Lot Essay
Ce dessin particulièrement impressionnant de l’un des artistes anversois les plus prolifiques de la seconde moitié du XVIe siècle ne semble pas avoir été réalisé comme une étude pour une peinture ou une gravure de De Vos représentant la Cène, sujet traité par lui et par son atelier à de nombreuses reprises (A. Zweite, Marten de Vos als Maler. Ein Beitrag zur Geschichte der Antwerpener Malerei in der zweiten Hälfte des 16. Jahrhunderts, Berlin, 1980, nos 31, 87, Z 19, fig. 40, 107, 159 ; Hollstein’s Dutch and Flemish Etchings, Engravings and Woodcuts, 1450-1700, XLIV, Rotterdam 1996, nos 308, 360, 422, 439, 461, 483, 631-633, XLV, Rotterdam 1995, ill.). La monumentalité de la composition et l’intérieur somptueux rappellent les Noces de Cana de 1596-1597 de la cathédrale d’Anvers (Zweite, op. cit., no 86, fig. 105), tandis que les poses de certains apôtres se retrouvent également dans des gravures d’après De Vos (par exemple la planche décrite dans Hollstein, op. cit., XLIV, no 422, XLV, ill., pour lequel le dessin daté de 1582 a été vendu chez Christie’s, Monaco, 20 juin 1994, lot 81).
Le grand format de la feuille est plutôt exceptionnel dans l’œuvre dessinée de De Vos. Parmi les dessins de dimensions tout aussi imposantes se trouve le Saint Luc peignant la Vierge dans un intérieur à l’Albertina de Vienne, un modello pour un tableau d’autel de 1602 (inv. 13199 ; voir E.J. Peters in Tales of the City. Drawing in the Netherlands from Bosch to Bruegel, cat. exp., Cleveland, Cleveland Museum of Art, 2022-2023, no 35, ill. ; la peinture se trouve au Koninklijk Museum voor Schone Kunsten Antwerpen, Antwerp, inv. 88 ; voir Zweite, op. cit., no 103, fig. 132). La provenance prestigieuse du dessin – la collection exceptionnelle de Cornelis Ploos van Amstel – mais aussi l’influence qu’il semble avoir exercée sur les artistes flamands des générations suivantes, notamment Otto van Veen et Peter Paul Rubens, suggèrent que le dessin devait être une œuvre d’art admirée en tant que telle. Le retable de la cathédrale d’Anvers du premier et L'Institution de l’Eucharistie du second, datant vers 1630 et conservée à la Pinacoteca di Brera (inv. 97), présentent des similitudes au niveau de la composition et de certains détails (J.R. Judson, Rubens. La Passion du Christ, Turnhout, 2000, n° 6, fig. 11, 14).
Le grand format de la feuille est plutôt exceptionnel dans l’œuvre dessinée de De Vos. Parmi les dessins de dimensions tout aussi imposantes se trouve le Saint Luc peignant la Vierge dans un intérieur à l’Albertina de Vienne, un modello pour un tableau d’autel de 1602 (inv. 13199 ; voir E.J. Peters in Tales of the City. Drawing in the Netherlands from Bosch to Bruegel, cat. exp., Cleveland, Cleveland Museum of Art, 2022-2023, no 35, ill. ; la peinture se trouve au Koninklijk Museum voor Schone Kunsten Antwerpen, Antwerp, inv. 88 ; voir Zweite, op. cit., no 103, fig. 132). La provenance prestigieuse du dessin – la collection exceptionnelle de Cornelis Ploos van Amstel – mais aussi l’influence qu’il semble avoir exercée sur les artistes flamands des générations suivantes, notamment Otto van Veen et Peter Paul Rubens, suggèrent que le dessin devait être une œuvre d’art admirée en tant que telle. Le retable de la cathédrale d’Anvers du premier et L'Institution de l’Eucharistie du second, datant vers 1630 et conservée à la Pinacoteca di Brera (inv. 97), présentent des similitudes au niveau de la composition et de certains détails (J.R. Judson, Rubens. La Passion du Christ, Turnhout, 2000, n° 6, fig. 11, 14).