Lot Essay
Cet incroyable jeu de placage parfaitement mis en valeur par un ensemble de bronzes des plus aboutis témoigne d’une audace et originalité inouïe, démontrant ainsi tout le génie créatif d’un des plus grands artisans de son temps : André-Charles Boulle (1642-1732).
Sans doute le plus grand de tous les ébénistes, et certainement le plus influent, André-Charles Boulle occupe une place majeure dans les arts décoratifs ; sa prééminence est restée intacte depuis 1672, lorsque Colbert, alors Premier ministre de Louis XIV, le recommande au Roi comme le plus habile de Paris dans son métier. Boulle est reçu à la maîtrise en 1666 et en 1672 est nommé Ebéniste, ciseleur, doreur et Sculpteur du Roi, lui permettant d'établir ses ateliers au Louvre.
Ce cartel peut être à rapprocher de plusieurs dessins de Boulle notamment illustrés dans le recueil des Nouveaux desseins de meubles et ouvrages de bronze et de marqueterie inventés et gravés par André-Charles Boulle, par Mariette, ouvrage probablement publié vers 1715. Nous retrouvons en effet, sur la planche numéro 4 une pendule de cartonnier d’une composition particulièrement similaire et dont la base est, tout comme sur notre présent lot, pourvue de part et d’autre de deux masques de satyre. Sur la planche numéro 2 la Grande Pendule à secondes est quant à elle ornée de deux coqs que nous retrouvons ici sur notre console. L’inventaire après décès de Boulle vient également attester de la mise en application de ce motif puisqu’est notamment mentionné sous le N°16 – une boîte contenant les modèles de la pendule avec le grand Temps de ronde bosse qui sert de couronnement et les têtes de coqs pour la console. La représentation du Temps ailé dressant sa faux et par ailleurs récurrente dans le corpus des pendules de Boulle. Citons évidemment le cartel aux Parques du Louvre (Inv. OA 11029) mais également la fameuse pendule provenant des collections de Hon. Lady Baillie, Leeds Castle, présentée à la vente chez Sotheby’s à Londres le 13 décembre 1974, sous le lot 232, où nous retrouvons non seulement des similitudes dans le dessins de la caisse, mais également la présence du Temps couché et de la paire de coqs. Faisant partie de ce même corpus la pendule au Temps couché signée de Boiteau provenant du château de Ferrières appartenant au baron Guy de Rothschild, vente Sotheby’s, Monaco, 3 décembre 1994, lot 48 est également à mentionner.
La présence d’une marqueterie d’une telle qualité, dont le jeu d’ombre et de lumière et tout à fait remarquable, est extrêmement rare pour une œuvre attribuée à Boulle père. Nous connaissons à ce jour une seconde pendule au Temps attribuée à Boulle, présentant un admirable placage géométrique parfaitement similaire à ce présent lot et aujourd'hui conservée à Waddesdon Manor (Inv. 2461 ; H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, tome 1, Munich, 1986, p. 39, ill.).
Sans doute le plus grand de tous les ébénistes, et certainement le plus influent, André-Charles Boulle occupe une place majeure dans les arts décoratifs ; sa prééminence est restée intacte depuis 1672, lorsque Colbert, alors Premier ministre de Louis XIV, le recommande au Roi comme le plus habile de Paris dans son métier. Boulle est reçu à la maîtrise en 1666 et en 1672 est nommé Ebéniste, ciseleur, doreur et Sculpteur du Roi, lui permettant d'établir ses ateliers au Louvre.
Ce cartel peut être à rapprocher de plusieurs dessins de Boulle notamment illustrés dans le recueil des Nouveaux desseins de meubles et ouvrages de bronze et de marqueterie inventés et gravés par André-Charles Boulle, par Mariette, ouvrage probablement publié vers 1715. Nous retrouvons en effet, sur la planche numéro 4 une pendule de cartonnier d’une composition particulièrement similaire et dont la base est, tout comme sur notre présent lot, pourvue de part et d’autre de deux masques de satyre. Sur la planche numéro 2 la Grande Pendule à secondes est quant à elle ornée de deux coqs que nous retrouvons ici sur notre console. L’inventaire après décès de Boulle vient également attester de la mise en application de ce motif puisqu’est notamment mentionné sous le N°16 – une boîte contenant les modèles de la pendule avec le grand Temps de ronde bosse qui sert de couronnement et les têtes de coqs pour la console. La représentation du Temps ailé dressant sa faux et par ailleurs récurrente dans le corpus des pendules de Boulle. Citons évidemment le cartel aux Parques du Louvre (Inv. OA 11029) mais également la fameuse pendule provenant des collections de Hon. Lady Baillie, Leeds Castle, présentée à la vente chez Sotheby’s à Londres le 13 décembre 1974, sous le lot 232, où nous retrouvons non seulement des similitudes dans le dessins de la caisse, mais également la présence du Temps couché et de la paire de coqs. Faisant partie de ce même corpus la pendule au Temps couché signée de Boiteau provenant du château de Ferrières appartenant au baron Guy de Rothschild, vente Sotheby’s, Monaco, 3 décembre 1994, lot 48 est également à mentionner.
La présence d’une marqueterie d’une telle qualité, dont le jeu d’ombre et de lumière et tout à fait remarquable, est extrêmement rare pour une œuvre attribuée à Boulle père. Nous connaissons à ce jour une seconde pendule au Temps attribuée à Boulle, présentant un admirable placage géométrique parfaitement similaire à ce présent lot et aujourd'hui conservée à Waddesdon Manor (Inv. 2461 ; H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, tome 1, Munich, 1986, p. 39, ill.).