Lot Essay
L'initiation des jeunes garçons en Nouvelle-Guinée commence souvent à l'âge de huit ans et dure tout au long de leur adolescence. Ils naissent à nouveau en tant qu'hommes, et sont autorisés à se marier. Les jeunes sont familiarisés aux questions de guerre, de diplomatie, de connaissance religieuse, de sexualité, de droit conjugal et de relation sociale (Smidt, pp.39 et 49).
L'achèvement du processus est marqué par une cérémonie; une spatule de chaux semblable à celle de la collection Jolika est donnée à l'enfant par son oncle maternel en tant qu'emblème de sa masculinité nouvellement réalisée.
"Les Iatmul et les autres peuples du Moyen-Sépik utilisent des noix de bétel, le fruit du palmier d'arec, qui est mâché avec de la chaux, constituée de coquilles brûlées, de corail, ou d'autres substances destinées à produire un léger effet stimulant. Parmi les Iatmul, les récipients décorés et les spatules, utilisés respectivement pour contenir et servir la chaux, avaient aussi bien des fonctions cérémonielles que pratiques.
Les sommets des récipients à chaux ont un trou pour l'insertion de la spatule, et les extrémités supérieures sont souvent ornées de sculptures représentant des animaux totémiques ou des êtres surnaturels. L'extrémité inférieure des spatules à chaux Iatmul était sculptée d'une série de crêtes (comme c'est le cas ici). Pour exprimer la fierté, l'affirmation de soi, ou la colère, les hommes Iatmul produisaient un mouvement rapide de va-et-vient de la spatule à l'intérieur du récipient, en faisant en sorte de frotter le bord du récipient aux crêtes de la spatule, afin de créer un fort grincement."(MMA 2012).
L'élégante délicatesse du personnage, qui mesure 17 cm. (6¾ in.) contraste avec les puissantes articulations de ses membres, le ferme équilibre de l'ensemble et le jeu entre les volumes et les espaces vides, illustrant les meilleurs aspects de l'art Iatmul. La spatule Beasley-Langlois-Jolika est très proche d'une autre conservée au Metropolitan Museum of Art (1978.412.821) et provenant des collections d'Harold Kaye, Everett Rassiga et du Museum of Primitive Art (1963).
Harry Beasley a commencé à collectionner alors qu'il avait seulement 13 ans (en 1895) et a poursuivi cette activité avec avidité jusqu'à sa mort prématurée en 1939. Les oeuvres d'art provenant de sa collection se distinguent par une étiquette rectangulaire qui porte son nom, comme c'est le cas pour la spatule à chaux présentée ici. Voir Hermione Waterfield et Jonathan King (Provenance, 2006, pp.78-91) pour un texte plus détaillé quant à la chasse aux trésors à laquelle Beasley s'est livré.
Le couple Friede acquit cet objet auprès du collectionneur parisien Pierre Langlois, après avoir été repéré par Emile Bouchard, collectionneur parisien de renommé et ami des Friede, connu pour son oeil exquis (Friede, p.114). Voir Micromégas, lot 28 pour un masque miniature du Sépik provenant de la collection Bouchard.
* Beasley décrit Bishop comme étant le chapelain de Rabaul, Nouvelle-Bretagne Orientale, Papouasie Nouvelle-Guinée (nous remercions Jim Hamill du British Museum de nous avoir transmis ces informations provenant des archives Beasley).
L'achèvement du processus est marqué par une cérémonie; une spatule de chaux semblable à celle de la collection Jolika est donnée à l'enfant par son oncle maternel en tant qu'emblème de sa masculinité nouvellement réalisée.
"Les Iatmul et les autres peuples du Moyen-Sépik utilisent des noix de bétel, le fruit du palmier d'arec, qui est mâché avec de la chaux, constituée de coquilles brûlées, de corail, ou d'autres substances destinées à produire un léger effet stimulant. Parmi les Iatmul, les récipients décorés et les spatules, utilisés respectivement pour contenir et servir la chaux, avaient aussi bien des fonctions cérémonielles que pratiques.
Les sommets des récipients à chaux ont un trou pour l'insertion de la spatule, et les extrémités supérieures sont souvent ornées de sculptures représentant des animaux totémiques ou des êtres surnaturels. L'extrémité inférieure des spatules à chaux Iatmul était sculptée d'une série de crêtes (comme c'est le cas ici). Pour exprimer la fierté, l'affirmation de soi, ou la colère, les hommes Iatmul produisaient un mouvement rapide de va-et-vient de la spatule à l'intérieur du récipient, en faisant en sorte de frotter le bord du récipient aux crêtes de la spatule, afin de créer un fort grincement."(MMA 2012).
L'élégante délicatesse du personnage, qui mesure 17 cm. (6¾ in.) contraste avec les puissantes articulations de ses membres, le ferme équilibre de l'ensemble et le jeu entre les volumes et les espaces vides, illustrant les meilleurs aspects de l'art Iatmul. La spatule Beasley-Langlois-Jolika est très proche d'une autre conservée au Metropolitan Museum of Art (1978.412.821) et provenant des collections d'Harold Kaye, Everett Rassiga et du Museum of Primitive Art (1963).
Harry Beasley a commencé à collectionner alors qu'il avait seulement 13 ans (en 1895) et a poursuivi cette activité avec avidité jusqu'à sa mort prématurée en 1939. Les oeuvres d'art provenant de sa collection se distinguent par une étiquette rectangulaire qui porte son nom, comme c'est le cas pour la spatule à chaux présentée ici. Voir Hermione Waterfield et Jonathan King (Provenance, 2006, pp.78-91) pour un texte plus détaillé quant à la chasse aux trésors à laquelle Beasley s'est livré.
Le couple Friede acquit cet objet auprès du collectionneur parisien Pierre Langlois, après avoir été repéré par Emile Bouchard, collectionneur parisien de renommé et ami des Friede, connu pour son oeil exquis (Friede, p.114). Voir Micromégas, lot 28 pour un masque miniature du Sépik provenant de la collection Bouchard.
* Beasley décrit Bishop comme étant le chapelain de Rabaul, Nouvelle-Bretagne Orientale, Papouasie Nouvelle-Guinée (nous remercions Jim Hamill du British Museum de nous avoir transmis ces informations provenant des archives Beasley).