Lot Essay
JACQUES DUBOIS
Avec sa rare combinaison de vernis Martin imitant la laque orientale et de bois précieux, cet élégant bureau est un superbe exemple de l’œuvre de Jacques Dubois (1694-1763). Grand ébéniste de l’époque Louis XV, Dubois a certainement initialement été employé comme apprenti dans l’atelier de son demi-frère Noël Gérard à partir de la fin des années 1720, il devient maître vers 1742. Etabli rue de Charenton, il bénéficie des privilèges assortis à son statut d’ouvrier libre, lui permettant ainsi d’échapper à la régulation restrictive du système corporatif. Bien que sa carrière soit peu documentée, il est connu pour sa collaboration avec les marchands-merciers Bertin et Migeon. Ce bureau plat, avec sa combinaison de vernis Martin et bois de rose, est certainement né d’une telle collaboration. Alors que de nombreux exemples de commodes employant cette combinaison sont connus, peu de bureaux sont répertoriés. Un bureau pratiquement identique estampillé par Dubois est connu, il fit partie de la collection de René-Gaspard Dassy (mort en 1837) et fut vendu à Paris, Hôtel Drouot, 15 octobre 2008. Le premier bureau répertorié de ce type apparaît quant à lui dans l’inventaire de collection de la comtesse d’Evreux daté de 1731 : ‘un bureau de bois de violette plaque de pied de biche avec des compartiments de bois de la Chine’. Plus tard, dans l’inventaire du marquis de la Villette daté 1756 est listé « un bureau cintré de bois de violette et laque plaqué à trois tiroirs, fermant à clef, garni de mains, cartouches et ornement de cuivre doré et carderons de cuivre jaune, le dessus couvert de maroquin vert ».
Comme en témoigne l’inventaire après décès de Jacques Dubois daté de 1763, Dubois possédait un important stock de montures de bronze doré - 432 livres pesant de modèles de bronze, prisés 1 080 L- le présent bureau présente des chutes de bronze en feuillage caractéristiques de son œuvre. Elles sont notamment visibles sur un bureau en pente avec panneaux de laque du Japon, et sont marquées du C couronné (illustré dans A. Pradère, Les Ebénistes Français de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, p. 170, fig. 148). Ces chutes sont également visibles sur un bureau de dame figurant dans la vente de la collection Alexander, Christie's, New York, 30 April 1999, lot 140. Bien que Dubois ait délivré des meubles décorés de laques ou vernis Martin dès la fin des années 1740, la mode pour le mobilier dans le goût oriental se manifeste toujours dans l’inventaire de 1763. Parmi les nombreux exemples de meubles « de la Chine » et « du Japon » est « 1 bureau de vernis de la Chine garni de bronze, 220 livres ».
Aussi bien la forme de ce bureau que certaines montures s’apparentent à un petit groupe de bureaux réalisés par Bernard II van Risenburgh (BVRB). Citons en particulier un exemplaire autrefois à la galerie Steinitz, Paris, qui combine également placage et laque de type oriental. BVRB travaillait presque exclusivement pour des marchands-merciers, en particulier Thomas-Joachim Hébert, Lazare Duvaux et Simon-Philippe Poirier. Comme Dubois, il semblerait qu’il ait fondu ses propres montures ou bien qu’il ait demandé à son bronzier ou marchand de lui réserver certains modèles pour son propre usage. Cependant, la présence de modèles de monture partagés entre les deux ébénistes indiquerait qu’un même marchand ait supervisé ces commissions.
LA COLLECTION GOULD
Les Gould assoient leur fortune en contribuant au développement du réseau ferré aux Etats Unis. L’un des fils du patriarche, Frank Jay Gould, développe des lieux de villégiature en France, tels Granville et Maisons-Laffitte. En 1923, il épouse Florence La Caze, californienne d‘origine française qui se destinait à une carrière de chanteuse d’opéra, après ses débuts à l’hôtel Meurice.
