Lot Essay
Cette paire de bustes représente probablement Henri de la Tour d’Auvergne (1611-1675), vicomte de Turenne, dit Turenne, et son frère Frédéric Maurice de la Tour d’Auvergne (1605-1652), duc de Bouillon et prince de Sedan. Grand stratège militaire et maréchal de France, Turenne est considéré, avec le prince de Condé, comme le meilleur général des armées françaises de son temps, combattant dans les armées de Louis XIII et de Louis XIV. Le duc de Bouillon embrasse également une carrière militaire et commande notamment l’armée du pape mais est surtout connu comme frondeur. Turenne reste sans descendance tandis que le duc de Bouillon a dix enfants avec son épouse Eléonore de Bergh dont Emmanuel-Théodose de la Tour d’Auvergne (1643-1715), cardinal de Bouillon, qui commande un mausolée à la mémoire de ses parents à Pierre II Legros en 1698 (aujourd’hui à l’Hôtel Dieu, Cluny). Le tombeau de Turenne est quant à lui élevé sur ordre de Louis XIV lui-même par Gaspard Marsy (1624-1681) et Jean-Baptiste Tuby (1635-1700), initialement à la basilique Saint-Denis, puis déplacé aux Invalides sur ordre de Napoléon Bonaparte en 1800. Lami (loc. cit.) nous apprend que Coysevox a réalisé des bustes en marbre de Turenne et Condé, exposés au Salon de 1704, qui ont aujourd’hui disparu et dont on ne connait pas la composition (Keller-Dorian, op. cit., p. 41). Le château de Chantilly possède deux bustes de Turenne et Condé, interprétations plus ou moins fidèles de ceux de Coysevox par Jérôme Derbais (actif 1668-1715), commandés par Henri-Jules de Bourbon, fils du Grand Condé (musée Condé, Chantilly, OA 367) (Keller-Dorian, op. cit., pp. 108 et 117). On connait plusieurs versions en bronze de ces deux bustes par Derbais, notamment au château de Windsor, à la Wallace Collection à Londres (S163 et S164) et à la Frick collection à New York (1918.2.67). Notre buste de Turenne diffère par l’orientation du visage, le traitement du drapé et de l’armure. Le duc de Bouillon n’a quant à lui pas été portraituré par Coysevox. Emmanuel-Théodose de la Tour d’Auvergne a peut-être à son tour commandé des bustes de son père et de son oncle qui seraient les bustes ici présents.
Jacques-Léopold Charles Godefroy de la Tour d’Auvergne (1746-1802) sera le dernier duc de Bouillon. Très endetté après la révolution française, il cède ses biens à Antoine, comte Roy (1764-1847), peu avant sa mort dont certainement les présents bustes. Il se peut, qu’Antoine Roy, alors devenu l’un des hommes les plus riches de France, aient fait refaire au début du XIXème siècle les têtes de ces bustes, probablement endommagées lors de la Révolution. En effet, les têtes actuelles apparaissent plus blanches que les torses et ne s’adaptent pas parfaitement à eux. On le voit notamment au niveau des boucles de cheveux de Turenne sur le torse qui ne sont pas l'exact prolongement de celles de la tête. En 1810, le comte Roy cède le château de Navarre, aux environs d’Evreux, précédemment résidence de la famille de la Tour d’Auvergne, à Napoléon qui voulait en faire un apanage pour Joséphine. Le comte Roy emporte avec lui quelques objets mobiliers dont certainement les deux bustes ici présents, dont a hérité sa fille Alexandrine Laure (1799-1854), devenue marquise de Talhouët par son mariage avec Auguste-Frédéric de Talhouët-Bonamour (1788-1842), marquis de Talhouët et transmis par descendance aux propriétaires actuels.
Jacques-Léopold Charles Godefroy de la Tour d’Auvergne (1746-1802) sera le dernier duc de Bouillon. Très endetté après la révolution française, il cède ses biens à Antoine, comte Roy (1764-1847), peu avant sa mort dont certainement les présents bustes. Il se peut, qu’Antoine Roy, alors devenu l’un des hommes les plus riches de France, aient fait refaire au début du XIXème siècle les têtes de ces bustes, probablement endommagées lors de la Révolution. En effet, les têtes actuelles apparaissent plus blanches que les torses et ne s’adaptent pas parfaitement à eux. On le voit notamment au niveau des boucles de cheveux de Turenne sur le torse qui ne sont pas l'exact prolongement de celles de la tête. En 1810, le comte Roy cède le château de Navarre, aux environs d’Evreux, précédemment résidence de la famille de la Tour d’Auvergne, à Napoléon qui voulait en faire un apanage pour Joséphine. Le comte Roy emporte avec lui quelques objets mobiliers dont certainement les deux bustes ici présents, dont a hérité sa fille Alexandrine Laure (1799-1854), devenue marquise de Talhouët par son mariage avec Auguste-Frédéric de Talhouët-Bonamour (1788-1842), marquis de Talhouët et transmis par descendance aux propriétaires actuels.