![Marcel Proust (1871-1922). La Regarder dormir et Mes réveils. Tapuscrit avec nombreuses corrections autographes. [Septembre-octobre 1922] 18 feuillets in-4 (268 x 210 mm). Deux paperoles (sur le premier et le seizième feuillet). Signature autographe biffée en bas du seizième feuillet. (Quelques taches.)](https://www.christies.com/img/LotImages/2016/PAR/2016_PAR_12815_0102_000(marcel_proust_la_regarder_dormir_et_mes_reveils_tapuscrit_avec_nombreu063804).jpg?w=1)
Le dernier texte de Proust publié de son vivant
Marcel Proust (1871-1922). La Regarder dormir et Mes réveils. Tapuscrit avec nombreuses corrections autographes. [Septembre-octobre 1922] 18 feuillets in-4 (268 x 210 mm). Deux paperoles (sur le premier et le seizième feuillet). Signature autographe biffée en bas du seizième feuillet. (Quelques taches.)
細節
Marcel Proust (1871-1922). La Regarder dormir et Mes réveils. Tapuscrit avec nombreuses corrections autographes. [Septembre-octobre 1922] 18 feuillets in-4 (268 x 210 mm). Deux paperoles (sur le premier et le seizième feuillet). Signature autographe biffée en bas du seizième feuillet. (Quelques taches.)
[Avec :] -Un placard in-plano imprimé et corrigé, replié au format in-12. Ces épreuves portent le cachet de l’imprimerie Paillart d’Abbeville datées du 5 octobre 1922, une dizaine de corrections à l’encre noire de la main de Proust, quelques corrections et indications typographiques à l’encre bleue de Jacques Rivière. Dans la marge supérieure de la première page, on trouve une indication autographe de Jean Paulhan « article 1 ». Ce placard ne donne pas la totalité du texte.
L’ensemble est soigneusement réuni dans un feuillet dactylographié replié (extrait de La Prisonnière), entièrement biffé par Proust. Ce feuillet donne une version antérieure au texte définitif.
Provenance : vente chez Laurin-Guilloux-Buffetaud, le 24 novembre 1999, lot 231 - Vente chez Beaussant-Lefèvre, le 27 mai 2003, lot 51.
IMPORTANT EXTRAIT DE LA PRISONNIÈRE CORRIGÉ PAR PROUST PEU AVANT SA MORT ET SPÉCIALEMENT ÉCRIT POUR LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE.
Pendant l’été 1922, alors que Proust travaille à La Prisonnière, Jacques Rivière le sollicite pour lui proposer d’en publier des extraits dans le Nouvelle Revue Française avant sa sortie en volume. Le 8 août, Proust promet de lui adresser, pour le numéro d'octobre, Le Sommeil d’Albertine. N’ayant toujours rien reçu, Rivière le presse quelques jours plus tard. « Finalement, le 23 ou le 24 septembre, Proust lui propose deux extraits « La regarder dormir », et « Mes réveils » qui paraîtront dans la Nouvelle Revue Française de novembre 1922. Il lui confie : « J'ai fait avec une énergie méritoire si vous aviez vu mon état un travail de découpage qui me rendra phrase par phrase l'établissement du volume une torture. N'ayez aucune crainte en voyant le nom de Gisèle au lieu de celui d'Albertine ». Le 25 septembre Jacques Rivière lui confie : « c’est admirable. Je ne sais pas si vous avez jamais rien écrit d’aussi émouvant […] ».
Dans sa dernière lettre à Gaston Gallimard, du 30 octobre ou 1er novembre 1922, « Proust exprime le sentiment d’avoir terminé son œuvre, commencée près de quinze ans plus tôt » (Proust. À la recherche du temps perdu, III. Édition publiée sous la direction de J.-Y. Tadié. Bibliothèque de la Pléiade, 1998. pp. 1666-1667). Jusqu’à la dernière minute, il y apporte des corrections. Le 11 octobre, il lui adresse l’épreuve. Le texte est publié le 1er novembre, le 18 du même mois Proust meurt.
