Lot Essay
UN MODÈLE ICONIQUE DU GOÛT "À LA GRECQUE"
Notre pendule est un exemple caractéristique du goût "à la grecque", qui réintroduit le classicisme dans les arts décoratifs. Le style rocaille, porté à son paroxysme au cours du règne de Louis XV s'essoufle, certains comme le marquis de Marigny prônant un retour à l'Antique. Cette source d'inspiration donne naissance aux prémices du néoclassicisme à travers le goût dit "à la grecque".
Notre pendule est d'un modèle identique à celle qui repose sur le bureau et le cartonnier dessinés par Joseph Le Lorrain dans les années 1750, livré à Ange-Laurent Lalive de Jully (1725-1779), aujourd'hui conservés au château de Chantilly (inv. OA 357). Elle est considérée comme l'un des premiers modèles néo-classiques du genre. Le modèle est rapidement apprécié comme l'attestent les inventaires du dernier quart du XVIIIe siècle. En 1777, une autre horloge de ce modèle est répertoriée dans l'inventaire de l'hôtel particulier du duc de La Villière, place de la Concorde. Un autre exemplaire est répertorié en 1787 au Palais de l'Élysée, alors occupé par Nicolas Beaujon, banquier de la Cour. Une pendule du même modèle, la caisse cette fois-ci réalisée par Robert Osmond et le mouvement signé par Robert Robin (1742-1799), se trouve dans les collections du Cleveland Museum of Arts (inv. 1985.11). Cette pendule fut acquise par le Garde-Meuble de la Couronne et figurait en 1788 dans la chambre à coucher de Madame Thierry de Ville d'Avray, femme de l'Intendant du Garde-Meuble.
UN MODÈLE AUX MULTIPLES DÉCLINAISONS
Le modèle de pendule au vase est illustré dans le Recueil de dessins. Modèles de pendules, réalisé entre 1755 et 1780, conservé dans les collections de Jacques Doucet à l'Institut National d'Histoire de l'Art de Paris. Il est désignée au n°42: "Grand vase avec anse & tête de lion, avec un coffre pour loger un carillon, sur lequel sont assis deux enfants - Osmond". Le dessin de cette pendule, réalisé par Osmond, a donc connu plusieurs versions. Notons celui conservé au Musée des Arts décoratifs de Paris, le mouvement signé de Berthoud, dont les muffles de lions ont été remplacés par deux anses et deux enfants ont été ajoutés sur la base (inv. GR 109).
UNE PENDULE SIGNÉE PAR ROBERT OSMOND (1711-1789)
Originaire de Normandie, Robert Osmond entre en apprentissage en 1735 chez le maître fondeur Louis Regnard à Paris. En 1746, il obtient sa maîtrise de fondeur-ciseleur. Dix ans plus tard, il devient juré et s'engage dans une plus grande protection des droits de créations des fondeurs. Dès 1753, il travaille en collaboration avec son neveu Jean-Baptiste Osmond. Ils réalisent des chenets, appliques, encriers et pendules qui connaissent un grand succès. Ces collaborations lui donnent accès à des commandes prestigieuses. Osmond réalise ainsi un cartel d’applique avec le concours de l’horloger du roi Jean-Antoine Lépine (1720−1814), livré en 1770 pour l’appartement du Dauphin à Versailles. Il réalise également des pendules destinées au financier Beaujon, au duc de La Vrillière, ou encore au duc de Belle-Isles.
LE MOUVEMENT SIGNÉ PAR FERDINAND BERTHOUD (1727-1807)
D'origine Suisse, Ferdinand Berthoud est l'un des horologers les plus importants de la seconde moitié du XVIIIe siècle et des premières années du XIXe siècle. Reçu maître horloger à Paris en 1753, il est nommé Horloger-mécanicien du roy et de la marine en 1764. Dès lors, il se consacre aux horloges de marine, montres et autres horloges utilisées sur les navires des flottes royales. À l'instar des meilleurs horlogers de son temps, Ferdinand Berthoud a su s'entourer d'artisans de talent pour la création de ses horloges, tels que Jean-Jacques Caffiéri, Jean-Joseph de Saint-Germain, Robert Osmond et Pierre Gouthière.
Nous connaissons des exemplaires comparables passés en vente ces dernières années. Notons une pendule au mouvement signé par Charles-Nicolas Dutertre (vente Christie's Londres, 9 février 2023, lot 108) ; une autre au mouvement signé par Claude-Charles-François Filon (vente Christie's Paris, 14 septembre 2021, lot 45) ; une pendule au mouvement signé Robert Robin (vente Christie's Paris, 27 juin 2007, lot 89).
