PAIRE DE CHENETS D'EPOQUE LOUIS XVI
PAIRE DE CHENETS D'EPOQUE LOUIS XVI

ATTRIBUES A JEAN-DEMOSTHENE DUGOURC, PROBABLEMENT LIVRES PAR DOMINIQUE DAGUERRE

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PAIRE DE CHENETS D'EPOQUE LOUIS XVI
ATTRIBUES A JEAN-DEMOSTHENE DUGOURC, PROBABLEMENT LIVRES PAR DOMINIQUE DAGUERRE
En bronze ciselé et doré, à motif de vase flammé, les anses en forme de tête de Zéphyr, flanqué de griffons, reposant sur une base ornée au centre d'un masque de Méduse et de rinceaux et serpents, soutenue par des pieds en toupie
Hauteur: 55 cm. (21½ in.), Largeur: 53 cm. (20¾ in.) (2)
Provenance
Probablement celle commandée par le comte de Provence aux environs de 1782 pour sa demeure versaillaise appelée le "Pavillon Balbi".
Loel Guinness, Esq.
Further details
A PAIR OF LOUIS XVI ORMOLU CHENETS ATTRIBUTED TO JEAN DEMOSTHENE DUGOURC, PROBABLY SUPPLIED BY DOMINIQUE DAGUERRE

Lot Essay

En 1796, les biens mobiliers les plus précieux du comte de Provence, après avoir été réservés par la Commission des Arts, furent destinés à être échangés.
Lors de ce procès-verbal, une longue description permet de visualiser les feux du comte de Provence.

Texte d'archive
numéro 13
Un feu à vase avec griffons ailés recouvrement ornés de frises à feuilles de laurier, serpents enlassés et tête de Méduse sur quatre pieds à vices et draperie sur les cotés, le tout en bronze doré d'or moulu, garni de ses fers, pelle, pincettes et tenailles et surtout de fer blanc... 2000.
Seule la présence d'un foudre sur la base diffère de la description et ne permet pas une identification formelle.

Le procès-verbal avait été rédigé d'après les avis des experts Julliot, Riesener et Lignereux, ancien associé de Daguerre.
D'où venaient ces chenets ? Entreposés au District de Versailles, ils avaient été réservés dans le pavillon de Monsieur près de la pièce d'eau des Suissses le 18 juillet 1792.
Dans la bibliothèque avaient été entreposés les plus beaux bronzes de la demeure du Prince dont:
Une autre grosse grille de feu pelle, pincettes tenailles aussi garnies de cuivre doré d'or moulu à vase et griffons.

Le pavillon de Monsieur à Versailles
Louis XVI offrit à son frère le comte de Provence un terrain situé derrière le potager du roi et près de la pièce d'eau des Suisses. Chalgrin, l'architecte du prince, y éleva un petit château en 1781 dont seul le parc subsiste actuellement.
Un vestibule ovale éclairé par quatre fenêtres donnait dans une salle à manger octogonale et dans une salle de billard. Un salon, une chambre et surtout une bibliothèque faisaient de ce pavillon un lieu de retraite où Monsieur aimait se retirer en compagnie de sa maîtresse Anne de Caumont la Force, marquise de Balbi.
Ce pavillon fut somptueusement meublé. Les sièges menuisés par Georges Jacob, les ébénisteries de Garnier, Riesener et Roentgen et de très beaux bronzes dorés faisaient de ce lieu un "retiro" des plus élégants.
En mai 1782, soit exactement au moment où le pavillon Balbi était construit, le comte et la comtesse du Nord, fils et belle-fille de Catherine II arrivaient à Paris. S'ils reçurent de nombreux présents de la part des souverains français, ils achetèrent des meubles et des bronzes chez le marchand-mercier Dominique Daguerre. Ce fut certainement le cas pour la paire de chenets d'un dessin similaire, toujours conservée à Pavlovsk, illustrée dans Emmanuel Ducamp, Pavlovsk, Les Collections, Paris, 1993, p.193, numéro 50.

Le dessin
Un dessin de l'ancien fond Tassinari illustre un projet de chenet par Dugourc dont le vase est remplacé par un autel flanqué de deux griffons.
Un second projet conservé au Victoria and Albert Museum destiné à la duchesse de Mazarin évoque le salon de l'hôtel du quai Malaquais. Ce projet reprend celui de Dugourc mais avec des sphinges de part et d'autre d'un grand vase. Attribué à Bélanger, ce projet pourrait être en fait de Dugourc, beau-frère de Bélanger et dont nous connaissons les relations de travail étroites. Par ailleurs, la duchesse de Mazarin en 1781 lui devait 2 208 livres.

L'ornemaniste
Jean-Demosthène Dugourc (1749-1825)
Né à Versailles en 1749, son père attaché à la maison du duc d'Orléans, Dugourc, après de brillantes études, épousa la soeur de l'architecte Bélanger en 1776.
Son beau-frère, architecte du comte d'Artois, facilita certainement sa nomination en 1780 au poste de "Dessinateur du cabinet de Monsieur, frère du roi".
En 1782, il travailla pour le grand duc Paul de Russie puis en 1784, il fut nommé Dessinateur du garde-meuble de la Couronne et intendant des Bâtiments de Monsieur. La fin de l'ancien Régime lui fit quitter la France et travailler pour les souverains espagnols.

Les bronziers
De 1781 à 1783, le doreur Dartois reçut au moins 28 858 livres pour ses livraisons au comte de Provence.
Il doit s'agir d'Edme Dartois et non de son père Adrien. En effet, ce dernier s'était retiré et avait vendu sa fabrique et magasin considérable en tout genre, en 1779, à son neveu Edme Sauvageot. Dartois ne fut pas le seul bronzier à fournir le prince. Charles Leveillé, maître doreur en 1763, jouissait d'une excellente réputation. Il était parfois qualifié de maître sculpteur, ciseleur et doreur et avait travaillé avec Gouthière pour la duchesse de Mazarin avant de livrer des bronzes au frère de Louis XVI.

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