Lot Essay
Financier éclairé, André Amédée Nicolas Lefèvre (1883-1963) est une figure incontournable du « collectionnisme » au XXe siècle. Conseillé par André Level, propriétaire de la Galerie Percier, il rassemble avec discernement des œuvres majeures des maîtres du cubisme, parmi lesquels Pablo Picasso, Fernand Léger, Georges Braque et Juan Gris. Mais son regard ne se limite pas aux avant-gardes européennes : animé d’un véritable engouement pour les formes et esthétiques « non-occidentales », il constitue également une impressionnante collection d’art africain et océanien.
Parmi les pièces emblématiques ayant appartenu à Lefèvre, on retrouve le masque ngil fang conservé au musée du quai Branly - Jacques Chirac (inv. n° 71.1965.104.1) ou encore le porte-flèches Luba (Christie's, Londres, 9 juillet 2015, lot 110). En plus de son ami André Level, il entretient des relations étroites avec des marchands influents tels que Paul Guillaume et Charles Ratton, figures majeures de la reconnaissance de l’art africain en Europe.
Cette belle figure de reliquaire à « long cou » Tsogho est liée au culte des ancêtres soit des lignages soit des confréries. C'est le mbumba. La stylisation du visage et les traits symboliques essentiels du mbumba demeurent intacts. L’accent mis sur les oreilles fait écho au rôle central du son insistant des percussion dans les rites du bwiti et les traces de kaolin blanc et de padouk rouge sur une patine profonde évoquent les peintures faciales des initiés. Cette œuvre illustre avec finesse le souci du détail, perceptible tant dans le traitement de la natte arrière que dans l'élément en cuivre, finement travaillé au repoussé, enserrant le cou, sans oublier les clous et punaises enchâssés au front.
Pour des exemples analogues, voir ceux illustrés dans Dulon, B. et Goy, B., Tsogho. Les icônes du bwiti, Paris, 2016, pp. 113, 116 et 124.
A discerning financier, André Amédée Nicolas Lefèvre (1883-1963) was a pivotal figure in 20th-century collecting. Advised by André Level, owner of the Galerie Percier, he assembled with great discernment a remarkable selection of major works by the masters of Cubism, including Pablo Picasso, Fernand Léger, Georges Braque, and Juan Gris. Yet, his vision extended beyond the European avant-garde: driven by a profound fascination with “non-Western” forms and aesthetics, he also built an impressive collection of African and Oceanic art.
Among the emblematic pieces that once belonged to Lefèvre are the Fang ngil mask housed at the Musée du quai Branly - Jacques Chirac (inv. no. 71.1965.104.1) and the Luba arrow holder (Christie’s, London, July 9, 2015, lot 110). In addition to his friendship with André Level, he maintained close relationships with influential dealers such as Paul Guillaume and Charles Ratton, both instrumental in the recognition of African art in Europe.
This exquisite Tsogho reliquary figure with a "long neck" is associated with the ancestral cult, whether within lineages or brotherhoods. Known as mbumba, it retains the essential symbolic features and stylization characteristic of the tradition. The emphasis on the ears echoes the central role of insistent percussion sounds in bwiti rituals, while traces of white kaolin and red padauk on its deep patina evoke the facial paintings of initiates. This work elegantly exemplifies meticulous craftsmanship, evident in the refined treatment of the rear plait, the finely repoussé-worked copper element encircling the neck, and the embedded nails and tacks adorning the forehead.
For analogous examples, see those illustrated in Dulon, B. and Goy, B., Tsogho. Les icônes du bwiti, Paris, 2016, pp. 113, 116 and 124.
Parmi les pièces emblématiques ayant appartenu à Lefèvre, on retrouve le masque ngil fang conservé au musée du quai Branly - Jacques Chirac (inv. n° 71.1965.104.1) ou encore le porte-flèches Luba (Christie's, Londres, 9 juillet 2015, lot 110). En plus de son ami André Level, il entretient des relations étroites avec des marchands influents tels que Paul Guillaume et Charles Ratton, figures majeures de la reconnaissance de l’art africain en Europe.
Cette belle figure de reliquaire à « long cou » Tsogho est liée au culte des ancêtres soit des lignages soit des confréries. C'est le mbumba. La stylisation du visage et les traits symboliques essentiels du mbumba demeurent intacts. L’accent mis sur les oreilles fait écho au rôle central du son insistant des percussion dans les rites du bwiti et les traces de kaolin blanc et de padouk rouge sur une patine profonde évoquent les peintures faciales des initiés. Cette œuvre illustre avec finesse le souci du détail, perceptible tant dans le traitement de la natte arrière que dans l'élément en cuivre, finement travaillé au repoussé, enserrant le cou, sans oublier les clous et punaises enchâssés au front.
Pour des exemples analogues, voir ceux illustrés dans Dulon, B. et Goy, B., Tsogho. Les icônes du bwiti, Paris, 2016, pp. 113, 116 et 124.
A discerning financier, André Amédée Nicolas Lefèvre (1883-1963) was a pivotal figure in 20th-century collecting. Advised by André Level, owner of the Galerie Percier, he assembled with great discernment a remarkable selection of major works by the masters of Cubism, including Pablo Picasso, Fernand Léger, Georges Braque, and Juan Gris. Yet, his vision extended beyond the European avant-garde: driven by a profound fascination with “non-Western” forms and aesthetics, he also built an impressive collection of African and Oceanic art.
Among the emblematic pieces that once belonged to Lefèvre are the Fang ngil mask housed at the Musée du quai Branly - Jacques Chirac (inv. no. 71.1965.104.1) and the Luba arrow holder (Christie’s, London, July 9, 2015, lot 110). In addition to his friendship with André Level, he maintained close relationships with influential dealers such as Paul Guillaume and Charles Ratton, both instrumental in the recognition of African art in Europe.
This exquisite Tsogho reliquary figure with a "long neck" is associated with the ancestral cult, whether within lineages or brotherhoods. Known as mbumba, it retains the essential symbolic features and stylization characteristic of the tradition. The emphasis on the ears echoes the central role of insistent percussion sounds in bwiti rituals, while traces of white kaolin and red padauk on its deep patina evoke the facial paintings of initiates. This work elegantly exemplifies meticulous craftsmanship, evident in the refined treatment of the rear plait, the finely repoussé-worked copper element encircling the neck, and the embedded nails and tacks adorning the forehead.
For analogous examples, see those illustrated in Dulon, B. and Goy, B., Tsogho. Les icônes du bwiti, Paris, 2016, pp. 113, 116 and 124.