![VIAN, Boris (1920-1959). Lettre autographe signée à "Frère Michel" [Michel Pilotin]. Datée du "8. 3. 59". Une page 1/2 in-4 (268 x 208 mm), au stylo à pointe bille rouge, sur papier filigrané Domelco, avec trois restaurations anciennes de papier adhésif transparent et listel de papier blanc. Adresse autographe en en-tête : " Vian 6 bis cité Véron 18e ".](https://www.christies.com/img/LotImages/2012/PAR/2012_PAR_03534_0357_000(vian_boris_lettre_autographe_signee_a_frere_michel_michel_pilotin_date034905).jpg?w=1)
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VIAN, Boris (1920-1959). Lettre autographe signée à "Frère Michel" [Michel Pilotin]. Datée du "8. 3. 59". Une page 1/2 in-4 (268 x 208 mm), au stylo à pointe bille rouge, sur papier filigrané Domelco, avec trois restaurations anciennes de papier adhésif transparent et listel de papier blanc. Adresse autographe en en-tête: "Vian 6 bis cité Véron 18e".
"Frère Michel,
Voilà des temps et des temps que je veux t'écrire -- et le temps en question me fuyait méchamment -- Je profite d'une accalmie ; je viens de démissionner de chez Philips-Fontana, pour cause que j'en avais plein le Q et enfin j'ai le temps de répondre à mon courrier en retard -- de près d'un an souvent -- ça semble démentiel mais c'est vrai.
Je pense que c'est à toi que je dois d'avoir reçu Satellite -- le n° avec le petit SF ( ?) de Queneau. Sais-tu que c'était le début d'un roman qu'il n'a jamais achevé ? Et as-tu lu Zazie ? (moi j'adore -- et j'avoue que je ne fais pas la fine bouche comme divers qui "attendaient plus" de RQ (par prétentions, les mecs, hein ?)
Bref. J'ai un peu plein de vie à moi -- Si tu m'appelles un matin vers les 11h - 12 h --, on pourrait se voir ? Ca me ferait plaisir
Avec ma fidèle amitié
Boris"
BELLE ET PRÉCIEUSE LETTRE ÉCRITE TROIS MOIS AVANT SA MORT dans laquelle il donne son avis sur Zazie dans le métro.
Personnage multiple aux talents innombrables : poète, romancier, auteur de romans noirs, chanteur et musicien de jazz, Boris Vian eut une vie aussi flamboyante que brève. Il devait mourir, trois mois après la rédaction de cette lettre, d'un arrêt cardiaque, lors de la projection de l'adaptation au cinéma, par Michel Gast, de son roman, J'irai cracher sur vos tombes.
Il écrit à son ami, le journaliste et traducteur Michel Pilotin, co-fondateur de la collection Le Rayon fantastique chez Gallimard. Dans sa lettre, il évoque "le petit SF ( ?) de Queneau" faisant référence à un récit de science fiction intitulé A la limite de la forêt, paru dans le n° 14 de la revue Satellite en février 1959.
Il profite de son départ volontaire de la maison de disques Philips, où il assumait la direction artistique du label de jazz Fontana depuis 1957, pour répondre à son courrier, puis exprime son enthousiasme à propos du roman de Raymond Queneau, Zazie dans le métro qui venait de paraître chez Gallimard. L'amitié et la complicité qui unissait Queneau et Vian remontait à 1945, lorsque le premier, nommé en 1941 "chef du comité de lecture" de la NRF par Gaston Gallimard, avait signé le premier contrat d'édition du second pour le roman Vercoquin et le Plancton.
LES LETTRES DE BORIS VIAN SONT RARES.
"Frère Michel,
Voilà des temps et des temps que je veux t'écrire -- et le temps en question me fuyait méchamment -- Je profite d'une accalmie ; je viens de démissionner de chez Philips-Fontana, pour cause que j'en avais plein le Q et enfin j'ai le temps de répondre à mon courrier en retard -- de près d'un an souvent -- ça semble démentiel mais c'est vrai.
Je pense que c'est à toi que je dois d'avoir reçu Satellite -- le n° avec le petit SF ( ?) de Queneau. Sais-tu que c'était le début d'un roman qu'il n'a jamais achevé ? Et as-tu lu Zazie ? (moi j'adore -- et j'avoue que je ne fais pas la fine bouche comme divers qui "attendaient plus" de RQ (par prétentions, les mecs, hein ?)
Bref. J'ai un peu plein de vie à moi -- Si tu m'appelles un matin vers les 11h - 12 h --, on pourrait se voir ? Ca me ferait plaisir
Avec ma fidèle amitié
Boris"
BELLE ET PRÉCIEUSE LETTRE ÉCRITE TROIS MOIS AVANT SA MORT dans laquelle il donne son avis sur Zazie dans le métro.
Personnage multiple aux talents innombrables : poète, romancier, auteur de romans noirs, chanteur et musicien de jazz, Boris Vian eut une vie aussi flamboyante que brève. Il devait mourir, trois mois après la rédaction de cette lettre, d'un arrêt cardiaque, lors de la projection de l'adaptation au cinéma, par Michel Gast, de son roman, J'irai cracher sur vos tombes.
Il écrit à son ami, le journaliste et traducteur Michel Pilotin, co-fondateur de la collection Le Rayon fantastique chez Gallimard. Dans sa lettre, il évoque "le petit SF ( ?) de Queneau" faisant référence à un récit de science fiction intitulé A la limite de la forêt, paru dans le n° 14 de la revue Satellite en février 1959.
Il profite de son départ volontaire de la maison de disques Philips, où il assumait la direction artistique du label de jazz Fontana depuis 1957, pour répondre à son courrier, puis exprime son enthousiasme à propos du roman de Raymond Queneau, Zazie dans le métro qui venait de paraître chez Gallimard. L'amitié et la complicité qui unissait Queneau et Vian remontait à 1945, lorsque le premier, nommé en 1941 "chef du comité de lecture" de la NRF par Gaston Gallimard, avait signé le premier contrat d'édition du second pour le roman Vercoquin et le Plancton.
LES LETTRES DE BORIS VIAN SONT RARES.
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Clémentine Robert