SOUPIERE, SON COUVERCLE ET SON PRESENTOIR EN ARGENT
SOUPIERE, SON COUVERCLE ET SON PRESENTOIR EN ARGENT

PAR MICHEL DE GRAEVE, GAND, 1768

Details
SOUPIERE, SON COUVERCLE ET SON PRESENTOIR EN ARGENT
PAR MICHEL DE GRAEVE, GAND, 1768
Oblong, sur quatre pieds en enroulement rocaille, le corps uni à contours, les anses en dragon, le couvercle avec prise détachable en fruit sur terrasse de coquille, le présentoir à contours, poinçons sur le fond et sous le bord du plat: ville, millésime, maître-orfèvre et striche
Longueur de la soupière: 40 cm. (15 ¾ in.)
3825 gr. (122.95 oz.)
Literature
La soupière est illustrée dans C. Vandenbussche, JJ. van Ormelingen, J. Van Damme, Biografisch lexicon van de Gentse edelsmeden nuit de 17de en 18de euw., Gand, 2012, p. 107.
Exhibited
Magie de l'orfèvre volume II, Bruxelles, 2004, n° 55, p. 68.
Further details
A BELGIAN SILVER SOUP TUREEN, COVER AND STAND, 1768

Lot Essay

Cette imposante soupière est appliquée d’anses en forme de dragon, qui pourrait faire soit référence au symbole de la ville de Gand où cette soupière fut fabriquée soit aux armes de la famille commanditaire.
Le dragon est en effet le symbole de la ville de Gand qui orne le beffroi de la ville depuis 1382. Ce dragon dominait à l'origine le dôme de l’église Saint-Georges à Constantinople et selon une vieille prophétie protégeait et assurait la prospérité de la ville sur laquelle ses ailes se déployaient. Ce dragon fut présenté à Baudouin de Flandres, récemment couronné empereur de Constantinople. A son tour Baudouin l’offrit aux braves soldats de la ville de Biervliet qui le ramenèrent en Flandres pour l’installer sur le clocher de leur bourg.
Dès lors la ville prospéra attirant la jalousie des villes voisines au point qu’en 1287 les Brugeois, ayant pris d’assaut Biervliet, saisirent le dragon pour l'ériger sur l’église de Sainte-Catherine. Biervliet dépérit lentement jusqu’à presque disparaître dans une inondation alors que Bruges florissait à son tour. Il faudra attendre presqu’un siècle pour que le dragon soit saisi par Philippe d’Artevelde lors de la prise de Bruges et placé sur le beffroi de sa ville de Gand à la place de l’aigle impérial.
Le dragon, consideré comme un symbole de puissance, de prospérité et de liberté, fut ainsi adopté par quelques familles Gantoises dans leurs armoiries particulièrement au XIXème siècle.
Sous l’Ancien Régime la famille Draeck, qui signifie dragon en néerlandais, est pourtant la seule qui utilise un dragon dans ses armes. Ainsi Fréderic-François de Draeck, époux de la fille du comte puis marquis de Gage, lui-même propriétaire d’une importante vaisselle d’argent au poinçon de Mons, aurait-il pu commander à Michel de Graeve cette magnifique soupière et demander à ce que le symbole de sa famille, le dragon, y soit représenté en place d’armoiries.

Nous remercions J.J van Ormelingen pour son aide dans la rédaction de la notice.

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