Lot Essay
Provenant des collections du Baron Ferdinand de Rothschild, ce tableau fut longtemps conservé à Waddesdon Manor dans les collections du baron Ferdinand de Rothschild, grand amateur de peinture française du XVIIIème siècle et de Jean-Baptiste Pater en particulier dont il possédait au moins six tableaux.
Fils de sculpteur, originaire de Valenciennes comme son maître Antoine Watteau, Pater arriva à Paris vers 1710 où il resta trois ans avant de rentrer à Valenciennes et d'y devenir le premier peintre de la province. Ses nombreux démélés avec la corporation des peintres et sculpteurs de la ville pour avoir refusé de se soumettre aux règlements l'obligèrent à rentrer à Paris en 1718. Pater travailla, selon l'usage, pour les marchands et les amateurs et eut la même clientèle que son maître Watteau. Julienne, Glucq de Saint Port, la comtesse de Verrue, Frédéric de Prusse qui possédait quarante tableaux de Pater, furent ses clients. Gersaint rapporte que Watteau, un mois avant sa mort, demanda à Pater de le rejoindre à Nogent et qu'il le regarda travailler, plusieurs semaines durant, lui prodiguant ses ultimes conseils. Sept ans plus tard, Pater fut agréé à l'Académie comme 'peintre de sujets modernes' avec une Fête Champêtre.
Parmi les fêtes galantes inspirées de l'oeuvre d'Antoine Watteau, L'Escarpolette est un sujet qui sera traité par de nombreux artistes contemporains de Pater comme Nicolas Lancret et Jacques de Lajoue. Très en vogue au cours du XVIIIème siècle, ce sujet sera traité de nombreuses fois par Pater, souvent en pendant avec Le Colin-Maillard comme le fit Fragonard quelques années plus tard. Pater, émule le plus célèbre de Watteau, est plus inventif que Lancret et n'hésite pas à se copier. Pater réalisa plusieurs versions avec variantes du présent tableau qui sont mentionnées dans l'ouvrage de Florence Ingersoll-Smouse, Pater, Paris, 1921, pp. 59-61. La version la plus proche est certainement celle du Musée de Francfort, F. Ingersoll Smouse, op. cit., fig. 149. Dans le présent tableau Pater a ajouté un personnage au groupe représenté sur la droite, changé l'attitude du personnage isolé sur la gauche et ajoutée une petite fille. Le présent tableau se décompose en plusieurs petits groupes: sur la droite, l'escarpolette fait référence à l'inconstance féminine, tandis qu'un joueur de guitare vu de dos, pince quelques airs du temps; des femmes au centre semblent occupées à converser sous le regard presque vivant d'une fontaine tandis qu'un homme les regarde, accoudé à la balustrade de l'escalier tout en semblant s'amuser de la candeur de cette insouciante réunion. Ce personnage isolé, placé en observateur, fait allusion au tableau de Watteau, La Récréation Italienne conservé au château de Charlottenbourg (reproduit dans le catalogue de l'exposition Watteau, Washington 1984-Paris 1985, pp. 342-343).
Fils de sculpteur, originaire de Valenciennes comme son maître Antoine Watteau, Pater arriva à Paris vers 1710 où il resta trois ans avant de rentrer à Valenciennes et d'y devenir le premier peintre de la province. Ses nombreux démélés avec la corporation des peintres et sculpteurs de la ville pour avoir refusé de se soumettre aux règlements l'obligèrent à rentrer à Paris en 1718. Pater travailla, selon l'usage, pour les marchands et les amateurs et eut la même clientèle que son maître Watteau. Julienne, Glucq de Saint Port, la comtesse de Verrue, Frédéric de Prusse qui possédait quarante tableaux de Pater, furent ses clients. Gersaint rapporte que Watteau, un mois avant sa mort, demanda à Pater de le rejoindre à Nogent et qu'il le regarda travailler, plusieurs semaines durant, lui prodiguant ses ultimes conseils. Sept ans plus tard, Pater fut agréé à l'Académie comme 'peintre de sujets modernes' avec une Fête Champêtre.
Parmi les fêtes galantes inspirées de l'oeuvre d'Antoine Watteau, L'Escarpolette est un sujet qui sera traité par de nombreux artistes contemporains de Pater comme Nicolas Lancret et Jacques de Lajoue. Très en vogue au cours du XVIIIème siècle, ce sujet sera traité de nombreuses fois par Pater, souvent en pendant avec Le Colin-Maillard comme le fit Fragonard quelques années plus tard. Pater, émule le plus célèbre de Watteau, est plus inventif que Lancret et n'hésite pas à se copier. Pater réalisa plusieurs versions avec variantes du présent tableau qui sont mentionnées dans l'ouvrage de Florence Ingersoll-Smouse, Pater, Paris, 1921, pp. 59-61. La version la plus proche est certainement celle du Musée de Francfort, F. Ingersoll Smouse, op. cit., fig. 149. Dans le présent tableau Pater a ajouté un personnage au groupe représenté sur la droite, changé l'attitude du personnage isolé sur la gauche et ajoutée une petite fille. Le présent tableau se décompose en plusieurs petits groupes: sur la droite, l'escarpolette fait référence à l'inconstance féminine, tandis qu'un joueur de guitare vu de dos, pince quelques airs du temps; des femmes au centre semblent occupées à converser sous le regard presque vivant d'une fontaine tandis qu'un homme les regarde, accoudé à la balustrade de l'escalier tout en semblant s'amuser de la candeur de cette insouciante réunion. Ce personnage isolé, placé en observateur, fait allusion au tableau de Watteau, La Récréation Italienne conservé au château de Charlottenbourg (reproduit dans le catalogue de l'exposition Watteau, Washington 1984-Paris 1985, pp. 342-343).