Les époux Gould s’installent à la villa La Vigie, à Juan-les-Pins, peinte par Picasso en 1924. Florence y invite les grands artistes et écrivains de l’époque : Jean Cocteau, André Gide, Charlie Chaplin, Salvador Dalí…
Le gotha se concentre sur ces hauts lieux mondains de la Riviera. A l’occasion des fêtes qui y sont organisées, Florence dévoile les plus belles parures de sa collection, telle The Blue Princess, un saphire indien de 114 carats. Jean-Louis Curtis décrit l’atmosphère de fête « réglée comme le cérémonial quotidien à Versailles » (Connaissance des Arts, juillet 1984).
En 1958, après la mort de son époux, elle acquiert la villa Le Patio à Cannes. Les styles s’y mêlent sans se chevaucher : meubles et objets des arts décoratifs du XVIIIe siècle côtoient des tableaux de Delacroix, Van Gogh, Degas, Monet, Bonnard… Toujours en phase avec son temps, Florence Gould collectionne également des artistes contemporains des années 1950 et 1960, dont Bernard Buffet à qui elle commanda des vitraux pour la villa Le Patio, décorée par Pierre Scapula.
Paul Morand, dans son Journal du 21 février 1971, évoque son séjour à la villa : « Un matin au patio. La qualité des ors sous le soleil : des bronzes de meubles laqués, de ceux des bleus de Chine, les orchidées dans l’éléphant de cristal, l’or vieux des cadres et des fauteuils. La table de marbre chargée de livres de luxe, le gazon vert clair, les giroflées mauves, la haie taillée, la mer bleu fort, le ciel bleu doux… »
Des pièces de leur collection sont aujourd’hui présentes dans les collections du Metropolitan Museum of Art de New York, ainsi qu’au Getty Museum et au Louvre. Grande mécène, Florence Gould créa de nombreux prix littéraires et artistiques : le prix des Critiques, le prix de poésie Max Jacob, le prix de littérature Roger Nimier, le prix de gravure et de composition musicale. La Florence J. Gould Fondation, créée à la demande de celle-ci, est aujourd’hui encore dédiée au renforcement des liens culturels franco-américains. Après sa mort en 1983, plusieurs ventes sont organisées au profit de cette fondation.
LYNN WOLFSON
Madame Lynn Wolfson fut l’épouse de Louis II Wolfson, fls du fondateur de l’entreprise Wometco spécialisée dans les médias et plus particulièrement la télévision. Elle fut un soutien passionné pour les Arts à Miami. Le Lynn Wolfson Stage du Ziff Opera House est un des nombreux témoignages de sa philanthropie.
JACQUES DUBOIS
With its rare combination of costly vernis martin imitating oriental lacquer and precious exotic woods, this elegant bureau is a superb example of the oeuvre of Jacques Dubois (1694-1763), one of the great cabinet-makers of the Louis XV period. Dubois was almost certainly initially employed in the atelier of his half-brother, Noel Gerard from the late 1720s, only become master in 1742. Established in the rue de Charenton, he enjoyed the privileges of an ouvrier libre and was thus undisturbed by the strict guild regulations endured by his fellow ebenistes. Although his career is thinly documented, he is known to have worked for the marchands-merciers Bertin and Migeon and this bureau plat, with its combination of Chinese lacquer and bois de rose, would almost certainly have been commissioned through the intervention of a marchand-mercier. Whilst various commodes decorated with this combination are known, very few bureaux are recorded. An almost identical bureau is known by him, formerly in the collection of René-Gaspard Dassy (d. 1837), sold at the Hôtel Drouot, Paris, 15 octobre 2008, lot 149. Interestingly, the first bureau of this type is listed as ‘un bureau de bois de violette plaque de pied de biche avec des compartiments de bois de la Chine’ in the collection of the comtesse d’Evreux in 1731 and ‘un bureau cintré de bois de violette et laque plaqué à trois tiroirs, fermant à clef, garni de mains, cartouches et ornement de cuivre doré et carderons de cuivre jaune, le dessus couvert de maroquin vert’ is listed in the inventory of the marquis de la Villette in 1756.
