Lot Essay
JEAN PAUL BARBIER-MUELLER
Il arrive que les rêves deviennent réalité. J’avais vu cette pièce lors de l’expo. Arts of the métal à N.Y. et j’en étais tombé éperdument amoureux, trouvant que c’était, parmi de beaux objets, le seul qui soit sublime. […] Soudain, au début d’octobre 1986, je vais voir une expo chez les Leloup (que je boudais). Que vois-je ? Le bronze. Vendu le jour du vernissage. Je saisis Leloup, l’insulte pour ne m’avoir pas prévenu (il sait que je suis fou des bronzes) et je lui conseille de racheter l’objet pour lequel j’offre un bénéfice immédiat.
A-t-il eu peur ? Ne l’avait-il pas vendu, réellement ? Le lendemain, il m’appelle et me dit : « mon collectionneur a été d’accord de reporter son achat sur une terre-cuite, l’objet est à vous… ». Pendant un moment, j’ai cru que mon cœur s’arrêtait de battre. Le bronze était à moi. Phrase délectable que je répétais à haute voix le lundi suivant au bureau, devant mes secrétaires inquiètes. Il est à moi. Je le garderai jusqu’à mon dernier souffle. C’est une sculpture où je vois toute la sérénité, tout le fatalisme de l’Afrique. Ce bronze m’attendait depuis des siècles, patiemment. Et nous nous sommes trouvés…
Sometimes dreams do come true. I had seen this piece at the exhibition, Arts of the metal in N.Y. and fell head over heels in love with it, finding it the only truly sublime object among other many beautiful ones. [...] Suddenly, at the beginning of October 1986, I went to see an exhibition at Leloup's (whom I'd always hated). What did I see? The bronze. Sold the day of the opening. I grabbed Leloup, insulted him for not having warned me (he knew I was crazy about bronzes) and advised him to buy the object, for which I offered an immediate profit.
Was he scared? Had he really not sold it? The next day, he called me and said: “My collector has agreed to defer his purchase and has chosen a terracotta, the object is yours...". For a moment, I thought my heart had stopped beating. The bronze was mine. A delectable phrase I repeated aloud the following Monday at the office, in front of my worried secretaries. It's mine. I'll keep it until my last breath. It's a sculpture where I perceive all the serenity, all the fatalism of Africa. This bronze had been patiently waiting for me during several centuries. And then we found each other...
Il arrive que les rêves deviennent réalité. J’avais vu cette pièce lors de l’expo. Arts of the métal à N.Y. et j’en étais tombé éperdument amoureux, trouvant que c’était, parmi de beaux objets, le seul qui soit sublime. […] Soudain, au début d’octobre 1986, je vais voir une expo chez les Leloup (que je boudais). Que vois-je ? Le bronze. Vendu le jour du vernissage. Je saisis Leloup, l’insulte pour ne m’avoir pas prévenu (il sait que je suis fou des bronzes) et je lui conseille de racheter l’objet pour lequel j’offre un bénéfice immédiat.
A-t-il eu peur ? Ne l’avait-il pas vendu, réellement ? Le lendemain, il m’appelle et me dit : « mon collectionneur a été d’accord de reporter son achat sur une terre-cuite, l’objet est à vous… ». Pendant un moment, j’ai cru que mon cœur s’arrêtait de battre. Le bronze était à moi. Phrase délectable que je répétais à haute voix le lundi suivant au bureau, devant mes secrétaires inquiètes. Il est à moi. Je le garderai jusqu’à mon dernier souffle. C’est une sculpture où je vois toute la sérénité, tout le fatalisme de l’Afrique. Ce bronze m’attendait depuis des siècles, patiemment. Et nous nous sommes trouvés…
Sometimes dreams do come true. I had seen this piece at the exhibition, Arts of the metal in N.Y. and fell head over heels in love with it, finding it the only truly sublime object among other many beautiful ones. [...] Suddenly, at the beginning of October 1986, I went to see an exhibition at Leloup's (whom I'd always hated). What did I see? The bronze. Sold the day of the opening. I grabbed Leloup, insulted him for not having warned me (he knew I was crazy about bronzes) and advised him to buy the object, for which I offered an immediate profit.
Was he scared? Had he really not sold it? The next day, he called me and said: “My collector has agreed to defer his purchase and has chosen a terracotta, the object is yours...". For a moment, I thought my heart had stopped beating. The bronze was mine. A delectable phrase I repeated aloud the following Monday at the office, in front of my worried secretaries. It's mine. I'll keep it until my last breath. It's a sculpture where I perceive all the serenity, all the fatalism of Africa. This bronze had been patiently waiting for me during several centuries. And then we found each other...