TABLE DITE "À LA BOURGOGNE" D'ÉPOQUE LOUIS XV
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UNE COLLECTION PARTICULIÈRE EUROPÉENNE
TABLE DITE "À LA BOURGOGNE" D'ÉPOQUE LOUIS XV

PAR JEAN-FRANÇOIS OEBEN, VERS 1760

Details
TABLE DITE "À LA BOURGOGNE" D'ÉPOQUE LOUIS XV
PAR JEAN-FRANÇOIS OEBEN, VERS 1760
En placage d'amarante, satiné, bois de rose, bois de violette, filets de buis et d'ébène, et ornementation de bronze ciselé et doré en partie associée, la partie supérieure mécanique et amovible formant bibliothèque vitrée, ouvrant par un vantail vitré découvrant deux étagères et flanqué de chaque côté de quatre tablettes arrondies, la partie inférieure recouverte en partie d'un plateau de marbre de brèche d'Alep rapporté, la façade ornée de motifs de cubes légèrement cintrée ouvrant par un abattant, par trois tiroirs dont le dernier marqueté toutes faces formant table de lit munie d'une écritoire et de quatre pieds escamotables, les côtés à fond de cubes et ornés de poignées rocaille, le côté droit muni d'une manivelle, les montants à pans coupés ornés de chutes à enroulements reposant sur des pieds cambrés se terminant par des sabots ; transformations
Ouverte: H. 149 cm. (58 ¾ in.) ; L. 70 cm. (27 ½ in.) ; P. 51 cm. (20 in.)
Fermée: H. 100 cm (39 ¼ in.)
Provenance
Ancienne collection Francis Guérault (1874-1930) ;
Sa vente, Me Alphonse Bellier, Paris, le 22 mars 1935, lot 88, ill. pl. XVII et XVIII.
Literature
R. Stratmann-Döhler, Jean-François Oeben, Paris, 2002, p. 182, n°114.

A. Boutemy, "Jean-François Oeben méconnu", in Gazette des Beaux-Arts, Paris, n°63, avril 1964, p. 221, fig. 41 et 42.

Bibliographie comparative :
F. de Salverte, Les ébénistes du XVIIIe siècle, Paris, 1985, pp. 246-249 et pl. LX.
D. Alcouffe (dir.), Le mobilier du musée du Louvre, vol. 1, Dijon, 1993, pp. 184-185, fig. 56.
R. Stratmann-Döhler, Jean-François Oeben, Paris, 2002, pp. 86-87 et 152-168.
J. Durand, M. Bimbenet-Privat, F. Dassas (dir.), Décors, mobilier et objets d'art du musée du Louvre, de Louis XIV à Marie-Antoinette, Paris, 2014, pp. 388-389, n°156.
Further Details
A LOUIS XV ORMOLU-MOUNTED KINGWOOD, TULIPWOOD, SATIN WOOD, AMARANTH, EBONY AND MAPLEWOOD TABLE À LA BOURGOGNE, BY JEAN-FRANÇOIS OEBEN, CIRCA 1760

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Hippolyte de la Féronnière
Hippolyte de la Féronnière Head of European Furniture Department

Lot Essay

Iconique, intrigante et ingénieuse, cette table dite "à la Bourgogne" est une des créations emblématiques de Jean-François Oeben, ébéniste-menuisier du Roi Louis XV. Imaginée pour le duc de Bourgogne, aîné des petits-fils de Louis XV, elle illustre parfaitement l'inventivité et les recherches mécaniques des ébénistes au milieu du XVIIIe siècle. Elle marque le début d’une véritable vogue pour les meubles à transformations, objets d’admiration et de curiosité parmi les élites au temps des Lumières.