As the Inventory taken following his death in 1763 clearly testifies, Dubois maintained an extensive stock of gilt-bronze mounts - 432 livres pesant de modeles de bronze, prisés 1 080 L - and the present bureau plat displays Dubois' characteristic foliate-wrapped chutes. These feature on both the Japanese lacquer bureau en pente, undoubtedly also supplied by a marchand-mercier and stamped with the C couronne poincon, illustrated in A. Pradère, Les Ebénistes Français de Louis XIV la Révolution, Paris, 1989, p. 170, fig. 148, as well as on the bureau de dame sold from the Alexander Collection, Christie's New York, 30 April 1999, lot 140. Although Dubois was certainly supplying furniture with Oriental lacquer and vernis martin decoration from at least the late 1740s, the enduring popularity of his Chinoiserie furniture is further confirmed by the 1763 Inventory. Amongst the numerous examples of furniture de la Chine and du Japon was 1 bureau de vernis de la Chine garni de bronze, 220 l.
Both the shape of this bureau and the style of some of the mounts relate closely to a small group of bureaux by Bernard II van Risenburgh (BVRB), and particularly an example formerly with Steinitz, Paris, which also combines veneers with oriental lacquer. BVRB worked almost exclusively for marchands-merciers, particularly Thomas-Joachim Hébert, Lazare Duvaux and Simon-Philippe Poirier and, like Dubois, is thought to have either cast his own mounts or ordered his bronzier or marchand to retain the models for his exclusive use. The presence of numerous shared mounts between Dubois and BVRB would seem to suggest, therefore, that same marchand, was involved in these commissions.
THE GOULD COLLECTION
The American Gould family made their fortune in the mid-19th century as railroad magnates. One of the sons Frank Jay Gould went on to develop numerous hotels and casinos on the Cote d’Azur and in 1923 married Florence La Caze, a Californian-born French national who initially dreamt of becoming an opera singer after her performances at the Hotel Meurice.
It was at La Vigie in Juans-les-Pins, a place once depicted by Picasso himself that the Goulds would host many of the 20th century’s greatest writers and artists such as Jean Cocteau, André Gide, Charlie Chaplin and Salvador Dalí to name but a few. It was at these wonderfully extravagant parties that Florence would often show off her most exquisite jewelry like The Blue Princess, a dazzling 114 carat Indian sapphire which she wore to the delight of her guests. Jean-Louis Curtis once described the glittering atmosphere at one of these parties as equal to ‘the daily ceremonies of the court of Versailles’ (Connaissance des Arts, July 1984).
After the death of her husband in 1958, Florence Gould acquired Le Patio, a stunning villa near Cannes. It was here that she effortlessly blended styles from across the centuries transforming her home into a true place of wonder: 18th century furniture and decorative objects fused with paintings by masters such as Delacroix, Van Gogh, Degas, Monet and Bonnard… Priding herself as a tastemaker, she also collected work by contemporary artists of the 1950s and 60s including Bernard Buffet from whom she would later commission stained-glass windows for Le Patio, decorated by Pierre Scapula.
In a diary entry dated February 21st 1971, the author Paul Morand describes the idyllic scene at the villa: ‘Morning at Le Patio. The aesthetic quality of the golden hues in the sunlight: From the ormolu mounts of the lacquered commodes, to those encasing the Chinese porcelain, beautiful orchids sprouting from a crystal elephant, the old gold of the frames merging with that of the chairs. That marble table buckling under the weight of luxurious books, fresh green grass, mauve gillyflowers, perfectly trimmed hedges, deep blue sea and the soft blue sky…’
Works from their collection can now be found in major institutions across the world such as the Metropolitan Museum of Art, the Getty Museum and the Louvre.
But Florence Gould was not only known for her talent as a collector. As a Grande mécène, she helped establish many literary and artistic prizes such as: Le prix des Critiques, le prix de poésie Max Jacob, le prix de literature Roger Nimier, le prix de gravure et de composition musicale. Indeed the Florence J. Gould Foundation, created in her memory is still dedicated to establishing and protecting joint Franco-American cultural partnerships. After her death in 1983, numerous sales were held in support of this noble cause.
LYNN WOLFSON
Mrs. Lynn Wolfson, whose late husband Louis II Wolfson ran an important cable and television company Wometco, was a passionate supporter of the arts in Miami, particularly ballet, with the Lynn Wolfson Stage at the Ziff Ballet Opera House being named after her. Collecting is in the family` s bloodher brother-in-law Mitchell Wolfson is a celebrated collector, founding the Wolfsonian Museum in Miami Beach and Nervi, Italy.