Cette dactylographie très travaillée, où se mêlent frappes originales et copies carbone, comporte de nombreux ajouts, corrections et ratures. Proust inscrit lui-même en tête de chaque feuillet le titre courant La regarder dormir, puis Mes réveils et revient à plusieurs reprises sur la pagination comme en témoignent les nombreux repentirs. Le titre initial, Le Sommeil de Gisèle, est biffé. Dans cette prépublication pour la Nouvelle Revue française, Proust prit soin de rebaptiser son héroïne Gisèle. Ce texte correspond aux pages 578 à 630 de l’édition de la Pléiade (op. cit).
PRÉCIEUX TÉMOIGNAGE DE L’ACHARNEMENT DE PROUST AU CRÉPUSCULE DE SA VIE.
[Avec :] -Un placard in-plano imprimé et corrigé, replié au format in-12. Ces épreuves portent le cachet de l’imprimerie Paillart d’Abbeville datées du 5 octobre 1922, une dizaine de corrections à l’encre noire de la main de Proust, quelques corrections et indications typographiques à l’encre bleue de Jacques Rivière. Dans la marge supérieure de la première page, on trouve une indication autographe de Jean Paulhan « article 1 ». Ce placard ne donne pas la totalité du texte.
L’ensemble est soigneusement réuni dans un feuillet dactylographié replié (extrait de La Prisonnière), entièrement biffé par Proust. Ce feuillet donne une version antérieure au texte définitif.
Provenance : vente chez Laurin-Guilloux-Buffetaud, le 24 novembre 1999, lot 231 - Vente chez Beaussant-Lefèvre, le 27 mai 2003, lot 51.
IMPORTANT EXTRAIT DE LA PRISONNIÈRE CORRIGÉ PAR PROUST PEU AVANT SA MORT ET SPÉCIALEMENT ÉCRIT POUR LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE.
Pendant l’été 1922, alors que Proust travaille à La Prisonnière, Jacques Rivière le sollicite pour lui proposer d’en publier des extraits dans le Nouvelle Revue Française avant sa sortie en volume. Le 8 août, Proust promet de lui adresser, pour le numéro d'octobre, Le Sommeil d’Albertine. N’ayant toujours rien reçu, Rivière le presse quelques jours plus tard. « Finalement, le 23 ou le 24 septembre, Proust lui propose deux extraits « La regarder dormir », et « Mes réveils » qui paraîtront dans la Nouvelle Revue Française de novembre 1922. Il lui confie : « J'ai fait avec une énergie méritoire si vous aviez vu mon état un travail de découpage qui me rendra phrase par phrase l'établissement du volume une torture. N'ayez aucune crainte en voyant le nom de Gisèle au lieu de celui d'Albertine ». Le 25 septembre Jacques Rivière lui confie : « c’est admirable. Je ne sais pas si vous avez jamais rien écrit d’aussi émouvant […] ».
Dans sa dernière lettre à Gaston Gallimard, du 30 octobre ou 1er novembre 1922, « Proust exprime le sentiment d’avoir terminé son œuvre, commencée près de quinze ans plus tôt » (Proust. À la recherche du temps perdu, III. Édition publiée sous la direction de J.-Y. Tadié. Bibliothèque de la Pléiade, 1998. pp. 1666-1667). Jusqu’à la dernière minute, il y apporte des corrections. Le 11 octobre, il lui adresse l’épreuve. Le texte est publié le 1er novembre, le 18 du même mois Proust meurt.
Cette dactylographie très travaillée, où se mêlent frappes originales et copies carbone, comporte de nombreux ajouts, corrections et ratures. Proust inscrit lui-même en tête de chaque feuillet le titre courant La regarder dormir, puis Mes réveils et revient à plusieurs reprises sur la pagination comme en témoignent les nombreux repentirs. Le titre initial, Le Sommeil de Gisèle, est biffé. Dans cette prépublication pour la Nouvelle Revue française, Proust prit soin de rebaptiser son héroïne Gisèle. Ce texte correspond aux pages 578 à 630 de l’édition de la Pléiade (op. cit).
PRÉCIEUX TÉMOIGNAGE DE L’ACHARNEMENT DE PROUST AU CRÉPUSCULE DE SA VIE.
榮譽呈獻
Lola Regard