LA TABLE "À LA BOURGOGNE" : UNE CRÉATION DE JEAN-FRANÇOIS OEBEN POUR LE PRINCE
Le nom donné à cette table rend hommage à Louis-Joseph-Xavier de France (1751-1761), fils du Dauphin et de Marie-Joséphe de Saxe, frère ainé du futur Louis XVI. Le duc de Bourgogne, jeune prince à la santé fragile, se trouva dans l'incapacité de marcher suite à une chute de cheval. Jean-François Oeben, alors ébéniste du Roi, fut chargé de fournir à la famille royale plusieurs meubles à mécanismes. En 1760, il livra un fauteuil de malade mécanique : Un Fauteuil Mécanique et à ressorts […] se tournant sur un pivot. Pour servir à Monsieur le Duc de Bourgogne à Versailles 20 Juillet 1760. Ce siège roulant et tournant, dont la hauteur pouvait être réglée, était munie de tablettes pour la lecture et le repas. Il valut à Oeben une double récompense : le titre d'ébéniste mécanicien du Roi, ainsi que la commande du célèbre bureau à cylindre de Louis XV, terminé et livré après sa mort par son successeur Jean-Henri Riesener (1734-1806), aujourd'hui conservé au château de Versailles (inv. OA 5444).

Jean-François Oeben mourut le 21 janvier 1763. Du 27 janvier au 16 mai 1763, un inventaire après décès est dressé, faisant l'état de ses biens et marchandises, dans ses appartements et atelier à l'Arsenal (voir R. Stratmann-Döhler, op. cit., pp. 152-168). Parmi elles, on ne trouve pas moins de quatre exemplaires de tables à transformations. La quatorzième vacation de l'inventaire, qui a lieu le jeudi 10 février 1763, mentionne deux tables semblables à la nôtre :

52. Item, une table à la Bourgogne, de 26 pouces de long sur 35 pouces de haut et 19 pouces de large, dans laquelle est par derrière une bibliothèque montante garnie au devant d'un petit abattant, et au dessous deux tiroirs, et encore au dessous une petite table de lit et un marchepied en prie Dieu, le tout plaqué de bois de rose et amaranthe à fond gris en mosaïque, orné de deux fortes moulures de bronze uni au pourtour du dessus de la table, et bibliothèque montante, prisée 260 livres.

53. Item, une autre table à la Bourgogne, de même hauteur et largeur que celle-ci dessus décrite, plaquée aussi de bois de rose et d'amaranthe sans aucun bronze, prisée 120 livres.


Selon cet inventaire, ces deux tables à transformations se trouvaient dans le magasin ayant vue sur la Cour des Princes et non dans son atelier. Une des deux tables listées n'a pas été terminée et pourtant n'était plus en cours de fabrication, car entreposée dans le magasin. Ce détail intéressant permet d'avancer l'hypothèse suivante : destinées au duc de Bourgogne, elles n'ont jamais été terminées, ni livrées, suite au décès prématuré de leur probable destinataire, et ont été mises en réserve.

UN CORPUS RESTREINT
Nous ne connaissons pas deux exemplaires de table "à la Bourgogne" entièrement identiques. Néanmoins, des tables similaires à la nôtre sont aujourd'hui répertoriées. Une table "à la Bourgogne", qui a fait partie de la collection du compositeur Léon Reinach (1893-1944), puis de la collection Richard Peñard y Fernandez, est conservée au musée du Louvre (inv. OA 10001). Tout comme notre table "à la Bourgogne", celle du Louvre comprend une bibliothèque escamotable activable par une manivelle, un tiroir simulé découvrant une tablette écritoire et une petite table de lit avec des pieds se dépliant. Sur le modèle du Louvre, le tiroir du bas est estampillé par l'ébéniste. Notre table n'a pas de marche pied en prie-Dieu, mais possède un tiroir supplémentaire. Elles possèdent toutes deux le même nombre d'étagères dans la partie centrale de la bibliothèque et la nôtre présente davantage de tablettes dans les angles arrondies.

Une table de forme et de décor semblables, réalisée par Jean-François Oeben et son élève Jean-François Leleu (1729-1807), se trouve à la Luton Hoo Foundation. Elle a fait partie de la collection de l'industriel Julius Wernher (1850-1912) et se trouvait dans sa propriété de campagne à Lutton Hoo, dans le Bedfordshire, en Angleterre. Très proche du modèle conservé au Louvre, cette sa bibliothèque n'a pas de porte et le piétement est monté sur roulettes.