Avec sa rare combinaison de vernis Martin imitant la laque orientale et de bois précieux, cet élégant bureau est un superbe exemple de l’œuvre de Jacques Dubois (1694-1763). Grand ébéniste de l’époque Louis XV, Dubois a certainement initialement été employé comme apprenti dans l’atelier de son demi-frère Noël Gérard à partir de la fin des années 1720, il devient maître vers 1742. Etabli rue de Charenton, il bénéficie des privilèges assortis à son statut d’ouvrier libre, lui permettant ainsi d’échapper à la régulation restrictive du système corporatif. Bien que sa carrière soit peu documentée, il est connu pour sa collaboration avec les marchands-merciers Bertin et Migeon. Ce bureau plat, avec sa combinaison de vernis Martin et bois de rose, est certainement né d’une telle collaboration. Alors que de nombreux exemples de commodes employant cette combinaison sont connus, peu de bureaux sont répertoriés. Un bureau pratiquement identique estampillé par Dubois est connu, il fit partie de la collection de René-Gaspard Dassy (mort en 1837) et fut vendu à Paris, Hôtel Drouot, 15 octobre 2008. Le premier bureau répertorié de ce type apparaît quant à lui dans l’inventaire de collection de la comtesse d’Evreux daté de 1731 : ‘un bureau de bois de violette plaque de pied de biche avec des compartiments de bois de la Chine’. Plus tard, dans l’inventaire du marquis de la Villette daté 1756 est listé « un bureau cintré de bois de violette et laque plaqué à trois tiroirs, fermant à clef, garni de mains, cartouches et ornement de cuivre doré et carderons de cuivre jaune, le dessus couvert de maroquin vert ».
Comme en témoigne l’inventaire après décès de Jacques Dubois daté de 1763, Dubois possédait un important stock de montures de bronze doré - 432 livres pesant de modèles de bronze, prisés 1 080 L- le présent bureau présente des chutes de bronze en feuillage caractéristiques de son œuvre. Elles sont notamment visibles sur un bureau en pente avec panneaux de laque du Japon, et sont marquées du C couronné (illustré dans A. Pradère, Les Ebénistes Français de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, p. 170, fig. 148). Ces chutes sont également visibles sur un bureau de dame figurant dans la vente de la collection Alexander, Christie's, New York, 30 April 1999, lot 140. Bien que Dubois ait délivré des meubles décorés de laques ou vernis Martin dès la fin des années 1740, la mode pour le mobilier dans le goût oriental se manifeste toujours dans l’inventaire de 1763. Parmi les nombreux exemples de meubles « de la Chine » et « du Japon » est « 1 bureau de vernis de la Chine garni de bronze, 220 livres ».
Aussi bien la forme de ce bureau que certaines montures s’apparentent à un petit groupe de bureaux réalisés par Bernard II van Risenburgh (BVRB). Citons en particulier un exemplaire autrefois à la galerie Steinitz, Paris, qui combine également placage et laque de type oriental. BVRB travaillait presque exclusivement pour des marchands-merciers, en particulier Thomas-Joachim Hébert, Lazare Duvaux et Simon-Philippe Poirier. Comme Dubois, il semblerait qu’il ait fondu ses propres montures ou bien qu’il ait demandé à son bronzier ou marchand de lui réserver certains modèles pour son propre usage. Cependant, la présence de modèles de monture partagés entre les deux ébénistes indiquerait qu’un même marchand ait supervisé ces commissions.
LA COLLECTION GOULD
Les Gould assoient leur fortune en contribuant au développement du réseau ferré aux Etats Unis. L’un des fils du patriarche, Frank Jay Gould, développe des lieux de villégiature en France, tels Granville et Maisons-Laffitte. En 1923, il épouse Florence La Caze, californienne d‘origine française qui se destinait à une carrière de chanteuse d’opéra, après ses débuts à l’hôtel Meurice.
