細節
Statue Soninké
Mali
Hauteur : 68.5 cm. (27 in.)
來源
Emil Storrer (1917-1989), Zurich
Collection Josef Müller (1887-1977), Soleure, ca. 1950
Collection Monique (1929-2019) et Jean Paul (1930-2016) Barbier-Mueller, Genève (inv. n° 1004-17)
出版
Abramovic, N. et Hahner-Herzog, I., Afrika. Afrikanische Skulptur aus der Sammlung Barbier-Mueller, Ulm, 2000, p. 32, n° 11
Grunne, B. de, « Mali, vers une définition du style soninké/Mali. Towards a Definition of Soninke Style », in Arts & Cultures, Genève, 2001, n° 2, pp. 76 et 87, n°2
Leloup, H. et al., Dogon, Paris, 2011, p. 351, n° 11
Grunne, B. de et al., Sous l’œil de Malick Sidibé et un chant contre le sida, Genève, 2019, p. 86, n° 9a et 105
展覽
Paris, Musée du quai Branly - Jacques Chirac, Dogon, 5 avril - 24 juillet 2011
Genève, Musée Barbier-Mueller, Sous l’œil de Malick Sidibé et un chant contre le sida, 19 juin 2019 - 26 janvier 2020
更多詳情
Soninke figure, Mali

榮譽呈獻

Alexis Maggiar
Alexis Maggiar International Head, African & Oceanic Art, Vice Chairman of Christie's France

拍品專文

BERNARD DE GRUNNE
in Sous l’œil de Malick Sidibé et un chant contre le sida, 2019, pp. 86 et 87

La magnifique statue « dogon » de la collection Barbier-Mueller fut achetée par Josef Müller au marchand suisse Emil Storrer vers 1950 qui l’avait acquise dans le village de Douentza. Cette statue représente un personnage (masculin ?) debout, avec un modelé du corps souple et sinueux, les jambes légèrement fléchies, les bras allongés le long du corps, les mains de taille exagérée posées sur les cuisses, le dos droit, la tête au menton prognathe couverte d’un bonnet en forme hémisphérique. Un élément décoratif remarquable est un motif de scarifications composé de trois rangées de six protubérances en forme de bosse sur chaque tempe. Par ailleurs, le personnage porte un collier avec une grosse perle (cassée) autour du cou, une rangée de sept bracelets à chaque poignet et trois anneaux de cheville à chaque jambe.

Cette œuvre fait en réalité partie d’un corpus restreint de cinq statues très semblables datées entre 1300 et 1800 que j’ai attribué à des sculpteurs soninké. L’historien de l’art Vincent Bouloré a proposé une appellation pour ce sculpteur, à savoir « le Maître soninké de Pierre Loeb ». Nous connaissons quatre autres statues similaires. La statue exposée au Pavillon des Sessions du musée du Louvre depuis 2000 fit partie des collections du musée des arts africains et océaniens, acquise par le musée lors de la dispersion de la collection Pierre Loeb en 1977. La deuxième, dans l’ancienne collection Dieter Scharf, présentant un sexe féminin clairement indiqué et aux seins fortement marqués, est très semblable mais offre une gestuelle différente des mains. La main gauche est repliée sous le ventre tandis que la droite est posée le long de la cuisse. La statue de l’ancienne collection Jay Leff a les bras bien dégagés du torse et les mains séparées par une double rangée de zigzags symbolisant peut-être une espèce de vêtement. Une large perle hexagonale est également bien visible autour du cou et des anneaux de chevilles au bas des jambes. Une quatrième statue appartient au musée Dapper, à Paris.

Quatre statues sur les cinq de ce style soninké sont datées par la méthode du C14. La plus ancienne semble être celle de l’ancienne collection Pierre Loeb au Louvre datée de 1130-1210. Ensuite nous retrouvons celle de la collection Barbier-Mueller. Sa date de fabrication se situe entre 1299-1409.


The magnificent « dogon » statue from the Barbier-Mueller collection was bought by Josef Müller from the Swiss dealer Emil Storrer around 1950, who had acquired it in the village of Douentza. This statue represents a standing figure (male?), with a supple and sinuous body shape, legs slightly bent, arms extended alongside the body, hands of an exaggerated size resting on the thighs, the back straight, the head with a protruding chin is covered by a hemispheric-shaped hat. A remarkable decorative element is the scarification motif composed of three rows of six protrusions in the form of bumps on each temple. In addition, the figure wears a necklace with a large (broken) bead around the neck, a group of seven bracelets on each wrist, and three ankle bracelets on each leg.

This work belongs to a limited corpus of five very similar sculptures dated between 1300 and 1800 that I attribute to soninké sculptors. The art historian Vincent Bouloré proposed a name for this sculptor, the “soninké Master of Pierre Loeb”. We know of four other similar sculptures. The sculpture exhibited at the Pavillon des Sessions at the Louvre Museum since 2000 belongs to the museum’s collection of African and Oceanic art, acquired by the museum at the time of the dispersal of the Pierre Loeb collection in 1977. The second, ex- Dieter Scharf collection, presenting clearly marked female genitals and pronounced breasts, is very similar but displays a different gesture with its hands. The left hand is folded over the stomach while the right one is resting along the thigh. The arms on the figure from the ex- Jay Leff collection are separated from the torso and the hands are marked by two rows of zig-zags, possibly symbolizing a piece of clothing. A large hexagonal bead is also clearly visible around the neck and some ankle bracelets at the bottom of the legs. A fourth sculpture belongs to the Dapper Museum in Paris.

Four figures of the five of this soninké style have been dated using C14 testing. The oldest seems to be the one belonging to the ex-Pierre Loeb collection at the Louvre, dated 1130-1210. Then we have the one from the Barbier-Mueller collection. Its date of manufacture lies between 1299-1409.

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