CHAISE ROYALE D'ÉPOQUE LOUIS XVI
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PROVENANT DES COLLECTIONS DE LA FAMILLE COSSÉ-BRISSAC
CHAISE ROYALE D'ÉPOQUE LOUIS XVI

ESTAMPILLE DE GEORGES JACOB, LIVRÉE POUR LA REINE MARIE-ANTOINETTE À FONTAINEBLEAU, VERS 1785

Details
CHAISE ROYALE D'ÉPOQUE LOUIS XVI
ESTAMPILLE DE GEORGES JACOB, LIVRÉE POUR LA REINE MARIE-ANTOINETTE À FONTAINEBLEAU, VERS 1785
En bois mouluré, sculpté et doré, le dossier en anse de panier à décor d'une frise de perles et de rais-de-coeur, les montants à cannelures rudentées sommées de fleurons, l'assise à décor de rais-de-coeurs reposant sur des pieds fuselés cannelés et rudentés, estampillée 'G.IACOB' sur la traverse arrière, une étiquette à l'encre avec l'inscription lacunaire "... la Reine / ... tainebleau", couverture de soie moirée or et passementeries
H. 91 cm. (35 ¾ in.) ; L. 53 cm. (20 ¾ in.) ; P. 54 cm. (21 ¼ in.)

Georges Jacob, reçu maître en 1765.
Provenance
Livrée pour Marie-Antoinette à Fontainebleau, vers 1785 ;
Collection Marie-Pierre de Cossé-Brissac (1925-2024), Paris.
Further details
A ROYAL LOUIS XVI GILTWOOD CHAIR, STAMPED BY GEORGES JACOB, DELIVERED FOR THE QUEEN MARIE ANTOINETTE AT FONTAINEBLEAU, CIRCA 1785

Brought to you by

Hippolyte de la Féronnière
Hippolyte de la Féronnière Head of European Furniture Department

Lot Essay

Réalisée par le menuisier Georges Jacob vers 1785, cette chaise fut livrée pour les appartements de la reine Marie-Antoinette au château de Fontainebleau. Ce château, qui a vu se succéder de nombreux monarques, fut réaménagé sous Louis XVI, afin d'y accueillir la famille royale et sa cour. C'est une étiquette de livraison, placée sous l'assise, qui nous renseigne sur la provenance royale de cette chaise.

MARIE-ANTOINETTE À FONTAINEBLEAU
À son arrivée en 1770, Marie-Antoinette put découvrir son appartement dont les décors étaient aussi solennels que démodés, datant du règne d'Anne d'Autriche pour une grande partie et du milieu du XVIIIe siècle pour les plus récents. Louis XVI décida de faire agrandir ses appartements, ainsi que l’aménagement d’espaces d’intimité et de commodités dans le goût de l’époque. Pour ce, on doubla, au nord, l’aile de la galerie François Ier et l’on aménagea pour le roi un appartement intérieur de sept pièces où furent agencés sa bibliothèque, sa chambre des bains, son cabinet de toilette et son cabinet à poudre. Néanmoins, l'épouse de Louis XVI attendit longtemps que des travaux soient réalisés à son intention à Fontainebleau. La seule concession accordée par la Direction des bâtiments du roi fut, en 1777, la décoration d'un cabinet en entresol dans le style dit « turc », qui fut dirigé par l'architecte Richard Mique et réalisé par les frères Rousseau. À l'automne 1777, la souveraine vint fêter ses 22 ans à Fontainebleau et profita de ces premiers aménagements réalisés à son égard.

Bien que les rénovations de Fontainebleau coururent jusque dans les années 1786 et 1787, le dernier voyage du couple royal eut lieu du 9 octobre au 16 novembre 1786. Il offrit aux souverains l’occasion de découvrir les nouveaux aménagements qu’ils avaient ordonnés à l’automne précédent. Deux pièces des appartements de la reine furent entièrement modernisées : le grand cabinet, aussi appelé "salon de jeux" et le cabinet de retraite, aussi appelé "boudoir d'argent". Louis XVI et Marie-Antoinette ne revinrent jamais à Fontainebleau. La reine ne put contempler les derniers meubles réalisés pour elle, notamment le somptueux lit d’apparat qui fut livré pour sa chambre en 1787 (inv. F 1041 C, château de Fontainebleau).

Suite à la Révolution française, une grande partie du mobilier royal fut dispersé. Le 5 juin 1794 (17 prairial an II), la Commission temporaire des arts à Fontainebleau dressa la liste des meubles considérés comme remarquables et dignes d'être conservés à Paris. Le 14 janvier 1796 (23 nivôse an IV), les meubles épargnés par les ventes révolutionnaires sont transférés au Garde-Meuble parisien.