Notre pendule est un exemple caractéristique du goût "à la grecque", qui réintroduit le classicisme dans les arts décoratifs. Le style rocaille, porté à son paroxysme au cours du règne de Louis XV s'essoufle, certains comme le marquis de Marigny prônant un retour à l'Antique. Cette source d'inspiration donne naissance aux prémices du néoclassicisme à travers le goût dit "à la grecque".
Notre pendule est d'un modèle identique à celle qui repose sur le bureau et le cartonnier dessinés par Joseph Le Lorrain dans les années 1750, livré à Ange-Laurent Lalive de Jully (1725-1779), aujourd'hui conservés au château de Chantilly (inv. OA 357). Elle est considérée comme l'un des premiers modèles néo-classiques du genre. Le modèle est rapidement apprécié comme l'attestent les inventaires du dernier quart du XVIIIe siècle. En 1777, une autre horloge de ce modèle est répertoriée dans l'inventaire de l'hôtel particulier du duc de La Villière, place de la Concorde. Un autre exemplaire est répertorié en 1787 au Palais de l'Élysée, alors occupé par Nicolas Beaujon, banquier de la Cour. Une pendule du même modèle, la caisse cette fois-ci réalisée par Robert Osmond et le mouvement signé par Robert Robin (1742-1799), se trouve dans les collections du Cleveland Museum of Arts (inv. 1985.11). Cette pendule fut acquise par le Garde-Meuble de la Couronne et figurait en 1788 dans la chambre à coucher de Madame Thierry de Ville d'Avray, femme de l'Intendant du Garde-Meuble.
UN MODÈLE AUX MULTIPLES DÉCLINAISONS
Le modèle de pendule au vase est illustré dans le Recueil de dessins. Modèles de pendules, réalisé entre 1755 et 1780, conservé dans les collections de Jacques Doucet à l'Institut National d'Histoire de l'Art de Paris. Il est désignée au n°42: "Grand vase avec anse & tête de lion, avec un coffre pour loger un carillon, sur lequel sont assis deux enfants - Osmond". Le dessin de cette pendule, réalisé par Osmond, a donc connu plusieurs versions. Notons celui conservé au Musée des Arts décoratifs de Paris, le mouvement signé de Berthoud, dont les muffles de lions ont été remplacés par deux anses et deux enfants ont été ajoutés sur la base (inv. GR 109).
UNE PENDULE SIGNÉE PAR ROBERT OSMOND (1711-1789)
Originaire de Normandie, Robert Osmond entre en apprentissage en 1735 chez le maître fondeur Louis Regnard à Paris. En 1746, il obtient sa maîtrise de fondeur-ciseleur. Dix ans plus tard, il devient juré et s'engage dans une plus grande protection des droits de créations des fondeurs. Dès 1753, il travaille en collaboration avec son neveu Jean-Baptiste Osmond. Ils réalisent des chenets, appliques, encriers et pendules qui connaissent un grand succès. Ces collaborations lui donnent accès à des commandes prestigieuses. Osmond réalise ainsi un cartel d’applique avec le concours de l’horloger du roi Jean-Antoine Lépine (1720−1814), livré en 1770 pour l’appartement du Dauphin à Versailles. Il réalise également des pendules destinées au financier Beaujon, au duc de La Vrillière, ou encore au duc de Belle-Isles.
LE MOUVEMENT SIGNÉ PAR FERDINAND BERTHOUD (1727-1807)
D'origine Suisse, Ferdinand Berthoud est l'un des horologers les plus importants de la seconde moitié du XVIIIe siècle et des premières années du XIXe siècle. Reçu maître horloger à Paris en 1753, il est nommé Horloger-mécanicien du roy et de la marine en 1764. Dès lors, il se consacre aux horloges de marine, montres et autres horloges utilisées sur les navires des flottes royales. À l'instar des meilleurs horlogers de son temps, Ferdinand Berthoud a su s'entourer d'artisans de talent pour la création de ses horloges, tels que Jean-Jacques Caffiéri, Jean-Joseph de Saint-Germain, Robert Osmond et Pierre Gouthière.
Nous connaissons des exemplaires comparables passés en vente ces dernières années. Notons une pendule au mouvement signé par Charles-Nicolas Dutertre (vente Christie's Londres, 9 février 2023, lot 108) ; une autre au mouvement signé par Claude-Charles-François Filon (vente Christie's Paris, 14 septembre 2021, lot 45) ; une pendule au mouvement signé Robert Robin (vente Christie's Paris, 27 juin 2007, lot 89).
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