拍品專文
Cette paire de tapisseries portent les armes du dernier Prince della Riccia, comte d'Altavilla, di Montuoro et duc d'Airola, qui épousa Constance Gaetani. A l'origine, elles faisaient partie d'un ensemble de douze comprenant quatre larges panneaux, six petits panneaux (dont font partie ceux-ci), et deux entre-fenêtres, destinées à la chambre à coucher de son palais de Capua.
Ces deux pièces furent tissées à Naples à la Manufacture Royale de Tapisserie de Pietro Duranti (d. 1788), qui fut fondée à San Carlo alle Mortelle en 1737 par Charles VII, futur Charles III d'Espagne, et qui régnat à Naples de 1734 à 1759. D'abord composé d'un seul métier à tisser, il faut attendre vingt ans pour que l'atelier soit développé. Ce n'est qu'avec le début de l'édification de Caserte au nord de Naples par l'architecte Luigi Vanvitelli en 1752 qu'il devint nécessaire de mettre en place un atelier plus important. Un contrat concernant l'agrandissement de la manufacture fut signé avec Duranti qui arriva de Rome en 1757. Le nouvel atelier fut immédiatement destiné à tisser la plus importante série de tapisseries jamais réalisée en Italie, la série de Don Quichotte d'après les fameuses tapisseries de la Manufacture Royale des Gobelins, constituée de 103 panneaux individuels. Cette série fut réalisée à partir de la tenture tissée par Jans et Lefebvre, réquisitionnée en 1745 par l'ambassadeur d'Espagne, le duc de Campofiorito pour le compte de Charles VII. Le style décoratif de la tenture convenait parfaitement au décor intérieur de Caserte et il fut décidé de prolonger l'ensemble pour unifier l'apparence du palais. C'est également entre 1763 et 1766 qu'une autre série, l'Allégorie des Vertus dessinée par Francesco de Mura, très proche des présents panneaux, fut réalisée pour la chambre royale du château.
Nos deux panneaux présentent des alentours, tout comme les séries mentionnées ci-dessus. L'usage des alentours, introduisit un nouvel esprit dans la décoration intérieure des demeures aristocratiques de l'Espagne de la deuxième moitié du XVIIIème siècle. Vanvitelli, qui introduisit ce schéma à Caserte, n'a probablement pas fourni les dessins, mais il eut certainement une influence importante sur leur esthétique, ces tapisseries étant prévues pour des endroits bien déterminés du château.
Le recours aux artistes pour le dessin de cartons de tapisserie fut introduit par Vanvitelli qui fit intervenir des peintres tels que Pompeo Batoni, Corrado Giaquinto, Francesco de Mura et Giuseppe Bonito. En particulier, les cartons pour la tenture dont font partie ces deux présentes tapisseries furent dessinés par Fedele Fischetti (1732-1792), qui travailla pour la noblesse et l'Eglise. La plupart des tapisseries qui furent fournies par la manufacture aux maisons royales sont connues, mais cependant, certaines pièces n'étaient pas enregistrées. En outre, presque rien n'est connu des commandes privées qui formaient une part importante de la production de l'atelier. Cette très rare paire de tapisseries fait partie de ces travaux encore méconnus il y a peu.
Une tapisserie d'une même tenture, représentant Bacchus et Ariane a été vendue par Christie's New York, collection Archbold van Beuren, Gray Craig, Newport, Rhode Island, le 23 juillet 1985, lot 225. Une autre, représentant Bacchus et Cérès, autrefois dans les collections de P.W. French & Co., New York, tandis que deux autres représentant Jupiter et Ganymède et L'Enlèvement d'Europe se trouvent à Paris.
(O. Ferrari, Arazzi Italiani del Seicento e Settecento, Milan, 1968, pp. 39 - 44, D.Heinz, Europäische Tapisseriekunst des 17. und 18. Jahrunderts, Vienna, 1995, pp. 298 - 303).
Ces deux pièces furent tissées à Naples à la Manufacture Royale de Tapisserie de Pietro Duranti (d. 1788), qui fut fondée à San Carlo alle Mortelle en 1737 par Charles VII, futur Charles III d'Espagne, et qui régnat à Naples de 1734 à 1759. D'abord composé d'un seul métier à tisser, il faut attendre vingt ans pour que l'atelier soit développé. Ce n'est qu'avec le début de l'édification de Caserte au nord de Naples par l'architecte Luigi Vanvitelli en 1752 qu'il devint nécessaire de mettre en place un atelier plus important. Un contrat concernant l'agrandissement de la manufacture fut signé avec Duranti qui arriva de Rome en 1757. Le nouvel atelier fut immédiatement destiné à tisser la plus importante série de tapisseries jamais réalisée en Italie, la série de Don Quichotte d'après les fameuses tapisseries de la Manufacture Royale des Gobelins, constituée de 103 panneaux individuels. Cette série fut réalisée à partir de la tenture tissée par Jans et Lefebvre, réquisitionnée en 1745 par l'ambassadeur d'Espagne, le duc de Campofiorito pour le compte de Charles VII. Le style décoratif de la tenture convenait parfaitement au décor intérieur de Caserte et il fut décidé de prolonger l'ensemble pour unifier l'apparence du palais. C'est également entre 1763 et 1766 qu'une autre série, l'Allégorie des Vertus dessinée par Francesco de Mura, très proche des présents panneaux, fut réalisée pour la chambre royale du château.
Nos deux panneaux présentent des alentours, tout comme les séries mentionnées ci-dessus. L'usage des alentours, introduisit un nouvel esprit dans la décoration intérieure des demeures aristocratiques de l'Espagne de la deuxième moitié du XVIIIème siècle. Vanvitelli, qui introduisit ce schéma à Caserte, n'a probablement pas fourni les dessins, mais il eut certainement une influence importante sur leur esthétique, ces tapisseries étant prévues pour des endroits bien déterminés du château.
Le recours aux artistes pour le dessin de cartons de tapisserie fut introduit par Vanvitelli qui fit intervenir des peintres tels que Pompeo Batoni, Corrado Giaquinto, Francesco de Mura et Giuseppe Bonito. En particulier, les cartons pour la tenture dont font partie ces deux présentes tapisseries furent dessinés par Fedele Fischetti (1732-1792), qui travailla pour la noblesse et l'Eglise. La plupart des tapisseries qui furent fournies par la manufacture aux maisons royales sont connues, mais cependant, certaines pièces n'étaient pas enregistrées. En outre, presque rien n'est connu des commandes privées qui formaient une part importante de la production de l'atelier. Cette très rare paire de tapisseries fait partie de ces travaux encore méconnus il y a peu.
Une tapisserie d'une même tenture, représentant Bacchus et Ariane a été vendue par Christie's New York, collection Archbold van Beuren, Gray Craig, Newport, Rhode Island, le 23 juillet 1985, lot 225. Une autre, représentant Bacchus et Cérès, autrefois dans les collections de P.W. French & Co., New York, tandis que deux autres représentant Jupiter et Ganymède et L'Enlèvement d'Europe se trouvent à Paris.
(O. Ferrari, Arazzi Italiani del Seicento e Settecento, Milan, 1968, pp. 39 - 44, D.Heinz, Europäische Tapisseriekunst des 17. und 18. Jahrunderts, Vienna, 1995, pp. 298 - 303).