Lot Essay
Un des premiers comptes rendus sur les sculptures boli nous vient de Joseph Henry en 1910, dans lequel il déclare: "nos grands fétiches boli reçoivent des hommages particuliers, tributs et importantes coulées de sang, car à chaque instant on a recours à leur intervention [...] Les trois principaux sacrifices offerts pour des raisons particulières,[... ] le premier se fait pour obtenir une faveur, pour s'attirer les bonnes grâces du fétiche, le second pour conserver sa vie, se soustraire à une mort déjà décrétée, et le troisième est offert pour apaiser un fétiche auquel on attribue la mort de l'un des siens, pour le supplier d'épargner les survivants de la famille. A la fin de chaque sacrifice important toutes les pièces qui composent le fétiche sont lavées dans le surplus du sang cueilli dans des récipients en terre dits 'da', et ce n'est qu'après cette opération, qui s'accomplit dans le plus profond silence, qu'on les replace dans leurs peaux de bouc" (Henry, Jos. L'âme d'un peuple africain: Les Bambara. Leur vie psychique, éthique, sociale, religieuse, 1910, pp.152-153; voir également RAAI, no. 212.13).
En 1931, Michel Leiris, membre de la mission Dakar-Djibouti, décrit un "boli du konoas", l'appelant "l'une de ces formes bizarre [...] en forme de cochon, toujours en nougat brun (c'est-à-dire du sang coagulé) qui pèse au moins 15 kilos [...]" (Leiris, 1996 [1934], p.195). Deux ans plus tard, en 1933, le même boli apparu dans Le Minotaure, après avoir attiré l'attention des surréalistes et des intellectuels français qui contribuèrent à ce magazine d'avant-garde: "cet objet fut placé au centre d'un enthousiasme pour le Primitivisme [...] et fut considéré comme un des chefs-d'oeuvre du Musée de l'Homme " (Colleyn in Boli, Galerie Johann Levy, Paris, 2009, p. 22).
Comme le nota Henry un siècle plus tôt, Colleyn et Conrad estiment que les boli font partie des objets les plus sacrés selon la croyance Bamana. Ce sont des objets dotés de spiritualité qui, selon Conrad (in Colleyn, Bamana, 2001, p.28) "reçoivent des sacrifices afin d'activer et d'influencer la force virtuelle spirituelle connue sous le nom de nyama. Les boli pouvaient être façonnés de toute sorte de matériaux tel que le bois, l'écorce, pierres, racines d'arbres, cuir, métal, tissu, os, cheveux, queues et griffes d'animaux et des éléments humains tels que le sang, les excréments, placentas et des morceaux de cadavre. [...] Le boli a été décrit à la fois comme un symbole de l'univers et comme le réceptacle des forces qui l'animent. Il est en outre un intermédiaire qui permet la communication avec les ancêtres ou le pouvoir surnaturel dont la force l'imprègne. [...] En tant que dépositaires d'un énorme pouvoir spirituel ou nyama, les boli sont considérés avec peur et crainte. Ils étaient traditionnellement les instruments les plus essentiels à la communication entre les mortels terrestres et les pouvoirs surnaturels qui contrôlent nyama, et ainsi, d'après Sara Brett-Smith, ils sont une part importante de la structure judiciaire Bamana, animant des objets à qui la communauté Bamana donne un pouvoir décisif".
En 1931, Michel Leiris, membre de la mission Dakar-Djibouti, décrit un "boli du konoas", l'appelant "l'une de ces formes bizarre [...] en forme de cochon, toujours en nougat brun (c'est-à-dire du sang coagulé) qui pèse au moins 15 kilos [...]" (Leiris, 1996 [1934], p.195). Deux ans plus tard, en 1933, le même boli apparu dans Le Minotaure, après avoir attiré l'attention des surréalistes et des intellectuels français qui contribuèrent à ce magazine d'avant-garde: "cet objet fut placé au centre d'un enthousiasme pour le Primitivisme [...] et fut considéré comme un des chefs-d'oeuvre du Musée de l'Homme " (Colleyn in Boli, Galerie Johann Levy, Paris, 2009, p. 22).
Comme le nota Henry un siècle plus tôt, Colleyn et Conrad estiment que les boli font partie des objets les plus sacrés selon la croyance Bamana. Ce sont des objets dotés de spiritualité qui, selon Conrad (in Colleyn, Bamana, 2001, p.28) "reçoivent des sacrifices afin d'activer et d'influencer la force virtuelle spirituelle connue sous le nom de nyama. Les boli pouvaient être façonnés de toute sorte de matériaux tel que le bois, l'écorce, pierres, racines d'arbres, cuir, métal, tissu, os, cheveux, queues et griffes d'animaux et des éléments humains tels que le sang, les excréments, placentas et des morceaux de cadavre. [...] Le boli a été décrit à la fois comme un symbole de l'univers et comme le réceptacle des forces qui l'animent. Il est en outre un intermédiaire qui permet la communication avec les ancêtres ou le pouvoir surnaturel dont la force l'imprègne. [...] En tant que dépositaires d'un énorme pouvoir spirituel ou nyama, les boli sont considérés avec peur et crainte. Ils étaient traditionnellement les instruments les plus essentiels à la communication entre les mortels terrestres et les pouvoirs surnaturels qui contrôlent nyama, et ainsi, d'après Sara Brett-Smith, ils sont une part importante de la structure judiciaire Bamana, animant des objets à qui la communauté Bamana donne un pouvoir décisif".