UNE CHAISE ROYALE
Notre chaise se distingue par une forme élégante et une sculpture raffinée. Elle porte une étiquette inscrite "... la Reine / ... tainebleau", indiquant à la fois son destinataire et sa destination. Malheureusement, l'état de l'étiquette ne nous permet pas de situer précisément la chaise dans les appartements de Marie-Antoinette. En 1787, les appartements de la reine sont composés de la manière suivante : la salle des gardes, une première antichambre, une seconde antichambre, la chambre, le grand cabinet, le boudoir d'argent et l'escalier donnant sur la cour Ovale. L'inventaire incomplet du mobilier établi le 17 novembre 1787 ne précise pas la présence de chaises dans ses appartements. De plus, la disparition des archives du garde-meuble privé de Marie-Antoinette empêche d’identifier avec précision le mobilier qui lui a été livré au château de Fontainebleau.

GEORGES JACOB AU SERVICE DE LA REINE
Georges Jacob (1739-1814) est sans conteste un des plus célèbres menuisiers en siège du XVIIIe siècle en France. Apprenti menuisier chez Jean-Baptiste Lerouge (maître en 1757), puis compagnon auprès de Louis Delanois (1731-1792, maître en 1761), il obtient sa maîtrise le 4 mars 1765. Bien qu'il ait peu travaillé avec le Garde-Meuble de la couronne, qui lui préférait Jean-Baptiste Claude Sené (1748-1803), la famille royale figure au premier rang de sa riche clientèle. Il fournit, par exemple, le Comte d'Artois, le Comte de Provence et la reine Marie-Antoinette. Pour cette dernière, il réalisa des sièges d'une grande inventivité, travaillant en collaboration avec d'autres artisans, tels que le sculpteur sur bois Jean-Baptiste Rode ou le doreur Ramier. À Fontainebleau, il participa notamment à la conception du mobilier du boudoir d'argent de Marie-Antoinette, aux côtés de l'ébéniste Jean-Henri Riesener (1734-1806).

LA COLLECTION MARIE-PIERRE DE COSSÉ-BRISSAC
Cette chaise provient de la collection de Marie-Pierre de Cossé-Brissac (1925-2024), agrégée de philosophie et écrivaine. Elle pourrait avoir fait partie des biens hérités de son grand-père, Eugène Schneider (1868-1942). Fondée en 1836 par les frères Adolphe et Eugène Schneider au Creusot, la compagnie Schneider se spécialise tout d’abord dans les activités minières et sidérurgiques avant de se diversifier, devenant un groupe international. L’hôtel particulier parisien dit hôtel de La Ferronnays, acheté en 1900 par Eugène II Schneider au 34 cours-Albert Ier, a été construit au milieu du XIXe siècle. L’architecte Ernest Sanson réalise pour la famille des transformations encore visibles dans ce lieu qui accueille l’ambassade du Brésil depuis 1971. Outre la Verrerie au Creusot, la famille reçoit également au château d’Apremont racheté à la famille de l’épouse d’Eugène, Antoinette de Rafélis de Saint-Sauveur. Leur fille Marie-Zélie dite May (1902-1999), qui épouse Pierre de Cossé, 12e duc de Brissac (1900-1993), hérite d’une partie des collections familiales. Le couple réside à Paris mais également dans leur château de La Celle-les-Bordes dans les Yvelines, reçu de la duchesse d’Uzès, grand-mère de Pierre de Cossé-Brissac, dont la décoration a été immortalisée par les aquarelles d’Alexandre Serebriakoff.


Crafted by carpenter Georges Jacob around 1785, this chair was delivered to Queen Marie-Antoinette's apartments at the Château de Fontainebleau. This château, which has seen many monarchs succeed each other, was redesigned under Louis XVI to accommodate the royal family and their court. A delivery label, placed under the seat, informs us of the royal provenance of this chair.

