Fernand Léger (1881-1955)
Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the … Read more
Fernand Léger (1881-1955)

Danseuse en jaune et bleu

Details
Fernand Léger (1881-1955)
Danseuse en jaune et bleu
signé et daté 'F. LEGER. 43' (en bas à droite)
huile sur toile
61 x 50.3 cm. (24 x 19 ¾ in.)
Peint en 1943
Provenance
Syndicat CGT de la Seine, Paris (don de l'artiste, à l'occasion d'une grève).
Collection Guy Loudmer, Paris.
Collection Jacqueline Loudmer, Paris.
Literature
G. Bauquier, Fernand Léger, catalogue raisonné 1938-1943, Paris, 1998, p. 221, no. 1115 (illustré en couleurs).
Exhibited
Milan, Palazzo Reale, Fernand Léger, novembre 1989-février 1990, p. 112, no. 40 (illustré en couleurs).
Villeneuve d'Ascq, Musée d'art moderne, Fernand Léger, mars-juin 1990, no. 44 (illustré en couleurs, p. 129).
Special notice
Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the Artist's Resale Right Regulations 2006 apply to this lot, the buyer also agrees to pay us an amount equal to the resale royalty provided for in those Regulations, and we undertake to the buyer to pay such amount to the artist's collection agent.
Further details
'DANSEUSE EN JAUNE ET BLEU'; SIGNED AND DATED LOWER RIGHT; OIL ON CANVAS.

Brought to you by

Mathilde Bensard
Mathilde Bensard

Lot Essay

Fuyant la guerre et un régime hostile aux artistes d’avant-garde, Fernand Léger embarque depuis Marseille pour les États-Unis en novembre 1940, pour ne rentrer en France qu’en 1945. Il s’établit principalement à New York mais entreprend plusieurs voyages à travers le pays jusqu’en Californie où il enseigna au Mills College en même temps que John Cage et Merce Cunnigham. Cet exil de cinq ans et le contact avec la culture américaine auront une influence non négligeable sur l’artiste. A l’instar de la série des Plongeurs sur laquelle Léger travaille avant son départ de France et qui se revelera, dans le creuset américain, être l’une des séries les plus significatives de sa carrière, Danseuse en jaune et bleu est non seulement une recherche sur la représentation des formes humaines mais aussi une réflexion sur la relation entre le dessin et la couleur et sur l’espace pictural en général. A cette époque, Léger est déjà un artiste confirmé; mais avec la série des Plongeurs, il se réinvente et ouvre la voie à de nouvelles formes de représentation qui définiront son style tant célébré d’après-guerre.
Néanmoins, Léger ne voulut pas admettre que l’Amérique ait eu une influence déterminante sur son oeuvre et se justifia : «Mon oeuvre continue et se développe absolument indépendamment de ma situation géographique. Ce que je peins ici aurait pu être fait à Paris ou à Londres. Le milieu ne m’influence aucunement. L’oeuvre d’art est la résultante d’un état intérieur et ne doit rien au pittoresque extérieur. Peut-être le rythme new-yorkais ou l’atmosphère climatique me permettent-ils de travailler «plus vite» - C’est tout.» (cité in G. Bauquier, op. cit. p. 225). Malgré tout, il nous paraît improbable qu’après plusieurs voyages aux États-Unis dans les années 1930 et ce long exil de cinq ans pendant la guerre, un artiste comme Léger fasciné par le monde moderne, la vie urbaine et la machine puisse rester indifférent et imperméable à la trépidante atmosphère des villes américaines.
En effet, les grands panneaux lumineux tels qu’on pouvait en voir sur Broadway ne seraient pas sans lien avec une nouvelle évolution dans le style de Léger. Les historiens de l’art s’accordent à dire que la technique de la « couleur à part » ou « couleurs en dehors » comme Léger l’a dénommée lui-même, si caractéristique de son oeuvre des années 1940 et jusqu’à sa mort, serait directement influencée par ces enseignes lumineuses et n’aurait probablement pas vu le jour s’il était resté en Europe. «J’ai libéré la couleur de la forme en la disposant par larges zones sans l’obliger à épouser les contours des objets ; elle garde ainsi toute sa force et le dessin aussi.» (cité in A. Warnod, « L’Amérique n’est pas un pays, c’est un monde dit Fernand Léger », in Arts, Paris, Janvier 1946, p. 2). Dans ses oeuvres des années 1940 et donc dans Danseuse en jaune et bleu le dessin et la couleur sont dissociés. La danseuse est formée par de larges lignes sinueuses noires et la toile est couverte de manière arbitraire, sans respect de ces lignes, de larges aplats de couleurs vives. L’opposition entre le blanc et les couleurs primaires bleu, jaune et rouge pousse les effets de contraste à leur maximum, en résulte alors une oeuvre d’un dynamisme nouveau.

Fleeing the war and a regime hostile to avant-garde artists, Fernand Léger sailed from Marseille for the United States in November 1940, not to return to France until 1945. He lived mainly in New York but made several trips across the country, including to California where he taught at Mills college at the same time as John Cage and Merce Cunningham. This five-year exile and the contact with American culture was to have a significant influence on the artist. Like the Divers series on which Léger worked before his departure from France and which would, in the American melting pot, result in one of the most significant series of works of his career, Danseuse en jaune et bleu is not only an exploration of the representation of human forms but also a study of the relationship between line and colour and of the pictorial space in general. At this time, Léger was already an established artist; with the Divers series he reinvented his art and opened the way to new forms of representation that would define his much-celebrated post-war style.
Nevertheless, Léger himself did not want to admit that America had had a decisive influence on his work and justified himself by saying, “My work continues and develops completely independently of my geographical location. What I paint here could have been done in Paris or London. The environment does not influence me in any way. The work of art is the product of an inner state and owes nothing to the external picturesque. Perhaps the pace of New York or the climatic ambience allows me to work “more quickly” - that’s all” (cited in G. Bauquier, op. cit. p. 225). Nonetheless, it seems obvious to us that after several trips to the United States in the 1930s and that long five year exile during the war, an artist like Léger, fascinated by the modern world, urban life and machines, could not have remained indifferent and impervious to the hectic atmosphere of American cities.
Indeed, the large neon signs like those seen on Broadway were not unconnected with a new development in Léger’s style. Art historians agree that the “separate colour” or “colours outside” technique, as Léger himself called it, so characteristic of his work in the 1940s and until his death, would have been directly influenced by these illuminated signs and would probably not have come about had he remained in Europe. “I have liberated the colour from the form by laying it out in large areas without being obliged to marry it with the contours of the objects; it thus retains all its strength and the design too.” (cited in A. Warnod, “L’Amérique n’est pas un pays, c’est un monde dit Fernand Léger, in Arts, Paris, January 1946, p. 2). In his works of the 1940s and therefore in Danseuse en Jaune et Bleu the outline and the colour are separated. The dancer is comprised of broad sinuous black lines while the canvas is covered on arbitrary fashion ways without respecting these lines, with large areas of bright colour. The conflict between the white and the blue, red and yellow primary colours pushes the contrasting effects to the limit, resulting in a work with a replete new dynamism.

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