Lot Essay
Cette pendule figure dans la vente du banquier de la Cour Joseph Duruey le 21 juin 1797.
Photo 1/texte vente
Joseph Duruey (1741-1794)
Fils de Pierre Duruey, interessé dans les affaires du roi, Joseph Duruey, effectua une brillante carrière dans la haute finance.
Receveur général des finances du Poitou en 1783, banquier de la Cour en 1787, il devint administrateur du trésor royal de 1790 à 1791. De son union, deux filles naquirent, qui épousèrent pour l'une, le fermier général Delaage et pour la seconde le fils de l'intendant d'Alsace Chaumont la Galaizière.
Propriétaire d'un hôtel rue de Richelieu et du château de Mortefontaine, Joseph Duruey affirma sa nouvelle position sociale en collectionnant, des tableaux importants des maîtres hollandais mais aussi de Greuze, un secrétaire en cabinet de Carlin (maintenant au Palais Royal de madrid), quelques meubles de Riesener et de Boulle, des sculptures de Lecomte et des bronzes. Sa collection fut dispersée le 21 juin 1797, trois ans après son exécution.
Le modèle
Cette pendule semble être basée sur un dessin du peintre Hubert Robert, gravé et publié par l'Abbé de Saint-Non en 1771-1773 dans le recueil de Grifonis
Photo 2
Cette gravure fut reprise par l'ornemaniste Jean Demosthène Dugourc, vers 1787, qui en établit le modèle définitif. Un dessin conservé dans une collection privée, illustre le projet d'une pendule de ce modèle ornée de plaques de porcelaines de Sèvres identiques placées sur un socle bleu turquin et brocatelle.
Photo 3
L'attribution à Thomire
C'est Alvar Gonzalez-Palacios, dans son article "Pour une de ses fameuses pendules, Thomire s'est inspiré du peintre Hubert Robert", Connaissance des Arts, Septembre 1976, pp.11-13, qui a restitué à Thomire la paternité de ce modèle.
Thomire possédait encore le modèle au début du XIXème siècle. En témoigne, une pendule conservée à l'ambassade de Grande-Bretagne, Sir Pierson Dixon, K-G. M.G., "French clocks in British Embassy at Paris", Connoisseur, 1965, vol. 158, pp. 3-9, dont le cadran est signé de Thomire mais surtout un exemplaire encore Louis XVI signalé dans une vente à la fin du XIXème siècle, vente Paris, le 16 mars 1889, cat. 77.
Les léopards en bronze se retrouvent sur le candélabre de l'Indépendance livré en 1785 par Thomire à Louis XVI (Musée National du château de Versailles). Monsieur Pierre Verlet dans Sèvres, Paris, 1953, not. 1, avait publié un document de 1788 établissant que Pierre Philippe Thomire avait acheté à la Manufacture de Sèvres plusieurs plaques et autels nécessaires à l'ornementation des trois pendules connues.
Les exemplaires en porcelaine
Sur les seize exemplaires répertoriés, seuls trois sont ornés de plaques de Sèvres.
- Washington, Corcoran Gallery, Etats-Unis, reproduit dans Jean-Dominique Augarde, Les Ouvriers du Temps, 1996, Genève, p. 240, numéro 189, cadran de Robin, socle en marbre et lionnes reposant sur un contre-socle en brocatelle d'Espagne.
- Paris, Musée des Arts Décoratifs, versement du ministère de l'Intérieur, 1907, cadran de Robin, socle en marbre bleu turquin et lionnes reposant sur un contre-socle en brocatelle d'Espagne. Cette pendule était posée sur la cheminée du grand cabinet de Marie-Antoinette à Saint-Cloud en 1793-1794. Saisie, puis réservée pour les échanges, cette pendule fut envoyée en 1796 au ministère de l'Intérieur où elle demeura plus d'un siècle.
Jean Antoine Lépine (1720-1814)
Il fut reçu maître horloger en 1762. Horloger du roi et du Garde-Meuble de la couronne, il livra trente-deux pendules à cette administration, Lépine se retira en 1784 en laissant son fonds à son gendre Raguet. C'est donc à Pierre Claude Raguet dit Lépine (1753-1810) qu'il faut restituer la paternité du mouvement de cette pendule.
Lépine signa d'autres exemplaires en bronze doré et patiné.
Sotheby's Londres, le 24 juin 1988, lot 19, cadran signé Lepine H.er du Roy, Place de Louis XIV, mouvement non numéroté.
Christie's Monaco, le 13 décembre 1997, lot 42, cadran signé Lepine H.ger du Roy, A Paris, mouvement numéroté 4276.
Selon Adolphe Chapiro, op. cit, p. 171, l'horloger utilisa sur ses cadrans la numérotation en chiffres romains et chiffres arabes seulement entre 1787 et 1789.