MARIE-ANTOINETTE AT FONTAINEBLEAU
Upon her arrival in 1770, Marie-Antoinette discovered her apartment, whose decor was as solemn as it was old-fashioned, dating largely from the reign of Anne of Austria and the most recent from the mid-18th century. Louis XVI decided to expand her apartments, as well as to create spaces for privacy and convenience in keeping with the taste of the time. To this end, the wing of the François I gallery was doubled to the north and a seven-room interior apartment was created for the king, which housed his library, his bathroom, his dressing room, and his powder room. Nevertheless, Louis XVI's wife waited a long time for work to be carried out for her at Fontainebleau. The only concession granted by the Direction des bâtiments du roi was, in 1777, the decoration of a cabinet in the so-called "Turkish" style, which was directed by the architect Richard Mique and decorated by the Rousseau brothers. In the autumn of 1777, the sovereign came to celebrate her 22nd birthday at Fontainebleau and took advantage of these first improvements made for her.

Although the renovations at Fontainebleau continued into 1786 and 1787, the royal couple's last visit took place from October 9 to November 16, 1786. It gave the sovereigns the opportunity to discover the new arrangements they had ordered the previous autumn. Two rooms in the Queen's apartments were completely modernized: the grand cabinet, also called the "games room," and the retirement room, also called the "silver boudoir." Louis XVI and Marie-Antoinette never returned to Fontainebleau. The Queen was unable to admire the last pieces of furniture made for her, including the sumptuous state bed that was delivered for her bedroom in 1787 (inv. F 1041 C, Château de Fontainebleau).

Following the French Revolution, much of the royal furniture was dispersed. On June 5, 1794 (17 Prairial, Year II), the Temporary Commission des Arts à Fontainebleau drew up a list of furniture considered remarkable and worthy of preservation in Paris. On January 14, 1796 (23 Nivôse, Year IV), the furniture saved from the revolutionary sales was transferred to the Paris Furniture Repository.

A ROYAL CHAIR
Our chair is distinguished by its elegant shape and refined carving. It bears a label inscribed "... la Reine / ... tainebleau", indicating both its recipient and its destination. Unfortunately, the condition of the label does not allow us to precisely locate the chair in Marie-Antoinette's apartments. In 1787, the Queen's apartments were composed as follows: the guard room, a first antechamber, a second antechamber, the bedroom, the grand cabinet, the silver boudoir and the staircase leading to the Oval Courtyard. The incomplete inventory of the furniture drawn up on November 17, 1787 does not specify the presence of chairs in her apartments. In addition, the disappearance of the archives of Marie-Antoinette's private furniture repository prevents us from precisely identifying the furniture delivered to her at the Château de Fontainebleau.

GEORGES JACOB IN THE SERVICE OF THE QUEEN
Georges Jacob (1739-1814) is undoubtedly one of the most famous chair carpenters of 18th-century France. Apprenticed as a carpenter to Jean-Baptiste Lerouge (maître in 1757), then compagnon to Louis Delanois (1731-1792, maître in 1761), he became maître menuisier on March 4, 1765. Although he worked little with the Garde-Meuble de la Couronne, which preferred Jean-Baptiste Claude Sené (1748-1803), the royal family figured prominently among his wealthy clients. He supplied, for example, the Comte d’Artois, the Comte de Provence, and Queen Marie-Antoinette. For the latter, he created highly inventive chairs, working in collaboration with other artisans, such as the woodcarver Jean-Baptiste Rode and the gilder Ramier. At Fontainebleau, he notably participated in the design of the furniture for Marie-Antoinette's silver boudoir, alongside the cabinetmaker Jean-Henri Riesener (1734-1806).

THE COLLECTION OF MARIE-PIERRE DE COSSÉ-BRISSAC
The chair comes from the collection of Marie-Pierre de Cossé-Brissac (1925–2024), a philosopher and writer. It may have been among the possessions she inherited from her grandfather, Eugène Schneider (1868–1942). Founded in 1836 by brothers Adolphe and Eugène Schneider in Le Creusot, the Schneider company initially specialized in mining and steel production before expanding into an international industrial group. The Parisian townhouse known as the Hôtel de La Ferronnays, purchased in 1900 by Eugène II Schneider (1868–1942) at 34 Cours Albert Ier, was built in the mid-19th century. The building, now home to the Brazilian Embassy, was later renovated by the architect Ernest Sanson. In addition to the Château de la Verrerie in Le Creusot, the family also owned the Château d’Apremont, inherited from the family of Eugène’s wife, Antoinette de Rafélis de Saint-Sauveur.
Their daughter Marie-Zélie, known as May (1902–1999), who married Pierre de Cossé, 12th Duke of Brissac (1900–1993), inherited part of the family collections. The couple lived in Paris and also at their château in La Celle-les-Bordes in the Yvelines, inherited from the Duchess of Uzès, Pierre de Cossé-Brissac’s grandmother. The château’s interior decoration was immortalized in watercolors by Alexandre Serebriakoff.

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