Lot Essay
Les sculptures tshokwé, en particulier celles de Chibinda Ilunga Katele, revêtent une grande valeur culturelle et artistique. Elles représentent à la fois le roi-chasseur mythique et historique ainsi que le héros du peuple tshokwé. Dans son ouvrage de référence La sculpture tshokwe (1982), Marie-Louise Bastin a classé ces sculptures en deux séries distinctes : l’une du milieu du XIXe siècle et l’autre datant des années 1880, offrant ainsi un cadre historique pour leur évolution stylistique au fil du temps.
La première série, composée de huit figures, est considérée comme la représentation « canonique » de Chibinda Ilunga Katele. En revanche, la deuxième série comprend onze figures, dont l'une est la pièce que nous présentons, provenant de la collection Hilde et Dieter Scharf. Ces figures plus récentes marquent une transition dans le style et l'exécution, tout en restant fidèles à la représentation mythique de Chibinda.
L’interprétation de Bastin suggère que bien que ces figures de la deuxième série puissent représenter Chibinda Ilunga, toutes ne dépeignent pas directement le chef historique lui-même. Certaines incarnent le concept du héros et de l'ancêtre, sans pour autant faire référence au statut royal associé à Ilunga Katele, le fondateur de la royauté Lunda.
Cette sculpture est classée comme la cinquième dans la série de Bastin et fait partie d’un sous-ensemble de sept sculptures reconnues comme « synoptiques ». L’origine géographique précise de ce groupe, indiquée par le lieu d’acquisition de l’une d’elles près des collines de Muzamba, à l’est de Bihe, offre un aperçu des ateliers ou régions spécifiques où ce style a été développé. Cette connexion géographique permet de retracer les mouvements et les variations régionales de l’art tshokwé.
La classification détaillée de Bastin et le contexte historique ajouté renforcent la signification et l’unicité de la sculpture présentée.
The Chokwe figures, specifically those of Chibinda Ilunga Katele, hold significant cultural and artistic value. They represent both the mythical and historical hunter-king and hero of the Chokwe people. In her reference work La sculpture tshokwe (1982), Marie-Louise Bastin classified these figures into two distinct series - one from the mid-nineteenth century and the other dating to the 1880s - offering thus an art historical frame for their stylistic development over time.
The first series, consisting of eight figures, is viewed as the “canonical” representation of Chibinda Ilunga Katele. In contrast, the second series includes eleven figures, one of which is our present piece from the Hilde and Dieter Scharf collection. These later figures, mark a transition in style and execution while still adhering to the mythical representation of Chibinda.
Bastin’s interpretation suggests that while these second-series figures may represent Chibinda Ilunga, not all directly depict the historical chief himself. Some embody the concept of the hero and ancestor but without reference to the royal status linked with Ilunga Katele, the founder of the Lunda kingship.
This figure is classified as the fifth in Bastin's series, and part of a subset of seven recognized as “synoptic”. The precise geographic origin of this group, indicated by the place of acquisition of one of them near the Muzamba Hills east of Bihe, provides insight into the specific workshops or regions where this style was developed. This geographical connection helps to trace the movement and regional variations in Chokwe art. Bastin’s detailed classification and added historical context enhance the significance and uniqueness of our present sculpture.
La première série, composée de huit figures, est considérée comme la représentation « canonique » de Chibinda Ilunga Katele. En revanche, la deuxième série comprend onze figures, dont l'une est la pièce que nous présentons, provenant de la collection Hilde et Dieter Scharf. Ces figures plus récentes marquent une transition dans le style et l'exécution, tout en restant fidèles à la représentation mythique de Chibinda.
L’interprétation de Bastin suggère que bien que ces figures de la deuxième série puissent représenter Chibinda Ilunga, toutes ne dépeignent pas directement le chef historique lui-même. Certaines incarnent le concept du héros et de l'ancêtre, sans pour autant faire référence au statut royal associé à Ilunga Katele, le fondateur de la royauté Lunda.
Cette sculpture est classée comme la cinquième dans la série de Bastin et fait partie d’un sous-ensemble de sept sculptures reconnues comme « synoptiques ». L’origine géographique précise de ce groupe, indiquée par le lieu d’acquisition de l’une d’elles près des collines de Muzamba, à l’est de Bihe, offre un aperçu des ateliers ou régions spécifiques où ce style a été développé. Cette connexion géographique permet de retracer les mouvements et les variations régionales de l’art tshokwé.
La classification détaillée de Bastin et le contexte historique ajouté renforcent la signification et l’unicité de la sculpture présentée.
The Chokwe figures, specifically those of Chibinda Ilunga Katele, hold significant cultural and artistic value. They represent both the mythical and historical hunter-king and hero of the Chokwe people. In her reference work La sculpture tshokwe (1982), Marie-Louise Bastin classified these figures into two distinct series - one from the mid-nineteenth century and the other dating to the 1880s - offering thus an art historical frame for their stylistic development over time.
The first series, consisting of eight figures, is viewed as the “canonical” representation of Chibinda Ilunga Katele. In contrast, the second series includes eleven figures, one of which is our present piece from the Hilde and Dieter Scharf collection. These later figures, mark a transition in style and execution while still adhering to the mythical representation of Chibinda.
Bastin’s interpretation suggests that while these second-series figures may represent Chibinda Ilunga, not all directly depict the historical chief himself. Some embody the concept of the hero and ancestor but without reference to the royal status linked with Ilunga Katele, the founder of the Lunda kingship.
This figure is classified as the fifth in Bastin's series, and part of a subset of seven recognized as “synoptic”. The precise geographic origin of this group, indicated by the place of acquisition of one of them near the Muzamba Hills east of Bihe, provides insight into the specific workshops or regions where this style was developed. This geographical connection helps to trace the movement and regional variations in Chokwe art. Bastin’s detailed classification and added historical context enhance the significance and uniqueness of our present sculpture.