Notre table provient de la collection de Francis Guérault (1874-1930), conservateur du musée de Vitré et grand amateur d'objets d'art, de mobilier et de tapisseries. La vente de son importante collection s'est déroulée les 22 et 23 mars 1935, au 3 rue Roquepine, à Paris, sous le marteau de Maître Alphone Bellier. La table "à la Bourgogne" y figure au lot 88.

LE SUCCÈS DES MEUBLES À MÉCANISMES
Le terme "à la Bourgogne" s’appliqua par extension à des tables de travail dont le gradin comporte des tiroirs ou des casiers escamotables. Comme tous les meubles mécaniques, ces tables remportèrent immédiatement un grand succès. D’autres ébénistes, comme Roger Vandercruse dit Lacroix, Adrien Faizelot-Delorme, Gilles Joubert ou Jacques Dautriche ont fabriqué des meubles de ce genre. À Paris, le musée des arts décoratifs conserve un bureau à transformations réalisé à Paris vers 1750 (inv. 21119) et une table "à la Bourgogne" estampillée par R.V.L.C (maître en 1755) se trouve dans les collections du musée Nissim de Camondo (inv. CAM 345). Une autre table fut offerte au musée du Louvre en 1922 par la baronne Salomon de Rothschild (inv. OA 7625). Outre-Atlantique, le Metropolitan Museum of Art de New York conserve une charmante table mécanique estampillée par René Dubois (maître en 1755), provenant de l'ancienne collection de Jack et Belle Linsky (inv. 1982.60.60).

De plus, une table dite "à la Bourgogne", provenant de l'ancienne collection du Duc de Penthièvre et estampillée par Jean-Pierre Latz (1691-1754), a été vendue chez Christie's à New York, le 24 octobre 2012, lot 76. Une autre table mécanique, estampillée de Denis Genty (maître en 1754), a été vendue chez Christie's, à Paris, le 6 novembre 2014, lot 222.

JEAN-FRANÇOIS OEBEN, ÉBÉNISTE DU ROI
Fils d'un maître de poste catholique, Oeben naquit en Allemagne mais émigra à Paris dans les années 1740. En 1749, il épouse Françoise Marguerite Vandercruse, la sœur du célèbre ébéniste Roger Vandercruse, dit Lacroix (1728-1799). Il réside alors rue du Faubourg Saint-Antoine. Deux ans après, il entre dans l’atelier de Charles-Joseph Boulle (1688-1754), qui travaille et demeure aux galeries du Louvres. Parallèlement, il commence à travailler à son nom et va alors fournir des marchands comme Lazare Duvaux (1703-1758). Au décès de Charles-Joseph Boulle en 1754, Oeben est nommé ébéniste-menuisier du Roi aux Gobelins. Avec son frère Simon, ils partagent un atelier. Sa grande réputation lui attire de nombreuses commandes. En 1756, le roi offrit à Oeben de vastes locaux et un atelier à l'Arsenal, avec l'autorisation de construire une forge pour y couler ses propres ferrures. Oeben se spécialisa rapidement dans la fabrication de petits meubles polyvalents, finement ajustés et dotés de pièces mécaniques. On lui attribue également la réintroduction de la marqueterie florale naturaliste, tombée en désuétude. Il produisit des meubles pour les membres les plus en vue de l'aristocratie et bénéficia du mécénat de Madame de Pompadour, maîtresse de Louis XV. Comme nous l'avons vu précédemment, c'est en 1760 qu'il devint ébéniste-mécanicien du Roi après ses prouesses auprès de la famille royale.

