Lot Essay
UNE MARQUE ROYALE MYSTÉRIEUSE
S'il est incontestable que les meubles marqués des deux 'G' affrontés et couronnés proviennent des collections de la couronne, la signification de cette empreinte au feu est longtemps restée floue et incertaine. Si les marques aux initiales des résidences royales tels que 'F' pour Fontainebleau, 'CP' pour Compiègne, 'SC' pour Saint-Cloud, ou encore 'BV' pour Bellevue semblent évidentes, nos deux présentes lettres ne se rattachent en revanche pas aisément à l'une des maisons. Un temps vue comme une marque de Compiègne, Pierre Verlet avança ensuite l'hypothèse d'une marque du palais des Tuileries utilisée entre 1784 et 1790 ou 1792. Cependant, Renaud Serrette soulève de la thèse précitée certaines incohérences et avance, dans une récente étude publiée sur le sujet (op.cit.), une nouvelle hypothèse. Cette dernière très documentée paraît solide. Ainsi, les deux 'G' couronnés fixés au feu sur notre console serait une marque du Garde Meuble de la Couronne apposée soit, car la console fut livrée directement par l'artisan place Louis XV, soit car elle est passée au Garde Meuble entre deux localisations.
L'OEUVRE INDÉNIABLE D'UN GRAND ÉBÉNISTE
Outre la prestigieuse empreinte apposée, l'élégance du dessin, la qualité des matériaux utilisés et les subtils détails des finitions suffisent à affirmer que cette console fut réalisée par un grand nom de l'ébénisterie. Livrée pour la couronne, cette console est probablement l'oeuvre d'un ébéniste du roi ou de la reine, de l'un de leurs sous-traitants ou d'ébénistes qui travaillent pour certains marchands-merciers qui jouent les intermédiaires avec la couronne. Ainsi, il pourrait s'agir de Guillaume Beneman, ébéniste de la couronne qui prend la suite de Riesener de 1785 à 1792. L'acajou flammé en larges panneaux, le profil robuste et architecturé du meuble, les montants fuselés cannelés de laiton, les pieds toupies à bague correspondent aux meubles de l'ébéniste. La paire d'encoignures livrées pour Compiègne peut être rapprochée de nôtre console (op.cit. Kjellberg, p. 61). Bien que Martin Carlin n'est jamais reçu le titre, il livra de nombreux meubles à la couronne par l'intermédiaire de Dominique Daguerre et nous pouvons rapprocher notre console de la commode à étagères d'angles de l'ébéniste conservée au musée du Louvre (inv. OA 10481). Elles ont en commun la singulière sinuosité des côtés des meubles. Enfin, Adam Weisweiler qui, comme le précédent livra à la couronne des meubles à la demande de Daguerre, pourrait aussi être l'auteur de notre console, ouvrage aux montants fuselés à cannelures de laiton, muni d'une tablette d'entretoise basse, épaisse et à table et des pieds toupie à bague, éléments récurrents dans ses réalisations qui pourraient nous faire pencher vers une attribution à cet ébéniste.
S'il est incontestable que les meubles marqués des deux 'G' affrontés et couronnés proviennent des collections de la couronne, la signification de cette empreinte au feu est longtemps restée floue et incertaine. Si les marques aux initiales des résidences royales tels que 'F' pour Fontainebleau, 'CP' pour Compiègne, 'SC' pour Saint-Cloud, ou encore 'BV' pour Bellevue semblent évidentes, nos deux présentes lettres ne se rattachent en revanche pas aisément à l'une des maisons. Un temps vue comme une marque de Compiègne, Pierre Verlet avança ensuite l'hypothèse d'une marque du palais des Tuileries utilisée entre 1784 et 1790 ou 1792. Cependant, Renaud Serrette soulève de la thèse précitée certaines incohérences et avance, dans une récente étude publiée sur le sujet (op.cit.), une nouvelle hypothèse. Cette dernière très documentée paraît solide. Ainsi, les deux 'G' couronnés fixés au feu sur notre console serait une marque du Garde Meuble de la Couronne apposée soit, car la console fut livrée directement par l'artisan place Louis XV, soit car elle est passée au Garde Meuble entre deux localisations.
L'OEUVRE INDÉNIABLE D'UN GRAND ÉBÉNISTE
Outre la prestigieuse empreinte apposée, l'élégance du dessin, la qualité des matériaux utilisés et les subtils détails des finitions suffisent à affirmer que cette console fut réalisée par un grand nom de l'ébénisterie. Livrée pour la couronne, cette console est probablement l'oeuvre d'un ébéniste du roi ou de la reine, de l'un de leurs sous-traitants ou d'ébénistes qui travaillent pour certains marchands-merciers qui jouent les intermédiaires avec la couronne. Ainsi, il pourrait s'agir de Guillaume Beneman, ébéniste de la couronne qui prend la suite de Riesener de 1785 à 1792. L'acajou flammé en larges panneaux, le profil robuste et architecturé du meuble, les montants fuselés cannelés de laiton, les pieds toupies à bague correspondent aux meubles de l'ébéniste. La paire d'encoignures livrées pour Compiègne peut être rapprochée de nôtre console (op.cit. Kjellberg, p. 61). Bien que Martin Carlin n'est jamais reçu le titre, il livra de nombreux meubles à la couronne par l'intermédiaire de Dominique Daguerre et nous pouvons rapprocher notre console de la commode à étagères d'angles de l'ébéniste conservée au musée du Louvre (inv. OA 10481). Elles ont en commun la singulière sinuosité des côtés des meubles. Enfin, Adam Weisweiler qui, comme le précédent livra à la couronne des meubles à la demande de Daguerre, pourrait aussi être l'auteur de notre console, ouvrage aux montants fuselés à cannelures de laiton, muni d'une tablette d'entretoise basse, épaisse et à table et des pieds toupie à bague, éléments récurrents dans ses réalisations qui pourraient nous faire pencher vers une attribution à cet ébéniste.