Maria Helena Vieira da Silva (1908-1992)
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Les Irrésolutions résolues IX

Details
Maria Helena Vieira da Silva (1908-1992)
Les Irrésolutions résolues IX
signé et daté 'Vieira da Silva 69' (en bas à droite)
huile, fusain, graphite et tempera sur toile
89 x 116 cm.
Peint en 1969

signed and dated 'Vieira da Silva 69' (lower right)
oil, charcoal, graphite and tempera on canvas
35 x 45 5⁄8 in.
Painted in 1969
Provenance
Acquis auprès de l'artiste.
Literature
G. Weelen et J.-F. Jaeger, Vieira da Silva, Catalogue Raisonné, Genève, 1994, no. 2310 (illustré, p. 473).
Exhibited
Paris, Galerie Jeanne Bucher, Vieira da Silva les irrésolutions résolues, octobre-novembre 1969, no. 9 (illustré).
Ginals, Abbaye de Beaulieu-en-Rouergue, Centre d'Art Contemporain, Hommage à Vieira da Silva et Árpád Szenes, avril-septembre 1995, p. 28 (illustré, p. 10).
Sale Room Notice
Veuillez noter que le médium exact de l'œuvre est huile, fusain, graphite et tempera sur toile

Please note that the exact medium of the work is oil, charcoal, graphite and tempera on canvas

Brought to you by

Antoine Lebouteiller
Antoine Lebouteiller Head of Department

Lot Essay

« L’incertitude, c’est ce que je suis ; je suis l’incertitude incarnée. L’incertitude est ma certitude ». - Maria Helena Vieira da Silva

Dans Les Irrésolutions résolues IX (1969) de Maria Helena Vieira da Silva, des réseaux complexes de lignes et d’ombres forment un espace complexe, ambigu et subtil. Travaillant à la détrempe, au fusain et au graphite, l’artiste construit un assemblage de fins treillis et de poutres inclinées dans une composition qui rappelle un paysage urbain tentaculaire ou un plan d’architecte. En écho à certains aspects du mouvement cubiste et futuriste, l’œuvre reflète l’expérience vertigineuse et décentrée de l’artiste dans la vie moderne. Ses perspectives foisonnantes s’étendent, frémissent et se contractent, n’offrant pas de véritable point de fuite unique. Son titre, Les Irrésolutions résolues IX, résume parfaitement la vision artistique de Maria Helena Vieira da Silva. « L’incertitude est ma certitude, » a-t-elle déclaré un jour. « C’est la vérité. De mon point de vue, tout est relatif. Ce qui est une certitude pour moi ne l’est pas pour quelqu’un d’autre. Ce qui est une certitude pour quelqu’un d’autre ne l’est pas pour moi. Le monde change. Les yeux changent. » (M. H. Vieira da Silva citée dans G. Rosenthal, Vieira Da Silva : The Quest for Unknown Space, Cologne, 1998, p. 89).

Née à Lisbonne en 1908, Maria Helena Vieira da Silva a commencé sa formation artistique à l’Académie de la Grande Chaumière à Paris. Elle s’intéresse alors à la composition des tableaux de Cézanne et à la manière dont le cubisme et le futurisme réécrivent les règles de de la perspective qui avaient dominé la peinture depuis la Renaissance. Lors d’un voyage d’études en Italie au cours de l’été 1928, les tableaux du Trecento et du Quattrocento de Giotto et Uccello l’amènent à réaliser que l’espace dans l’art est relatif et qu’il demeure intimement lié à la philosophie dominante de la période historique dans laquelle il s’inscrit. La plasticienne s’est intéressée à la peinture en tant que theatrum mundi métaphysique ou « théâtre du monde ». Après sept années d’exil avec son mari à Rio de Janeiro, Maria Helena Vieira da Silva revient à Paris en 1947. Elle devient une figure centrale du mouvement de l’Art Informel, aux côtés d’autres artistes internationaux comme Jean-Paul Riopelle et Zao Wou-Ki, qui, comme elle, explorent de nouveaux langages visuels en résonnance avec une époque de mouvement, d’incertitude et de changement.

