Lot Essay
Ce petit masque sculpté dans une noix de coco dénote une superbe utilisation de la ligne. Alors que d'autres petits masques en bois de Nouvelle-Guinée permettent aux artistes de s'exprimer librement en trois dimensions, pour le masque Bouchard-Jolika, le sculpteur n'a à sa disposition que la surface plane de la noix de coco. Remarquons les rainures nerveuses et les lignes concentriques gravées autour des yeux lui donnant vie, ainsi que la petite pointe du menton dont le percement figure la bouche, imprimant ainsi à ce masque le sentiment de surprise.
Cf. Greub (ed.) (1985, pl.65, p.188) pour un exemple comparable de la région du Moyen-Sépik. Cette masquette, cependant, à la différence du petit masque Bouchard-Jolika, présente des percements sur le rebord et aux yeux, indiquant qu'il était attaché à quelque chose, probablement un sac en filet, utilisation habituelle d'autres petits masques de la région. Cependant, comme le note Friede (2005, p.98), parmi les Abelam et les Wosera des masquettes comparables étaient utilisées comme bol lors des cérémonies d'initiation. Il semblerait que cette fonction soit la plus logique étant donnée la présence d'un seul trou minuscule destiné à suspendre l'objet lorsqu'il n'est pas utilisé.
Ce masque miniature fut acquis auprès d'Emile Bouchard. Bien connu pour son oeil exquis, le marchand parisien Jean-Pierre Laprugne, se remémorant la "chasse aux trésors" auquel il se livrait aux marchés aux puces et aux déballages, a dit: "Oh, il y avait la Villette, le Parc Citroën pendant un moment, Richard-Lenoir également. C'était dans ce genre d'endroit que je retrouvais des gens comme Emile Bouchard, un caractère parfaitement charmant, pittoresque et stupéfiant" (2003). Friede le décrit avec émotion: "Emile Bouchard était le dernier des collectionneurs européens de l'ancienne école. Malgré des moyens modestes et une minuscule maison, il a constitué une collection de miniatures qui n'a jamais été égalée. Il fallait voir son enthousiasme irrépressible et son hospitalité" (2005, vol.1, p.19). Voir Friede (op. cit.) pour une statuette Chambri extraordinaire provenant également de la collection Bouchard (cat. n.257).
Cf. Greub (ed.) (1985, pl.65, p.188) pour un exemple comparable de la région du Moyen-Sépik. Cette masquette, cependant, à la différence du petit masque Bouchard-Jolika, présente des percements sur le rebord et aux yeux, indiquant qu'il était attaché à quelque chose, probablement un sac en filet, utilisation habituelle d'autres petits masques de la région. Cependant, comme le note Friede (2005, p.98), parmi les Abelam et les Wosera des masquettes comparables étaient utilisées comme bol lors des cérémonies d'initiation. Il semblerait que cette fonction soit la plus logique étant donnée la présence d'un seul trou minuscule destiné à suspendre l'objet lorsqu'il n'est pas utilisé.
Ce masque miniature fut acquis auprès d'Emile Bouchard. Bien connu pour son oeil exquis, le marchand parisien Jean-Pierre Laprugne, se remémorant la "chasse aux trésors" auquel il se livrait aux marchés aux puces et aux déballages, a dit: "Oh, il y avait la Villette, le Parc Citroën pendant un moment, Richard-Lenoir également. C'était dans ce genre d'endroit que je retrouvais des gens comme Emile Bouchard, un caractère parfaitement charmant, pittoresque et stupéfiant" (2003). Friede le décrit avec émotion: "Emile Bouchard était le dernier des collectionneurs européens de l'ancienne école. Malgré des moyens modestes et une minuscule maison, il a constitué une collection de miniatures qui n'a jamais été égalée. Il fallait voir son enthousiasme irrépressible et son hospitalité" (2005, vol.1, p.19). Voir Friede (op. cit.) pour une statuette Chambri extraordinaire provenant également de la collection Bouchard (cat. n.257).