribue à ces statues une fonction dans les processus divinatoires liés aux autels personnels dits zuzu. Cette thèse est aujourd’hui confirmée également par A.-M. Bouttiaux : « Les statues [Guro] dont l’usage n’est plus attesté hormis dans le cadre de rituels de divination représentaient souvent un personnage féminin renvoyant aux esprits tutélaires yo et aux ancêtres. Elles semblent avoir été honorées sur un autel domestique et affichaient les signes distinctifs des personnes de pouvoir » (Bouttiaux, A.-M., Guro, Milan, 2016).

D’autre part, on rencontre chez les Bété voisins des statues féminines comparables qui évoquent des entités mythiques dont l’image exalte, comme dans le cas présent, les canons de beauté féminine. Ces statues se distinguent par leur modelé réaliste qui met en valeur principalement la beauté du visage féminin, l’élégance du torse et la puissance des jambes. Bien que la conception plastique de l’oeuvre présentée ici suggère une possible origine limitrophe du territoire bété, la coiffure, les traits du visage et la gestuelle évoquée sont typiquement Guro. A l’instar d’autres figures Guro, la position des bras posés sur le ventre valorise notamment la région abdominale, elle-même, comme dans d’autres cas, soulignée par la dynamique complexe des scarifications.

Lorenz Homberger fut le premier à dresser le corpus connu de ces figures, en décomptant moins d’une douzaine (Homberger, L. et Fischer, E., Die Kunst der Guro, Elfenbeinküste, Zurich, 1985, p. 227). Dans ce contexte, la statue de la collection Laliberté représente un ajout important. Elle présente davantage une forte ressemblance avec certaines oeuvres attribuées par Eberhard Fischer à l’un des sculpteurs les plus importants, le « Maître des Bron-Guro » et son atelier. Pour citer Fischer, les oeuvres de ce maître « sont superbement sculptées et démontrent le génie d’une personnalité artistique Guro unique. Le sculpteur est sans aucun doute influencé par le « Maître de Bouaflé », mais il a poursuivi sa propre vision, possiblement issue d’une tradition familiale, l’aidant à exprimer ses préférences artistiques » (Fischer, E., Guro. Masks, Performances and Master Carvers in Ivory Coast, Munich, 2008, p. 339). Le bloc rectangulaire ornant le sommet de la tête, ainsi que le large front bombé, les yeux mi-clos, la finesse des traits sont des éléments communs rapprochant cette statue notamment de trois oeuvres publiées par Fischer, dont deux masques de l’ancienne collection Marceau Rivière et un autre de l’ancienne collection Kofler-Erni (ibid, 2008, n° 337-339).

À la différence d’autres statues Guro, l’harmonie des proportions fait qu’ici la division des différentes partie du corps, à voire les segments tête, cou - torse - jambes, se distinguent de celle habituellement rencontrée. L’artiste, vraisemblablement un sculpteur de masques, s’est penché avant tout sur la réalisation d’une sculpture qui se remarque avant tout par la finesse exceptionnelle du visage, l’élégance contenue du torse et la sensualité débordante des formes.

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