Photo 1/texte vente
Joseph Duruey (1741-1794)
Fils de Pierre Duruey, interessé dans les affaires du roi, Joseph Duruey, effectua une brillante carrière dans la haute finance.
Receveur général des finances du Poitou en 1783, banquier de la Cour en 1787, il devint administrateur du trésor royal de 1790 à 1791. De son union, deux filles naquirent, qui épousèrent pour l'une, le fermier général Delaage et pour la seconde le fils de l'intendant d'Alsace Chaumont la Galaizière.
Propriétaire d'un hôtel rue de Richelieu et du château de Mortefontaine, Joseph Duruey affirma sa nouvelle position sociale en collectionnant, des tableaux importants des maîtres hollandais mais aussi de Greuze, un secrétaire en cabinet de Carlin (maintenant au Palais Royal de madrid), quelques meubles de Riesener et de Boulle, des sculptures de Lecomte et des bronzes. Sa collection fut dispersée le 21 juin 1797, trois ans après son exécution.
Le modèle
Cette pendule semble être basée sur un dessin du peintre Hubert Robert, gravé et publié par l'Abbé de Saint-Non en 1771-1773 dans le recueil de Grifonis
Photo 2
Cette gravure fut reprise par l'ornemaniste Jean Demosthène Dugourc, vers 1787, qui en établit le modèle définitif. Un dessin conservé dans une collection privée, illustre le projet d'une pendule de ce modèle ornée de plaques de porcelaines de Sèvres identiques placées sur un socle bleu turquin et brocatelle.
Photo 3
L'attribution à Thomire
C'est Alvar Gonzalez-Palacios, dans son article "Pour une de ses fameuses pendules, Thomire s'est inspiré du peintre Hubert Robert", Connaissance des Arts, Septembre 1976, pp.11-13, qui a restitué à Thomire la paternité de ce modèle.
Thomire possédait encore le modèle au début du XIXème siècle. En témoigne, une pendule conservée à l'ambassade de Grande-Bretagne, Sir Pierson Dixon, K-G. M.G., "French clocks in British Embassy at Paris", Connoisseur, 1965, vol. 158, pp. 3-9, dont le cadran est signé de Thomire mais surtout un exemplaire encore Louis XVI signalé dans une vente à la fin du XIXème siècle, vente Paris, le 16 mars 1889, cat. 77.
Les léopards en bronze se retrouvent sur le candélabre de l'Indépendance livré en 1785 par Thomire à Louis XVI (Musée National du château de Versailles). Monsieur Pierre Verlet dans Sèvres, Paris, 1953, not. 1, avait publié un document de 1788 établissant que Pierre Philippe Thomire avait acheté à la Manufacture de Sèvres plusieurs plaques et autels nécessaires à l'ornementation des trois pendules connues.
Les exemplaires en porcelaine
Sur les seize exemplaires répertoriés, seuls trois sont ornés de plaques de Sèvres.
- Washington, Corcoran Gallery, Etats-Unis, reproduit dans Jean-Dominique Augarde, Les Ouvriers du Temps, 1996, Genève, p. 240, numéro 189, cadran de Robin, socle en marbre et lionnes reposant sur un contre-socle en brocatelle d'Espagne.
- Paris, Musée des Arts Décoratifs, versement du ministère de l'Intérieur, 1907, cadran de Robin, socle en marbre bleu turquin et lionnes reposant sur un contre-socle en brocatelle d'Espagne. Cette pendule était posée sur la cheminée du grand cabinet de Marie-Antoinette à Saint-Cloud en 1793-1794. Saisie, puis réservée pour les échanges, cette pendule fut envoyée en 1796 au ministère de l'Intérieur où elle demeura plus d'un siècle.
Jean Antoine Lépine (1720-1814)
Il fut reçu maître horloger en 1762. Horloger du roi et du Garde-Meuble de la couronne, il livra trente-deux pendules à cette administration, Lépine se retira en 1784 en laissant son fonds à son gendre Raguet. C'est donc à Pierre Claude Raguet dit Lépine (1753-1810) qu'il faut restituer la paternité du mouvement de cette pendule.
Lépine signa d'autres exemplaires en bronze doré et patiné.
Sotheby's Londres, le 24 juin 1988, lot 19, cadran signé Lepine H.er du Roy, Place de Louis XIV, mouvement non numéroté.
Christie's Monaco, le 13 décembre 1997, lot 42, cadran signé Lepine H.ger du Roy, A Paris, mouvement numéroté 4276.
Selon Adolphe Chapiro, op. cit, p. 171, l'horloger utilisa sur ses cadrans la numérotation en chiffres romains et chiffres arabes seulement entre 1787 et 1789.