Les époux Gould s’installent à la villa La Vigie, à Juan-les-Pins, peinte par Picasso en 1924. Florence y invite les grands artistes et écrivains de l’époque : Jean Cocteau, André Gide, Charlie Chaplin, Salvador Dalí…
Le gotha se concentre sur ces hauts lieux mondains de la Riviera. A l’occasion des fêtes qui y sont organisées, Florence dévoile les plus belles parures de sa collection, telle The Blue Princess, un saphire indien de 114 carats. Jean-Louis Curtis décrit l’atmosphère de fête « réglée comme le cérémonial quotidien à Versailles » (Connaissance des Arts, juillet 1984).
En 1958, après la mort de son époux, elle acquiert la villa Le Patio à Cannes. Les styles s’y mêlent sans se chevaucher : meubles et objets des arts décoratifs du XVIIIe siècle côtoient des tableaux de Delacroix, Van Gogh, Degas, Monet, Bonnard… Toujours en phase avec son temps, Florence Gould collectionne également des artistes contemporains des années 1950 et 1960, dont Bernard Buffet à qui elle commanda des vitraux pour la villa Le Patio, décorée par Pierre Scapula.
Paul Morand, dans son Journal du 21 février 1971, évoque son séjour à la villa : « Un matin au patio. La qualité des ors sous le soleil : des bronzes de meubles laqués, de ceux des bleus de Chine, les orchidées dans l’éléphant de cristal, l’or vieux des cadres et des fauteuils. La table de marbre chargée de livres de luxe, le gazon vert clair, les giroflées mauves, la haie taillée, la mer bleu fort, le ciel bleu doux… »
Des pièces de leur collection sont aujourd’hui présentes dans les collections du Metropolitan Museum of Art de New York, ainsi qu’au Getty Museum et au Louvre. Grande mécène, Florence Gould créa de nombreux prix littéraires et artistiques : le prix des Critiques, le prix de poésie Max Jacob, le prix de littérature Roger Nimier, le prix de gravure et de composition musicale. La Florence J. Gould Fondation, créée à la demande de celle-ci, est aujourd’hui encore dédiée au renforcement des liens culturels franco-américains. Après sa mort en 1983, plusieurs ventes sont organisées au profit de cette fondation.
LYNN WOLFSON
Madame Lynn Wolfson fut l’épouse de Louis II Wolfson, fls du fondateur de l’entreprise Wometco spécialisée dans les médias et plus particulièrement la télévision. Elle fut un soutien passionné pour les Arts à Miami. Le Lynn Wolfson Stage du Ziff Opera House est un des nombreux témoignages de sa philanthropie.
JACQUES DUBOIS
With its rare combination of costly vernis martin imitating oriental lacquer and precious exotic woods, this elegant bureau is a superb example of the oeuvre of Jacques Dubois (1694-1763), one of the great cabinet-makers of the Louis XV period. Dubois was almost certainly initially employed in the atelier of his half-brother, Noel Gerard from the late 1720s, only become master in 1742. Established in the rue de Charenton, he enjoyed the privileges of an ouvrier libre and was thus undisturbed by the strict guild regulations endured by his fellow ebenistes. Although his career is thinly documented, he is known to have worked for the marchands-merciers Bertin and Migeon and this bureau plat, with its combination of Chinese lacquer and bois de rose, would almost certainly have been commissioned through the intervention of a marchand-mercier. Whilst various commodes decorated with this combination are known, very few bureaux are recorded. An almost identical bureau is known by him, formerly in the collection of René-Gaspard Dassy (d. 1837), sold at the Hôtel Drouot, Paris, 15 octobre 2008, lot 149. Interestingly, the first bureau of this type is listed as ‘un bureau de bois de violette plaque de pied de biche avec des compartiments de bois de la Chine’ in the collection of the comtesse d’Evreux in 1731 and ‘un bureau cintré de bois de violette et laque plaqué à trois tiroirs, fermant à clef, garni de mains, cartouches et ornement de cuivre doré et carderons de cuivre jaune, le dessus couvert de maroquin vert’ is listed in the inventory of the marquis de la Villette in 1756.
