Lot Essay
Attendant leur tour, des villageois patientent dans un bureau où les liasses de documents trahissent la lourdeur administrative du lieu. Ceux-ci viennent s’acquitter de la dîme, contribution versée à l’institution civile ou religieuse en nature – sous la forme d’un panier d’œufs frais, de raisins ou d’une volaille dans le cas ci-présent – ou en espèces.
Ce tableau, inédit, est emblématique de l’œuvre de Pieter Brueghel le Jeune (1564-1636) qui s’affranchit dans cette composition de l’héritage visuel de son père, Pieter Bruegel l’Ancien (vers 1525⁄1530-1569) et de ses contemporains peignant dans son sillage, tels que Marten van Cleve (1527-1581). Le Paiement de la dîme diffère en effet notoirement du registre breughélien habituel dont les visages ronds et benêts sont si caractéristiques. La genèse de cette œuvre a fait l’objet de nombreuses discussions : une théorie avance que le prototype perdu pourrait être français. En effet, la présence d’un almanach sur le mur de droite sur lequel les mois de l'année sont repris en français indiquerait que la scène se déroule dans le Royaume de France, hypothèse soutenue par les coupes et les costumes des personnages qui ne rappellent en rien la mode dans les anciens Pays-Bas. Selon Klaus Ertz, spécialiste de l’artiste, le prototype original pourrait être une peinture perdue du peintre français Nicolas Baullery (1560-1630), actif à Paris (K. Ertz, Pieter Brueghel der Jüngere (1564-1637⁄38). Die Gemälde mit Kritischem Oeuvrekatalog, Lingen, 1988⁄2000, I, p. 496).
Cette composition peut être divisée en deux sous-catégories qui s’appuient chacune sur le type de revêtement mural – de paille ou de tissu – représenté sous la fenêtre à croisée. Notre tableau appartient à la seconde catégorie : une pièce textile est tendue à ce même emplacement. Il convient de préciser que les tableaux de la première catégorie figurent l’homme debout à l’extrême gauche de la composition avec une chemise gris bleu, alors que celui-ci porte une chemise rouge dans les œuvres appartenant à la seconde catégorie. En se basant sur les versions datées des tableaux répartis entre ces deux catégories, on constate que ceux appartenant au premier groupe ne présentent aucune date ultérieure à 1617 alors que ceux de la seconde catégorie portent majoritairement des dates comprises entre 1618 et 1626. On pourrait donc émettre l’hypothèse que Brueghel a décidé, pour une raison qui nous est inconnue, de modifier sa composition et son choix de coloris vers 1618.
Si notre tableau n’est pas précisément daté, il n’en est pas moins signé. L’apposition de la signature ‘P. BREVGHEL’ corrobore la théorie susmentionnée car indique que notre Paiement de la dîme fut peint après 1616, année suite à laquelle Brueghel cesse de signer ‘P. BRVEGHEL’ et opte pour la formulation que l’on peut lire sur le présent tableau (voir K. Ertz, 1988⁄2000, op. cit., p. 19).
Ce tableau, inédit, est emblématique de l’œuvre de Pieter Brueghel le Jeune (1564-1636) qui s’affranchit dans cette composition de l’héritage visuel de son père, Pieter Bruegel l’Ancien (vers 1525⁄1530-1569) et de ses contemporains peignant dans son sillage, tels que Marten van Cleve (1527-1581). Le Paiement de la dîme diffère en effet notoirement du registre breughélien habituel dont les visages ronds et benêts sont si caractéristiques. La genèse de cette œuvre a fait l’objet de nombreuses discussions : une théorie avance que le prototype perdu pourrait être français. En effet, la présence d’un almanach sur le mur de droite sur lequel les mois de l'année sont repris en français indiquerait que la scène se déroule dans le Royaume de France, hypothèse soutenue par les coupes et les costumes des personnages qui ne rappellent en rien la mode dans les anciens Pays-Bas. Selon Klaus Ertz, spécialiste de l’artiste, le prototype original pourrait être une peinture perdue du peintre français Nicolas Baullery (1560-1630), actif à Paris (K. Ertz, Pieter Brueghel der Jüngere (1564-1637⁄38). Die Gemälde mit Kritischem Oeuvrekatalog, Lingen, 1988⁄2000, I, p. 496).
Cette composition peut être divisée en deux sous-catégories qui s’appuient chacune sur le type de revêtement mural – de paille ou de tissu – représenté sous la fenêtre à croisée. Notre tableau appartient à la seconde catégorie : une pièce textile est tendue à ce même emplacement. Il convient de préciser que les tableaux de la première catégorie figurent l’homme debout à l’extrême gauche de la composition avec une chemise gris bleu, alors que celui-ci porte une chemise rouge dans les œuvres appartenant à la seconde catégorie. En se basant sur les versions datées des tableaux répartis entre ces deux catégories, on constate que ceux appartenant au premier groupe ne présentent aucune date ultérieure à 1617 alors que ceux de la seconde catégorie portent majoritairement des dates comprises entre 1618 et 1626. On pourrait donc émettre l’hypothèse que Brueghel a décidé, pour une raison qui nous est inconnue, de modifier sa composition et son choix de coloris vers 1618.
Si notre tableau n’est pas précisément daté, il n’en est pas moins signé. L’apposition de la signature ‘P. BREVGHEL’ corrobore la théorie susmentionnée car indique que notre Paiement de la dîme fut peint après 1616, année suite à laquelle Brueghel cesse de signer ‘P. BRVEGHEL’ et opte pour la formulation que l’on peut lire sur le présent tableau (voir K. Ertz, 1988⁄2000, op. cit., p. 19).