![DU CHÂTELET, Émilie. Réflexions sur le bonheur. [Suivi de:] -- A Mademoiselle Julie à l'âge de 14 ans. -- Réponse de Milady XX à un homme qui lui reprochait son insensibilité. -- Le Coeur par M. le Chr de Boufflers. -- Vers de M. de Voltaire à M. le Chr de Boufflers. Copie manuscrite, non signée. Vers 1770.](https://www.christies.com/img/LotImages/2012/PAR/2012_PAR_03532_0028_000(du_chatelet_emilie_reflexions_sur_le_bonheur_suivi_de_--_a_mademoisell050659).jpg?w=1)
J'ai été heureuse pendant dix ans par l'amour de celui qui avait subjugué mon âme
DU CHÂTELET, Émilie. Réflexions sur le bonheur. [Suivi de:] -- A Mademoiselle Julie à l'âge de 14 ans. -- Réponse de Milady XX à un homme qui lui reprochait son insensibilité. -- Le Coeur par M. le Chr de Boufflers. -- Vers de M. de Voltaire à M. le Chr de Boufflers. Copie manuscrite, non signée. Vers 1770.
Details
DU CHÂTELET, Émilie. Réflexions sur le bonheur. [Suivi de:] -- A Mademoiselle Julie à l'âge de 14 ans. -- Réponse de Milady XX à un homme qui lui reprochait son insensibilité. -- Le Coeur par M. le Chr de Boufflers. -- Vers de M. de Voltaire à M. le Chr de Boufflers. Copie manuscrite, non signée. Vers 1770.
In-12 (205 x 140 mm). Deux portraits gravés (Voltaire et Émilie du Châtelet), 70 pp. ch, 1 f. bl., 6 pp. n. ch. et 3 ff. bl. Reliure de l'époque, veau blond, triple filet doré, dos lisse orné, doublure et gardes de papier dominoté, tranches dorées (reliure frottée, un mors faible). Provenance: Mademoiselle Julie (inscription en lettres dorées aux contreplats "A Mademoiselle Julie") -- François-Joseph Talma (mention manuscrite, Catalogue des livres de Feu M. François-Joseph Talma. Paris: 1817, lot 19) -- M. de Cayrol (ex-libris manuscrit et cachet deux fois répété. Catalogue des livres... composant la bibliothèque de Feu M. de Cayrol... Paris: 1861, lot 3182) -- Dr Rigollot (mention manuscrite "Voy. Le Catalogue des Livres de Feu le Docteur Rigollot n° 149").
ALORS QUE S'ÉTEINT SA PASSION POUR VOLTAIRE, ÉMILIE DU CHÂTELET LIVRE, AVANT DE VIVRE SON ULTIME PASSION, SES RÉFLEXIONS SUR LE BONHEUR.
Ce texte semble avoir été écrit en 1747 alors qu'Émilie s'est détachée de Voltaire. Tandis qu'elle achève la traduction de Newton et qu'elle n'a pas encore rencontré Jean-François de Saint-Lambert, dernière passion de sa vie, Émilie semble vivre à cette époque quelques moments de sérénité.
À la mort de la marquise, le manuscrit des Réflexions se trouve entre les mains de Saint-Lambert. Ce dernier le conserve précieusement jusqu'à ce que le manuscrit tombe, en 1764, dans les mains du gazetier Jean-Baptiste Suard. Réalisant son imprudence, Saint-Lambert lui adresse une lettre et le prie de ne pas l'imprimer, arguant qu'il ne s'agit que d'une esquisse indigne de son auteur. "Mais la vraie raison, très certainement, est qu'il ne fallait pas déplaire à Voltaire, qui ignorait l'existence du manuscrit" (Robert Mauzi. Mme du Châtelet. Le Discours sur le bonheur, p. CXIII). Émilie y évoque en effet très ouvertement son amour pour le philosophe de Ferney. "J'ai été heureuse pendant dix ans par l'amour [un astérisque renvoie ici à une note en bas de page précisant M. de Volt.] de celui qui avait subjugué mon âme; et ces dix ans je les ai passés tête-à-tête avec lui, sans aucun moment de dégoût, ni de langueur. [...] j'aimais pour deux, je passais ma vie entière avec lui, et mon coeur, exempt de soupçon, jouissait du plaisir d'aimer et de l'illusion de se croire aimé [...]" (pages 55 à 57).
En 1777, paraît une version arrangée du texte sous le titre Idées sur le bonheur dans le Journal étranger de littérature. L'année suivant la mort de Voltaire, en 1779, il est publié sous le titre Discours sur le bonheur par feu Mme du Châtelet en tête du Huitième recueil philosophique et littéraire de la Société typographique de Bouillon. En 1796, on le trouve sous le titre Réflexions sur le bonheur dans les Opuscules philosophiques et littéraires, la plupart posthumes ou inédits et, en 1806, dans les Lettres inédites de Mme du Châtelet au comte d'Argental publié par Hochet.
On connaît deux copies manuscrites de ce texte, l'une conservée à la Bibliothèque nationale et l'autre à la Bibliothèque Mazarine. Notre manuscrit est, dans l'ensemble, conforme à la première édition mais on y relève quelques variantes de l'édition de 1796. Il présente en outre des différences par rapport au manuscrit de la Mazarine.
