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IMPORTANTE PAIRE DE SAUPOUDROIRS EN ARGENT

PAR ELIE PACOT, LILLE, 1712-1713

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IMPORTANTE PAIRE DE SAUPOUDROIRS EN ARGENT
PAR ELIE PACOT, LILLE, 1712-1713
Balustre octogonal, la base décorée de feuilles de laurier et baies, le corps alterné de pans lisses et de pans ornés de motifs Régence sur fond amati et appliqués de médaillon à l'antique, gravé d'armoiries d'alliance surmontées d'une couronne, le couvercle repercé et gravé de quartefeuilles, la prise en fleur, poinçons sous les fonds: deux poinçons de charge, jurande (lettre E) et maître-orfèvre
Hauteur: 21 cm. (8¼ in.)
936 gr. (33.10 oz.) (4)
Literature
Cette paire est répertoriée dans l'ouvrage de N.Cartier, les orfèvres de Lille, Paris, 2007, tome II, page 549, numéro 116.
Engraved
Les armoiries sont celles de Johan van Welderen et d'Odillia-Louisa van Steelandt, dame de Ubbergen et Oudenhoorn mariés vers 1700. Johan, né à Tiel le 13 mars 1660, fut seigneur de Valburg après son père et siéga dans l'administration de la ville de Tiel comme échevin et bourgmestre de 1696 à 1723. Il occupa des fonctions judiciaires dans le district du Neder-Betuwe et représentait l'état noble du quartier de Nimègue aux Etats Généraux des Provinces Unies. De ses deux frères cadets tous deux militaires de haut rang, Gijsbert né en 1668, commandeur de l'ordre teutonique de baillage (protestant) d'Utrecht, général major d'infanterie, était posté dans le Nord de la France aux abord de Lille puisque son régiment fût décimé lors de la bataille de Denin en 1712. L'année suivante il devint gouverneur de Menin puis de Sluis, avant de décèder en 1730.
Il est probable que Johan van Welderen par ses qualités officielles aux Etats généraux des Provinces Unies, se soit rendu à Lille et ait commandé lui-même à Pacot ces saupoudroirs. En effet pendant le siège de Lille, le gouvernement de la ville avait été confié aux Etats Généraux des Pays-Bas avec comme gouverneur permanent et lieutenant général, le prince de Hosteinbeck, entrainant des visites régulières de députés hollandais.
Special notice
No VAT will be charged on the hammer price, but VAT payable at 19.6% (5.5% for books) will be added to the buyer’s premium which is invoiced on a VAT inclusive basis
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AN IMPORTANT PAIR OF LOUIS XIV SILVER SUGAR CASTERS, 1712-1713

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Hervé de la Verrie
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Lot Essay

En Europe, le sucre est connu depuis les croisades et tandis que Venise contrôlait le commerce de la Méditerranée orientale, Bruges était au nord la capitale du négoce du sucre. Par les Flandres, Lille a connu le sucre à la fin du XVIIème siècle (E.de Sevin, "Sucrier en argent", L'Estampille/l'Objet d'Art, janvier 1992, numéro 254). Il se présentait soit en morceaux dans des sucriers en forme de soucoupes ou en poudre dans des saupoudroirs appelés aussi saupoudreurs ou poudrettes. Ces derniers ont été fabriqués entre 1710 et 1735 (A.D. Nord : Tab 2766/191) et sont à piédouche, appliqués de feuilles d'eau ou de lambrequins comme les modèles parisiens.
Né à Bordeaux en 1657, Elie Pacot est issu d'une famille de marchands. Après avoir complété ses six ans d'apprentissage suivis de trois ans de compagnonage, il quitte Bordeaux, ne pouvant s'installer comme maître, suite à la décision des orfèvres en 1675 de bloquer l'accès à la maîtrise en raison du nombre trop important d'orfèvres. Probablement sur les conseils de Jean Renard, lui-même originaire de Bordeaux et récemment employé à la Monnaie de Lille, Pacot s'installe à Lille où il épouse en 1688 Jeanne Plassaert, héritière d'une riche famille de Gand.
Sa production initiale est à l'image de ses clients : les églises de campagne, la bourgeoisie marchande et la noblesse de robe. Cependant la guerre de succession d'Espagne lui apporte une nouvelle clientèle plus raffinée et exigeante qui lui permet de donner libre court à sa créativité et son talent.
La guerre de succession d'Espagne a opposé de 1701 à 1714 la France et l'Espagne à une coalition européenne composée surtout de l'Angleterre, des Provinces-Unies et du Saint Empire Romain germanique. Initiée par l'invasion des Pays-Bas Espagnols par Louis XIV le 1er février 1701, cette guerre connaît un tournant important avec la victoire en 1708 du duc de Marlborough et du Prince Eugne à la bataille d'Audenarde suivie de la prise de Lille en août. En effet, Louis XIV demande la paix mais refusant les conditions humiliantes exigées par les Alliés, il poursuit la guerre remportant plusieurs batailles dont celles de Brihuega en 1710 et celle de Denain en 1712 qui aboutissent à la paix d'Utrecht en janvier 1713 et à la signature le 6 mars 1714 du Traité de Rastatt.
Lille est donc occupée par les étrangers pendant plus de quatre ans et passe sous l'autorité des députés des Provinces-Unies.
L'arrivée de ces étrangers est une aubaine pour les orfèvres lillois qui avouent dès 1709 avoir tiré "le plus grand profit du commerce avec les villes circonvoisines de la domination des alliés depuis la prise de la ville..(et)..avec plusieurs officiers et étrangers de la domination des dits Hauts Alliés..(qui leur apportent)..des matières qui sont pour la plupart au titre des villes voisines " c'est à dire l'ancien titre (Archives Municipales Lille AG 1249).
Pacot est un opportuniste talentueux qui travaille pour l'ennemi comme pour l'allié. Ainsi en 1708 avant l'occupation de Lille, il réalise un écritoire pour Joseph Clément l'Electeur de Cologne qui, fuyant les forces alliées, se réfugia à Lille, et en 1709 il fabrique pour l'occupant, le duc de Marlborough un plat et son aiguière (Victoria and Albert Museum).
Mais si Pacot travaille beaucoup, de nombreux orfèvres souffrent et déclarent que "la plus grande partie (d'entre eux) se trouverait privé de travail s'ils se trouvaient restreints à travailler pour les habitants de la ville qui ne leur fournissent pas seulement la moitié de leur travail journalier " (voir N. Cartier, "Le surtout d'Elie Pacot", Connaissance des Arts, avril 1992, pp.42-51).
Cette paire de saupoudroirs fait partie des dernières oeuvres de Pacot et s'inscrit parfaitement dans le style et le goût de l'important surtout de table de dix-neuf pièces qu'il réalisa probablement pour le duc de Marlborough et de flambeaux assortis (voir N. Cartier, Les orfèvres de Lille, Paris, 2007, volume II, pp.542-544).
Après la restitution des Flandres du Sud au royaume de France, Pacot, probablement impopulaire auprès de la corporation des orfèvres, quitte rapidement Lille en 1714 pour retourner à Bordeaux où il vit rentier jusqu'à sa mort en 1721.

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