Lot Essay
Au XVIIIe siècle, les excursions aux Cascades de Tivoli sont très prisées par les artistes peintres de plein air et constituent un passage obligé pour tous les artistes français à Rome. Simon Denis s'y rend en 1789, accompagné du peintre et directeur de l'Académie de France à Rome, Guillaume-François Ménageot, d'Elisabeth Vigée-Lebrun et de sa fille Julie. Denis est lié à la famille Lebrun qu'il a rencontré à Paris. C'est d'ailleurs grâce au concours financier de Lebrun que Denis put entreprendre ce voyage en Italie. C'est ainsi que tout naturellement, Denis chaperonne la femme de son mécène, la célèbre Elizabeth-Louise Vigée-Lebrun lors de la venue en Italie de celle-ci. Dans ses Mémoires, la portraitiste se souvient d'avoir séjourné dans la demeure de Denis, Place d'Espagne, et d'avoir visité en sa compagnie le site de Tivoli:
'Il me fallut attendre le beau temps pour visiter les environs. M. Ménageot alors me mena à Tivoli avec ma fille et Denis le peintre. Ce fut une charmante partie. Nous allâmes d'abord voir les cascatelles, dont je fus si enchantée que ces messieurs ne pouvaient m'en arracher. Je les crayonnai aussitôt avec du pastel, désirant colorer l'arc-en-ciel qui ornait les chutes d'eaux'. Après avoir dormi à l'auberge, la compagnie revint sur le site: 'De grand matin nous retournâmes aux cascatelles, où je finis mon esquisse' ...'j'entendais le bruit des cascades qui me berçaient délicieusement' (E. Vigée-Lebrun, Souvenirs, 1835-1837, éd. 1984, pp. 186-189).
Simon Denis profita ainsi de l'une de ces deux journées pour saisir 'dal vero' son amie dessinant avec, à ses côtés, sa fille Julie, surnommée Brunette et la gouvernante qui tente de se protéger des rayons du soleil. Denis eut aussi le temps de réaliser deux croquis à la craie noire: l'un que nous présentons ici et un autre représentant Julie assise et portant l'inscription 'Brunette entre les pierres/aux cascatelles' (New York, collection Wildenstein and Co.).
Ces études à l'huile sur papier, exécutées par Simon Denis sur le motif, étaient souvent annotées au verso par l'artiste de renseignements sur les lieux, les effets de la lumière et du temps. Par la suite, Simon Denis réutilisait ces études à l'huile et au crayon pour des tableaux réalisés en atelier, plus soignés dans les détails de la narration mais perdant, comme le souligne le Docteur Branchini, en candeur et spontanéité.
Simon Denis reprend ce sujet dans un tableau en largeur, peint sur panneau (Stockholm, Bukowski, 29-31 mai 1996, lot 323). Dans cette peinture, élaborée en atelier, l'artiste a ajouté deux personnages masculins sur un chemin, qui pourraient le représenter ainsi que Ménageot. Le Docteur Branchini pense que le tableau de Stockholm aurait pu être destiné au mécène du peintre à Jean-Baptiste-Pierre Lebrun en remerciement.
'Il me fallut attendre le beau temps pour visiter les environs. M. Ménageot alors me mena à Tivoli avec ma fille et Denis le peintre. Ce fut une charmante partie. Nous allâmes d'abord voir les cascatelles, dont je fus si enchantée que ces messieurs ne pouvaient m'en arracher. Je les crayonnai aussitôt avec du pastel, désirant colorer l'arc-en-ciel qui ornait les chutes d'eaux'. Après avoir dormi à l'auberge, la compagnie revint sur le site: 'De grand matin nous retournâmes aux cascatelles, où je finis mon esquisse' ...'j'entendais le bruit des cascades qui me berçaient délicieusement' (E. Vigée-Lebrun, Souvenirs, 1835-1837, éd. 1984, pp. 186-189).
Simon Denis profita ainsi de l'une de ces deux journées pour saisir 'dal vero' son amie dessinant avec, à ses côtés, sa fille Julie, surnommée Brunette et la gouvernante qui tente de se protéger des rayons du soleil. Denis eut aussi le temps de réaliser deux croquis à la craie noire: l'un que nous présentons ici et un autre représentant Julie assise et portant l'inscription 'Brunette entre les pierres/aux cascatelles' (New York, collection Wildenstein and Co.).
Ces études à l'huile sur papier, exécutées par Simon Denis sur le motif, étaient souvent annotées au verso par l'artiste de renseignements sur les lieux, les effets de la lumière et du temps. Par la suite, Simon Denis réutilisait ces études à l'huile et au crayon pour des tableaux réalisés en atelier, plus soignés dans les détails de la narration mais perdant, comme le souligne le Docteur Branchini, en candeur et spontanéité.
Simon Denis reprend ce sujet dans un tableau en largeur, peint sur panneau (Stockholm, Bukowski, 29-31 mai 1996, lot 323). Dans cette peinture, élaborée en atelier, l'artiste a ajouté deux personnages masculins sur un chemin, qui pourraient le représenter ainsi que Ménageot. Le Docteur Branchini pense que le tableau de Stockholm aurait pu être destiné au mécène du peintre à Jean-Baptiste-Pierre Lebrun en remerciement.