Jean-François Oeben a contribué à l'introduction et au développement des mécanismes en ébénisterie. Cette tendance se poursuivra tout au long du XVIIIe siècle, au gré des inventions des ébénistes qui rivalisent d'ingéniosité dans la création de leur meuble. C'est le cas de David Roentgen (1743-1807) qui poussa cet art à son paroxysme, en livrant en 1779 au roi Frédéric-Guillaume II de Prusse, un extravagant bureau doté de nombreux secrets et mécanismes musicaux (inv. O-1962,24, Kunstgewerbemuseum, Berlin).


Iconic, intriguing, and ingenious, this table known as "à la Bourgogne" is one of the emblematic creations of Jean-François Oeben, cabinetmaker-joiner to King Louis XV. Designed for the duc de Bourgogne, the eldest of Louis XV's grandsons, it perfectly illustrates the inventiveness and mechanical research of cabinetmakers in the mid-18th century. It marks the beginning of a veritable vogue for transformable furniture, objects of admiration and curiosity among the elite during the Age of Enlightenment.

THE "À LA BOURGOGNE" TABLE: A CREATION BY JEAN-FRANÇOIS OEBEN FOR THE PRINCE
The name given to this table pays homage to Louis-Joseph-Xavier of France (1751-1761), son of the Dauphin and Marie-Joséphe of Saxony, elder brother of the future Louis XVI. The duc de Bourgogne, a young prince in fragile health, found himself unable to walk after falling from a horse. Jean-François Oeben, then cabinetmaker to the King, was commissioned to supply the royal family with several mechanical pieces of furniture. In 1760, he delivered a mechanical sick chair: Un Fauteuil Mécanique et à ressorts […] se tournant sur un pivot. Pour servir à Monsieur le Duc de Bourgogne à Versailles 20 Juillet 1760. This rolling and rotating seat, whose height could be adjusted, was equipped with shelves for reading and dining. This earned Oeben a double reward: the title of ébéniste mécanicien du Roi, as well as the order for the famous cylinder desk of Louis XV, completed and delivered after his death by his successor Jean-Henri Riesener (1734-1806), today preserved at the Palace of Versailles (inv. OA 5444).

Jean-François Oeben died on 21 January 1763. From 27 January to 16 May 1763, a post-mortem inventory was drawn up, listing his possessions and goods in his apartments and workshop at the Arsenal (see R. Stratmann-Döhler, op. cit., pp. 152-168). Among them, there are no fewer than four examples of transformation tables. The fourteenth inventory session, which took place on Thursday, February 10, 1763, mentions two tables similar to ours:

52. Item, une table à la Bourgogne, de 26 pouces de long sur 35 pouces de haut et 19 pouces de large, dans laquelle est par derrière une bibliothèque montante garnie au devant d'un petit abattant, et au dessous deux tiroirs, et encore au dessous une petite table de lit et un marchepied en prie Dieu, le tout plaqué de bois de rose et amaranthe à fond gris en mosaïque, orné de deux fortes moulures de bronze uni au pourtour du dessus de la table, et bibliothèque montante, prisée 260 livres.

53. Item, une autre table à la Bourgogne, de même hauteur et largeur que celle-ci dessus décrite, plaquée aussi de bois de rose et d'amaranthe sans aucun bronze, prisée 120 livres.


According to this inventory, these two transforming tables were located in the store overlooking the Cour des Princes and not in his workshop. One of the two tables listed was not finished and yet was no longer in production, as it was stored in the store. This interesting detail allows us to put forward the following hypothesis: intended for the duc de Bourgogne, they were never finished, nor delivered, following the premature death of their probable recipient, and were put in reserve.

A LIMITED CORPUS
We do not know of two entirely identical examples of a “à la Bourgogne” table. However, tables similar to ours are now listed. A " à la Bourgogne " table, which was part of the collection of the composer Léon Reinach (1893-1944), and later of the Richard Peñard y Fernandez collection, is held at the Louvre Museum (inv. OA 10001). Like our "à la Bourgogne" table, the one in the Louvre includes a retractable bookcase activated by a crank, a simulated drawer revealing a writing tablet, and a small bedside table with folding legs. The bottom drawer of the Louvre model is stamped by the cabinetmaker. Our table does not have a prie-Dieu step, but does have an additional drawer. They both have the same number of shelves in the central part of the bookcase, and ours has more shelves in the rounded corners.