As the Inventory taken following his death in 1763 clearly testifies, Dubois maintained an extensive stock of gilt-bronze mounts - 432 livres pesant de modeles de bronze, prisés 1 080 L - and the present bureau plat displays Dubois' characteristic foliate-wrapped chutes. These feature on both the Japanese lacquer bureau en pente, undoubtedly also supplied by a marchand-mercier and stamped with the C couronne poincon, illustrated in A. Pradère, Les Ebénistes Français de Louis XIV la Révolution, Paris, 1989, p. 170, fig. 148, as well as on the bureau de dame sold from the Alexander Collection, Christie's New York, 30 April 1999, lot 140. Although Dubois was certainly supplying furniture with Oriental lacquer and vernis martin decoration from at least the late 1740s, the enduring popularity of his Chinoiserie furniture is further confirmed by the 1763 Inventory. Amongst the numerous examples of furniture de la Chine and du Japon was 1 bureau de vernis de la Chine garni de bronze, 220 l.
Both the shape of this bureau and the style of some of the mounts relate closely to a small group of bureaux by Bernard II van Risenburgh (BVRB), and particularly an example formerly with Steinitz, Paris, which also combines veneers with oriental lacquer. BVRB worked almost exclusively for marchands-merciers, particularly Thomas-Joachim Hébert, Lazare Duvaux and Simon-Philippe Poirier and, like Dubois, is thought to have either cast his own mounts or ordered his bronzier or marchand to retain the models for his exclusive use. The presence of numerous shared mounts between Dubois and BVRB would seem to suggest, therefore, that same marchand, was involved in these commissions.
THE GOULD COLLECTION
The American Gould family made their fortune in the mid-19th century as railroad magnates. One of the sons Frank Jay Gould went on to develop numerous hotels and casinos on the Cote d’Azur and in 1923 married Florence La Caze, a Californian-born French national who initially dreamt of becoming an opera singer after her performances at the Hotel Meurice.
It was at La Vigie in Juans-les-Pins, a place once depicted by Picasso himself that the Goulds would host many of the 20th century’s greatest writers and artists such as Jean Cocteau, André Gide, Charlie Chaplin and Salvador Dalí to name but a few. It was at these wonderfully extravagant parties that Florence would often show off her most exquisite jewelry like The Blue Princess, a dazzling 114 carat Indian sapphire which she wore to the delight of her guests. Jean-Louis Curtis once described the glittering atmosphere at one of these parties as equal to ‘the daily ceremonies of the court of Versailles’ (Connaissance des Arts, July 1984).
After the death of her husband in 1958, Florence Gould acquired Le Patio, a stunning villa near Cannes. It was here that she effortlessly blended styles from across the centuries transforming her home into a true place of wonder: 18th century furniture and decorative objects fused with paintings by masters such as Delacroix, Van Gogh, Degas, Monet and Bonnard… Priding herself as a tastemaker, she also collected work by contemporary artists of the 1950s and 60s including Bernard Buffet from whom she would later commission stained-glass windows for Le Patio, decorated by Pierre Scapula.
In a diary entry dated February 21st 1971, the author Paul Morand describes the idyllic scene at the villa: ‘Morning at Le Patio. The aesthetic quality of the golden hues in the sunlight: From the ormolu mounts of the lacquered commodes, to those encasing the Chinese porcelain, beautiful orchids sprouting from a crystal elephant, the old gold of the frames merging with that of the chairs. That marble table buckling under the weight of luxurious books, fresh green grass, mauve gillyflowers, perfectly trimmed hedges, deep blue sea and the soft blue sky…’
Works from their collection can now be found in major institutions across the world such as the Metropolitan Museum of Art, the Getty Museum and the Louvre.
But Florence Gould was not only known for her talent as a collector. As a Grande mécène, she helped establish many literary and artistic prizes such as: Le prix des Critiques, le prix de poésie Max Jacob, le prix de literature Roger Nimier, le prix de gravure et de composition musicale. Indeed the Florence J. Gould Foundation, created in her memory is still dedicated to establishing and protecting joint Franco-American cultural partnerships. After her death in 1983, numerous sales were held in support of this noble cause.
LYNN WOLFSON
Mrs. Lynn Wolfson, whose late husband Louis II Wolfson ran an important cable and television company Wometco, was a passionate supporter of the arts in Miami, particularly ballet, with the Lynn Wolfson Stage at the Ziff Ballet Opera House being named after her. Collecting is in the family` s bloodher brother-in-law Mitchell Wolfson is a celebrated collector, founding the Wolfsonian Museum in Miami Beach and Nervi, Italy.