Dans son œuvre de maturité, Maria Helena Vieira da Silva a consolidé l’éclatement des perspectives traditionnelles dans l’art et dans le monde en général pour aboutir à de nouvelles façons spectaculaires de regarder. Ses peintures sont devenues des labyrinthes dépourvues de centre, des royaumes hypnotiques imprégnés de l’esprit désorienté de l’époque. La stature de l’artiste s’est rapidement développée au cours de la seconde moitié du XXe siècle, et son tableau Les Irrésolutions résolues IX correspond à un moment décisif de son succès critique et commercial. Les années 1960 et 1970 sont marquées par des expositions individuelles et collectives dans le monde entier : en 1966, l’artiste d’origine portugaise se voit attribuer le Grand Prix national des arts du gouvernement français, devenant ainsi la première femme à recevoir cette distinction. L’année du présent ouvrage, elle fait l’objet d’une grande rétrospective au musée national d’Art moderne de Paris et au Museum Boijmans van Beuningen de Rotterdam.


‘‘Uncertainty, that is what I am; I am uncertainty embodied. Uncertainty is my certainty’’. - Maria Helena Vieira da Silva

Intricate networks of line and shadow form a complex, ambiguous and subtle spatial arena in Maria Helena Vieira da Silva’s Les Irrésolutions résolues IX (1969). Working in tempera, charcoal and graphite, she builds an assembly of fine lattices, stacks and angled beams into a composition that recalls a sprawling cityscape or architectural blueprint. Echoing aspects of Cubist and Futurist space, the work reflects the artist’s vertiginous, decentred experience of modern life. Its teeming perspectives expand, quiver and contract, offering no single vanishing point. Its title, referring to ‘resolved irresolutions’, is an apt summary of Vieira da Silva’s artistic outlook. ‘Uncertainty is my certainty,’ she once said ‘That is the truth. Everything is relative for me. What is certainty for me is not so for someone else. What is certainty for someone else is not so for me. The world changes. The eyes change’. (M. H. Vieira da Silva quoted in G. Rosenthal, Vieira Da Silva: The Quest for Unknown Space, Cologne 1998, p. 89).

Born in Lisbon in 1908, Vieira da Silva began her artistic training at the Académie de la Grande Chaumière in Paris. She was astonished by the structures of visible reality revealed in the paintings of Cézanne, and by the ways in which Cubism and Futurism were rewriting the rules of depth, distance and linear perspective that had dominated painting since the Renaissance. On a study trip to Italy in the summer of 1928, the Trecento and Quattrocento paintings of artists like Giotto and Uccello led to her realisation that space in art is relative, and intimately connected to the prevailing philosophy of its historical moment. She engaged with painting as a metaphysical theatrum mundi or ‘theatre of the world’. Following seven years of exile with her husband in Rio de Janeiro, Vieira da Silva returned to Paris in 1947. She became a central figure in the Art Informel movement that took hold there in the postwar years, alongside other international artists including Jean-Paul Riopelle and Zao Wou-Ki, who, like her, were exploring new visual languages commensurate with a time of movement, uncertainty and change.

In her mature work, Vieira da Silva consolidated the shattering of traditional perspectives—in art and the wider world alike—into spectacular new ways of seeing. Her paintings became mazes without centres, hypnotic realms infused with the disoriented spirit of the age. Vieira da Silva’s stature grew rapidly in the second half of the twentieth century, and Les Irrésolutions résolues IX dates from a high point in her critical and commercial success. The 1960s and 1970s were marked by individual and collective exhibitions throughout the world: in 1966 she was awarded the Grand Prix National des Arts by the French government, becoming the first woman to receive the honour. In the year of the present work, she was the subject of a major retrospective at the Musée National d’Art Moderne de Paris and the Museum Boijmans van Beuningen, Rotterdam

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