A table of similar shape and decoration, made by Jean-François Oeben and his student Jean-François Leleu (1729-1807), is housed at the Luton Hoo Foundation. It was part of the collection of the industrialist Julius Wernher (1850-1912) and was located at his country estate in Lutton Hoo, Bedfordshire, England. Very similar to the model in the Louvre, this bookcase has no doors and the base is mounted on casters.

Our table comes from the collection of Francis Guérault (1874-1930), curator of the Vitré Museum and a great lover of works of art, furniture, and tapestries. The sale of his extensive collection took place on March 22 and 23, 1935, at 3 rue Roquepine, Paris, under the hammer of Maître Alphone Bellier. The "à la Bourgogne" table is listed as lot 88.

THE SUCCESS OF MECHANICAL FURNITURE
The term "à la Bourgogne" was later applied to work tables with drawers or retractable compartments on the top. Like all mechanical furniture, these tables were an immediate success. Other cabinetmakers, such as Roger Vandercruse, known as Lacroix, Adrien Faizelot-Delorme, Gilles Joubert, and Jacques Dautriche, also created furniture of this type. In Paris, the Musée des Arts Décoratifs houses a bureau à transformations made in Paris around 1750 (inv. 21119), and a "à la Bourgogne" table stamped by R.V.L.C (master in 1755) is in the collections of the Musée Nissim de Camondo (inv. CAM 345). Another table was donated to the Louvre in 1922 by Baroness Salomon de Rothschild (inv. OA 7625). Across the Atlantic, the Metropolitan Museum of Art in New York holds a charming mechanical table stamped by René Dubois (master in 1755), from the former collection of Jack and Belle Linsky (inv. 1982.60.60).

In addition, a table called "à la Bourgogne", from the former collection of the Duke of Penthièvre and stamped by Jean-Pierre Latz (1691-1754), was sold at Christie's in New York on October 24, 2012, lot 76. Another mechanical table, stamped by Denis Genty (master in 1754), was sold at Christie's in Paris on November 6, 2014, lot 222.

JEAN-FRANÇOIS OEBEN, CABINETMAKER TO THE KING
The son of a Catholic postmaster, Oeben was born in Germany but emigrated to Paris in the 1740s. In 1749, he married Françoise Marguerite Vandercruse, sister of the famous cabinetmaker Roger Vandercruse, known as Lacroix (1728-1799). He then lived on the rue du Faubourg Saint-Antoine. Two years later, he joined the studio of Charles-Joseph Boulle (1688-1754), who worked and lived in the Galeries du Louvre. At the same time, he began working under his own name and supplied dealers such as Lazare Duvaux (1703-1758). Upon Charles-Joseph Boulle's death in 1754, Oeben was appointed ébéniste-mécanitien du Roi at the Gobelins. They shared a studio with his brother Simon. His great reputation led to numerous commissions. In 1756, the king offered Oeben extensive premises and a workshop at the Arsenal, with permission to build a forge to cast his own ironwork. Oeben quickly specialized in the manufacture of small, versatile, finely fitted pieces of furniture with mechanical parts.

He is also credited with the reintroduction of naturalistic floral marquetry, which had fallen into disuse. He produced furniture for the most prominent members of the aristocracy and benefited from the patronage of Madame de Pompadour, mistress of Louis XV. As we saw previously, in 1760 he became cabinetmaker-mechanic to the King after his prowess with the royal family.

Jean-François Oeben contributed to the introduction and development of mechanisms in cabinetmaking. This trend continued throughout the 18th century, driven by the inventions of cabinetmakers who vied with each other in ingenuity to create their furniture. This is the case of David Roentgen (1743-1807) who pushed this art to its paroxysm, by delivering in 1779 to King Frederick William II of Prussia, an extravagant desk equipped with numerous secrets and musical mechanisms (inv. O-1962,24, Kunstgewerbemuseum, Berlin).

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