On trouve à la suite du texte d'Émilie quatre pièces qui ne figurent dans aucune des trois éditions. La première, un madrigal dédié à Mademoiselle Julie, fut publié en 1769 par Sautreau de Marsy dans Nouvelle Anthologie françoise (tome I, p. 264). La deuxième, Réponse de Milady xx [Montaigue]... serait, d'après une note en bas de page, une imitation d'une lettre envoyée par M. de Guibert, à Mme de Monta[i]gue. Les deux dernières sont Le Coeur du chevalier de Boufflers et les Vers de M. de Voltaire à M. le chr de Boufflers.
UN DES RARES TEXTES OÙ ÉMILIE DU CHÂTELET SE DÉVOILE.
In-12 (205 x 140 mm). Deux portraits gravés (Voltaire et Émilie du Châtelet), 70 pp. ch, 1 f. bl., 6 pp. n. ch. et 3 ff. bl. Reliure de l'époque, veau blond, triple filet doré, dos lisse orné, doublure et gardes de papier dominoté, tranches dorées (reliure frottée, un mors faible). Provenance: Mademoiselle Julie (inscription en lettres dorées aux contreplats "A Mademoiselle Julie") -- François-Joseph Talma (mention manuscrite, Catalogue des livres de Feu M. François-Joseph Talma. Paris: 1817, lot 19) -- M. de Cayrol (ex-libris manuscrit et cachet deux fois répété. Catalogue des livres... composant la bibliothèque de Feu M. de Cayrol... Paris: 1861, lot 3182) -- Dr Rigollot (mention manuscrite "Voy. Le Catalogue des Livres de Feu le Docteur Rigollot n° 149").
ALORS QUE S'ÉTEINT SA PASSION POUR VOLTAIRE, ÉMILIE DU CHÂTELET LIVRE, AVANT DE VIVRE SON ULTIME PASSION, SES RÉFLEXIONS SUR LE BONHEUR.
Ce texte semble avoir été écrit en 1747 alors qu'Émilie s'est détachée de Voltaire. Tandis qu'elle achève la traduction de Newton et qu'elle n'a pas encore rencontré Jean-François de Saint-Lambert, dernière passion de sa vie, Émilie semble vivre à cette époque quelques moments de sérénité.
À la mort de la marquise, le manuscrit des Réflexions se trouve entre les mains de Saint-Lambert. Ce dernier le conserve précieusement jusqu'à ce que le manuscrit tombe, en 1764, dans les mains du gazetier Jean-Baptiste Suard. Réalisant son imprudence, Saint-Lambert lui adresse une lettre et le prie de ne pas l'imprimer, arguant qu'il ne s'agit que d'une esquisse indigne de son auteur. "Mais la vraie raison, très certainement, est qu'il ne fallait pas déplaire à Voltaire, qui ignorait l'existence du manuscrit" (Robert Mauzi. Mme du Châtelet. Le Discours sur le bonheur, p. CXIII). Émilie y évoque en effet très ouvertement son amour pour le philosophe de Ferney. "J'ai été heureuse pendant dix ans par l'amour [un astérisque renvoie ici à une note en bas de page précisant M. de Volt.] de celui qui avait subjugué mon âme; et ces dix ans je les ai passés tête-à-tête avec lui, sans aucun moment de dégoût, ni de langueur. [...] j'aimais pour deux, je passais ma vie entière avec lui, et mon coeur, exempt de soupçon, jouissait du plaisir d'aimer et de l'illusion de se croire aimé [...]" (pages 55 à 57).
En 1777, paraît une version arrangée du texte sous le titre Idées sur le bonheur dans le Journal étranger de littérature. L'année suivant la mort de Voltaire, en 1779, il est publié sous le titre Discours sur le bonheur par feu Mme du Châtelet en tête du Huitième recueil philosophique et littéraire de la Société typographique de Bouillon. En 1796, on le trouve sous le titre Réflexions sur le bonheur dans les Opuscules philosophiques et littéraires, la plupart posthumes ou inédits et, en 1806, dans les Lettres inédites de Mme du Châtelet au comte d'Argental publié par Hochet.
On connaît deux copies manuscrites de ce texte, l'une conservée à la Bibliothèque nationale et l'autre à la Bibliothèque Mazarine. Notre manuscrit est, dans l'ensemble, conforme à la première édition mais on y relève quelques variantes de l'édition de 1796. Il présente en outre des différences par rapport au manuscrit de la Mazarine.
On trouve à la suite du texte d'Émilie quatre pièces qui ne figurent dans aucune des trois éditions. La première, un madrigal dédié à Mademoiselle Julie, fut publié en 1769 par Sautreau de Marsy dans Nouvelle Anthologie françoise (tome I, p. 264). La deuxième, Réponse de Milady xx [Montaigue]... serait, d'après une note en bas de page, une imitation d'une lettre envoyée par M. de Guibert, à Mme de Monta[i]gue. Les deux dernières sont Le Coeur du chevalier de Boufflers et les Vers de M. de Voltaire à M. le chr de Boufflers.
UN DES RARES TEXTES OÙ ÉMILIE DU CHÂTELET SE DÉVOILE.
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Manuscript copy of this most intimate text of Émilie du Châtelet.